Spécificité de l'entraînement du hockeyeur
Sports divers lundi, 25 avr. 2005. 11:56 dimanche, 15 déc. 2024. 10:29
Collaboration spéciale Pierre Allard - L'un des principes fondamentaux de la préparation physique et ce peu importe le sport est le principe de spécificité. Si je veux devenir un meilleur joueur de hockey je dois m'entraîner de façon spécifique, selon les exigences de mon sport.
Le mois dernier j'ai parlé de la préparation générale, qui consistait à équilibrer le corps et à développer le système aérobie, ce mois-ci je vais vous parler de la progression à l'intérieur de la période de préparation.
Après quelques semaines de préparation générale, le programme de conditionnement change pour mettre l'emphase (au niveau des filières énergétiques) sur des exercices de types anaérobies spécifiques au hockey. Les sprints sont alors introduits, de 200 à 400 m avec des périodes de repos pour permettre une récupération complète entre les sprints et les séances, ce qui permet des efforts maximaux durant les exercices. Plus la saison approche, plus les temps de repos deviennent courts afin de respecter la spécificité du hockey. À ce moment-là, vous devrez limiter votre entraînement aérobie à 1 à 2 séances par semaine. Rappelez-vous que le hockey est un sport anaérobie pour lequel on doit se préparer par des exercices anaérobies. Un bon système aérobie est important afin d'assurer une bonne récupération, mais un développement excessif de ce système n'est pas nécessaire à votre performance sur la glace.
La spécificité de l'entraînement des qualités musculaires pour un jeune de 15 ans se limite à des exercices de force-endurance, de puissance, d'agilité et de vitesse, sans passer préalablement par des exercices de force maximale. La raison est simple, avant de débuter un programme de force maximale, il est nécessaire d'avoir au moins deux ans d'expérience en entraînement force-endurance, ce que la plupart des jeunes de 15 ans n'ont pas. Par contre les exercices de puissance telle la pliométrie peuvent être utilisés, mais encore faut-il limiter la pliométrie à des exercices qui n'utilisent que le poids du corps. Les exercices de vitesse et d'agilité viennent compléter l'entraînement spécifique au hockey. Les exercices d'agilité tels que ceux avec des cônes ou les circuits de haies vont augmenter votre capacité à changer de direction avec vitesse et équilibre. Cet entraînement conditionne aussi votre endurance en vitesse intensive, ce qui est crucial à des présences répétées sur la glace. Quand vous effectuez un exercice d'agilité tel que des mouvements latéraux, cela augmente également votre puissance ainsi que votre équilibre. Lorsque vous plantez votre pied extérieur lors d'un changement de direction latérale, les muscles des jambes sont étirés, créant ainsi un potentiel énergétique pour une plus grande production de force dans la direction opposée. Si vous augmentez votre puissance par des exercices tels que ceux mentionnés plus haut, vous pourrez faire des changements de direction plus rapides sur la glace.
Le développement en force n'est important que jusqu'à un certain niveau pour un joueur de hockey. Maximiser votre puissance est la clé de l'amélioration de votre performance parce que cela entraîne les muscles à produire de plus hauts niveaux de force en des temps plus courts. Ce qui signifie que vous serez plus explosifs lors de vos départs, plus puissants en mise en échec et plus rapide lors des changements de direction. Cela améliorera aussi la vitesse de vos tirs au but.
L'état de santé du hockey québécois
J'aimerais profiter de cette chronique pour revenir sur le rôle de l'entraîneur au hockey, je fais suite à certains articles parus dans les journaux qui mentionnaient que certaines associations manquaient d'entraîneurs. Je dois vous avouer que l'une des choses qui m'a le plus frappé depuis mon retour au Québec est que les jeunes n'ont jamais eu autant de glace, je fais référence aux sports études et aux concentrations hockey de certains collèges en plus des entraînements du club d'appartenance et que de l'autre côté l'on a jamais développé si peu de joueurs. J'ai cherché à comprendre pourquoi et après deux ans d'implication dans le hockey québécois j'en suis venu à la conclusion qu'il y a un manque évident de communication à l'intérieur des différentes structures, les joueurs s'entraînent souvent mais à faible intensité, ils ont aussi plusieurs entraîneurs. Dans le cheminement du joueur de hockey, Hockey Québec possède deux structures, l'une étant récréative et compétitive et l'autre étant un plan de développement de l'excellence. Dans plusieurs pays les structures de développement de l'excellence sont gérées par des professionnels qui en plus d'un vécu en hockey possèdent des Bac et des maîtrises en science de l'activité physique. Ces entraîneurs sont employés à temps plein et vivent du hockey, ce qui serait impensable au Québec. Ils ont ainsi le temps de développer les joueurs et ils sont en mesure, dans leurs structures, de s'assurer d'une progression et d'une cohésion dans leurs programmes de développement, les jeunes peuvent bénéficier de leurs conseils et ainsi se développer pleinement. Ces professionnels viennent encadrer les bénévoles et assurent ainsi le développement de ces derniers. Si des pays comme la Finlande, la France ou l'Allemagne peuvent se permettre d'avoir une structure comme celle-ci, alors pourquoi au Québec où le hockey est un sport majeur ne pourrions-nous pas fonctionner de cette façon?
