La triathlonienne Kathy Tremblay amorcera sa saison 2009 dimanche, dans le cadre de la Coupe du monde d'Ishigaki, au Japon. En cette année post olympique, le monde du triathlon est sur le point de vivre tout un chambardement.

Traditionnellement présentées sous forme d'étapes de Coupe du monde, les épreuves de distance olympique (1,5 km natation / 40 km vélo / 10 km course à pied) seront désormais disputées un peu à l'image du circuit professionnel de tennis.

En plus des Coupes du monde qui seront toujours au programme, l'International Triathlon Union (ITU) ajoutera sept épreuves plus relevées comptant pour la série des Championnats du monde. Ces compétitions offriront non seulement des bourses plus généreuses, mais elles serviront également de qualifications pour la finale de la série qui servira de Championnats du monde.

Si l'organisation de son sport a subi d'importants changements, il en va de même pour Kathy Tremblay, qui est désormais entraînée par David-James Taché, son conjoint. Et même si les prochains Jeux olympiques seront présentés dans plus de trois ans, la Montréalaise originaire de Gatineau de tourne pas autour du pot lorsqu'on lui demande quels sont ses objectifs : elle veut l'or à Londres, rien de moins.

« C'est un nouveau livre qui s'ouvre pour moi cette année. Je ne ferai pas d'erreurs et je veux que tout soit parfait » a soutenu Tremblay, qui a complété ses études universitaires la semaine dernière. « Ce n'est plus une question de seulement vouloir participer aux prochains Jeux olympiques, mais bien de les gagner. Et pour y arriver, ça commence maintenant et je n'ai pas de temps à perdre! Je veux faire ça de la façon la plus professionnelle possible. À Pékin, il y a des choses que j'aurais pu mieux faire. »

À sa première expérience olympique, Tremblay était sortie quatrième de l'eau pour ensuite demeurer bien placée dans le peloton de vélo. Les choses se sont toutefois gâtées à la course à pied, où elle n'a pas été en mesure d'augmenter le rythme, pour finalement franchir l'arrivée en 31e place.

Le chum chef d'orchestre

Taché jouera le rôle de chef d'orchestre dans la planification de l'entraînement de l'athlète qui était 29e et première Canadienne au classement mondial l'an dernier. L'entraîneur travaillera en étroite collaboration avec Marc Beaudry pour la natation, ainsi qu'avec Paulo Saldanha et Chris Rozdilsky pour le vélo.

Selon Tremblay, ce travail d'équipe permet de tracer une ligne claire pour Taché dans ses rôles d'entraîneur d'amoureux, une frontière nécessaire lorsque des questions plus délicates se posent.

« En travaillant ensemble, ça me permet de trouver un équilibre avec mon chum et moi. Par exemple, je devais perdre 5 livres pour être plus efficace. David-James a décidé de laisser ce dossier aux autres membres de l'équipe d'entraîneurs. Tout le monde a une excellente communication et c'est la clé. David-James doit s'assurer que tout le monde est sur la même longueur d'onde et ce n'est pas tout le monde qui est capable de faire ça. »

Déjà menue, on peut se poser la question : pourquoi diable la triathlonienne devrait-elle perdre du poids?

La réponse est mathématique. Elle aura moins de poids à transporter, donc elle aura une plus grande vitesse à une dépense énergétique équivalente. Selon la principale intéressée, ce changement allonge sa foulée de 2 ou 3 centimètres, ce qui fait une importante différence en bout de ligne.

« Sur un 10 kilomètres, où je fais 180 foulées par minute, ça peut me faire sauver de 15 à 20 secondes. Et c'est ce qui me séparait du podium l'an dernier en Coupe du monde. Je ne veux pas subir la course, mais faire la course. Les temps que je fais présentement à l'entraînement sont les temps que je faisais tout juste avant les Jeux olympiques. »

L'athlète de 26 ans aura l'occasion de vérifier si ses chronos obtenus à l'entraînement se refléteront en compétition dès dimanche.