Quossa donne?
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 21:31 jeudi, 19 déc. 2013. 14:25Les plus vieux se souviennent sans doute de ce monologue d’Yvon Deschamps à propos des syndicats, des unions comme on le disait à l’époque.
« Non, mais quand tu penses à ça, les Unions quossa donne? Ça donne rien. On a tu une union à shop. Non, on n’a pas. Heil, ça fait 15 ans que je travaille à shop, pis on a pas d’Union. »
C’est comme ça que l’humoriste le plus populaire du Québec commençait son monologue à la fin des années 60.
Un demi-siècle plus tard, les Unions, quossa donne dans la LNH? Bon, à part les millions s’entend… À part les millions, ça donne rien. À quand un syndicat de joueurs qui va vraiment se préoccuper de la santé de ses syndiqués? À quand une certaine forme de respect entre syndiqués du même syndicat? Le monologue de Deschamps n’était pas seulement à propos d’une question d’argent. Non, c’était aussi une question de respect.
Hier encore, ce fut une autre soirée noire dans la LNH, une soirée marquée par trois coups salauds, trois coups d’une violence inouïe qui seront sans doute sanctionnés par le préfet de discipline, Brendan Shanahan.
Et que fera le syndicat des joueurs? Il tentera de protéger les agresseurs avant les agressés. Un syndicat de merde, je vous dis, mais qui rapporte des millions. Faut donc croire que pour toucher ces millions, il faut souffrir à l’occasion. Cette phrase n’est écrite nulle part dans la convention mais on peut la voir, la ressentir chaque soir de matchs dans la LNH.
Thomas Wilson des Capitals de Washington avait une seule mission lorsqu’il a tenté d’imbriquer le défenseur de Flyers, Brayden Shenn dans la rampe. Wilson lui voulait du mal. Ce geste stupide lui vaudra assurément une suspension.
Le même soir, Kyle Quincey des Red Wings frappait violemment par derrière Ryan Getzlaf, des Ducks. Quincey pouvait lire le nom et le numéro de son rival et pourtant, il n’a pas hésité à lui écraser la tête contre la bande.
Enfin, le détestable Brad Marchand des Bruins de Boston a salué l’arrivée dans la LNH à Sean Monahan des Flames à sa façon, en lui imprimant le visage dans la baie vitrée.
Et qu’en pensent les victimes, celles qui sont agressées, celles qui souffrent de commotions cérébrales et de fractures. Ces victimes se taisent pour la plupart. Ils diront que ça fait partie du jeu. Peu remettront en cause ce système et ce syndicat qui les a rendus riches.
Ces victimes parleront une fois leur carrière terminée et encore, le débat est souvent animé entre les tenants du jeu rude mais propre et ceux qui pensent que le hockey doit demeurer un sport de gladiateurs barbares dans lequel tous les coups sont permis sauf un coup d’épée en plein coeur, suivant le signal du pouce vers le bas du grand Jules! On mettra ça sur le dos de l’évolution mais…
Y’a des jours où vraiment, on a l’impression de se battre contre des moulins à vent au beau milieu d’une tornade. En fait, il n’en tient qu’aux joueurs de faire progresser les choses, de faire avancer le débat, d’imposer des sanctions importantes et sans appel aux coupables et d’assainir un si beau sport, pollué par de la violence gratuite.
Sinon, quossa donne?
Stéphane Langdeau
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