Bon entraînement
Pierre Allard
Le mois dernier j'ai parlé de la préparation générale, qui consistait à équilibrer le corps et à développer le système aérobie, ce mois-ci je vais vous parler de la progression à l'intérieur de la période de préparation.
Après quelques semaines de préparation générale, le programme de conditionnement change pour mettre l'emphase (au niveau des filières énergétiques) sur des exercices de types anaérobies spécifiques au hockey. Les sprints sont alors introduits, de 200 à 400 m avec des périodes de repos pour permettre une récupération complète entre les sprints et les séances, ce qui permet des efforts maximaux durant les exercices. Plus la saison approche, plus les temps de repos deviennent courts afin de respecter la spécificité du hockey. À ce moment-là, vous devrez limiter votre entraînement aérobie à 1 à 2 séances par semaine. Rappelez-vous que le hockey est un sport anaérobie pour lequel on doit se préparer par des exercices anaérobies. Un bon système aérobie est important afin d'assurer une bonne récupération, mais un développement excessif de ce système n'est pas nécessaire à votre performance sur la glace.
La spécificité de l'entraînement des qualités musculaires pour un jeune de 15 ans se limite à des exercices de force-endurance, de puissance, d'agilité et de vitesse, sans passer préalablement par des exercices de force maximale. La raison est simple, avant de débuter un programme de force maximale, il est nécessaire d'avoir au moins deux ans d'expérience en entraînement force-endurance, ce que la plupart des jeunes de 15 ans n'ont pas. Par contre les exercices de puissance telle la pliométrie peuvent être utilisés, mais encore faut-il limiter la pliométrie à des exercices qui n'utilisent que le poids du corps. Les exercices de vitesse et d'agilité viennent compléter l'entraînement spécifique au hockey. Les exercices d'agilité tels que ceux avec des cônes ou les circuits de haies vont augmenter votre capacité à changer de direction avec vitesse et équilibre. Cet entraînement conditionne aussi votre endurance en vitesse intensive, ce qui est crucial à des présences répétées sur la glace. Quand vous effectuez un exercice d'agilité tel que des mouvements latéraux, cela augmente également votre puissance ainsi que votre équilibre. Lorsque vous plantez votre pied extérieur lors d'un changement de direction latérale, les muscles des jambes sont étirés, créant ainsi un potentiel énergétique pour une plus grande production de force dans la direction opposée. Si vous augmentez votre puissance par des exercices tels que ceux mentionnés plus haut, vous pourrez faire des changements de direction plus rapides sur la glace.
Le développement en force n'est important que jusqu'à un certain niveau pour un joueur de hockey. Maximiser votre puissance est la clé de l'amélioration de votre performance parce que cela entraîne les muscles à produire de plus hauts niveaux de force en des temps plus courts. Ce qui signifie que vous serez plus explosifs lors de vos départs, plus puissants en mise en échec et plus rapide lors des changements de direction. Cela améliorera aussi la vitesse de vos tirs au but.
L'état de santé du hockey québécois
J'aimerais profiter de cette chronique pour revenir sur le rôle de l'entraîneur au hockey, je fais suite à certains articles parus dans les journaux qui mentionnaient que certaines associations manquaient d'entraîneurs. Je dois vous avouer que l'une des choses qui m'a le plus frappé depuis mon retour au Québec est que les jeunes n'ont jamais eu autant de glace, je fais référence aux sports études et aux concentrations hockey de certains collèges en plus des entraînements du club d'appartenance et que de l'autre côté l'on a jamais développé si peu de joueurs. J'ai cherché à comprendre pourquoi et après deux ans d'implication dans le hockey québécois j'en suis venu à la conclusion qu'il y a un manque évident de communication à l'intérieur des différentes structures, les joueurs s'entraînent souvent mais à faible intensité, ils ont aussi plusieurs entraîneurs. Dans le cheminement du joueur de hockey, Hockey Québec possède deux structures, l'une étant récréative et compétitive et l'autre étant un plan de développement de l'excellence. Dans plusieurs pays les structures de développement de l'excellence sont gérées par des professionnels qui en plus d'un vécu en hockey possèdent des Bac et des maîtrises en science de l'activité physique. Ces entraîneurs sont employés à temps plein et vivent du hockey, ce qui serait impensable au Québec. Ils ont ainsi le temps de développer les joueurs et ils sont en mesure, dans leurs structures, de s'assurer d'une progression et d'une cohésion dans leurs programmes de développement, les jeunes peuvent bénéficier de leurs conseils et ainsi se développer pleinement. Ces professionnels viennent encadrer les bénévoles et assurent ainsi le développement de ces derniers. Si des pays comme la Finlande, la France ou l'Allemagne peuvent se permettre d'avoir une structure comme celle-ci, alors pourquoi au Québec où le hockey est un sport majeur ne pourrions-nous pas fonctionner de cette façon?
Bon entraînement
Pierre Allard