Si les sports organisés sont toujours interdits au Québec, la marche à l'extérieur, elle, ne l'est pas.

Sous un soleil radieux, une importante foule a déferlé dimanche après-midi dans les rues de Québec pour demander la reprise des sports organisés partout dans la province.

De nombreux participants avaient choisi de revêtir le chandail de leur équipe sportive par-dessus leur manteau pour l'occasion, en plus de leur couvre-visage. Pour la plupart d'entre eux, ce chandail était rangé depuis le 1er octobre, lorsque le premier ministre François Legault a de nouveau mis sur pause les sports organisés, après quelques mois de répit l'été dernier.

D'autres marcheurs avaient plutôt choisi de confectionner une pancarte pour afficher leur désir de reprendre le sport.

La foule était notamment composée de nombreux jeunes qui marchaient sur le parcours de 2,2 km établi devant l'Assemblée nationale, eux qui sont les plus touchés par cette interdiction de pratiquer leur sport favori.

C'est d'ailleurs un jeune élève de cinquième secondaire de la région de Québec, Isaac Pépin, qui était à l'origine de l'événement.

« Je suis vraiment content de voir qu'il y a autant de monde qui s'implique dans la cause pour demander la relance des sports. C'est vraiment incroyable », a réagi en entrevue le jeune footballeur de 16 ans, alors qu'il marchait aux côtés de son père.

Avant d'organiser la marche de dimanche, l'étudiant du Séminaire Saint-François avait écrit à M. Legault pour lui rappeler l'importance du sport pour les jeunes, et il avait eu droit à une rencontre avec la ministre déléguée à l'Éducation, Isabelle Charest.

Malgré les annonces de la semaine dernière, qui prévoient la relance des activités parascolaires, dont le sport, partout au Québec le 15 mars et des assouplissements pour les activités en zone orange, il espère que la marche de dimanche mettra davantage de pression sur Québec.

« Je m'attends à ce que (le gouvernement) nous donne des réponses concrètes pour que l'on puisse recommencer les sports de la manière la plus sécuritaire possible », a-t-il affirmé.

M. Legault a souligné en conférence de presse mercredi dernier qu'un plan de déconfinement « progressif » pour le sport sera présenté cette semaine.

Les participants étaient invités à amener avec eux un article de sport dont ils ne se servent plus. Les objets qui ont été récolté seront remis au Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) de Québec-Chaudière-Appalaches.

La classe politique réagit

Sur les réseaux sociaux, la ministre Charest a invité les jeunes présents à la manifestation à "démontrer une fois de plus que vous êtes mobilisés dans la lutte contre cette pandémie et que vous êtes les premiers ambassadeurs d'une reprise sécuritaire du sport".

« Ces cris du coeur, je les entends et ce sont ces messages positifs que j'amène avec moi lorsque je discute avec la santé publique à la recherche de solutions sécuritaires pour reprendre le sport », a ajouté Mme Charest, elle-même une ancienne athlète olympique.

La porte-parole du Parti Québécois en matière de sport, Méganne Perry Mélançon, était présente à la marche.

Selon elle, le fait que les jeunes ne savent pas quand ils pourront reprendre leur sport a un « énorme impact » sur leur santé.

« Ils sont plus déprimés et on voit que les taux de consommation de drogue et d'alcool ont augmenté chez les jeunes », a rappelé la députée de Gaspé.

Si elle reconnaît qu'il n'y aura pas de tournois « demain matin dans aucun sport », elle souhaite néanmoins que le gouvernement présente un plan graduel pour que les jeunes puissent recommencer à bouger.

Quelques arrestations

Lors de l'évènement, le Service de la police de la Ville de Québec (SPVQ) a procédé à cinq arrestations en lien avec le non-respect des mesures sanitaires.

« Bien que la majorité des gens qui prenait part à la marche respectait les différentes mesures décrétées par la Santé publique, nous avons constaté que certains manifestants ne portaient pas le masque et ne respectaient pas la distanciation sociale », a indiqué dans un communiqué un porte-parole du SPVQ, David Pelletier.

Selon le porte-parole, les personnes arrêtées refusaient de collaborer avec les policiers.

Les agents de la paix ont aussi remis 13 constats d'infraction en vertu des mesures décrétées par la Santé publique et de certains règlements municipaux de la Ville de Québec.