MONTRÉAL - Aux Montréalais et Montréalaises qui désespèrent de voir Québec prendre la pole au chapitre des villes les plus en vogue de la planète sportive, le maire Gérald Tremblay a désiré rappeler à leur bon souvenir que la métropole québécoise n'a rien à envier à qui que ce soit.

Et aussi, qu'il y a assez d'événements et de compétitions sportives de par le monde pour que toutes les villes d'importance puissent y trouver leur compte.

«Il faut être positif», a lancé M. Tremblay, samedi midi à la Gare de Montréal, après avoir accueilli les coureurs qui disputeront dimanche le Grand Prix cycliste de l'UCI qui sera disputé sur le mont Royal. «Il ne faut pas comparer Montréal à Québec. On est capable de partager.

«On n'est pas nécessairement en compétition avec d'autres villes. Il y a tellement d'événements qui ont lieu présentement à Montréal. Il faut gérer toute cette croissance qu'on a, aux niveaux sportif, culturel et économique.»

M. Tremblay se targue tout de même d'avoir réalisé des projets concrets alors qu'ailleurs, on se trouve encore au stade de l'espoir, voire du rêve.

«Nous, on agit et on a des résultats concrets. On n'a pas besoin d'anticiper des événements dans 10, 15 ou 20 ans, on a assuré énormément d'événements en vue des prochaines années pour Montréal», a déclaré le maire de la métropole québécoise, en mentionnant notamment les Championnats du monde des maîtres de la FINA de 2014, les Jeux mondiaux des pompiers et policiers de 2017, ainsi que la Coupe du monde de soccer féminin de la FIFA qui sera disputée au Canada en 2015.

«On travaille très fort pour que le bureau d'affaires (de la FIFA) soit à Montréal», a précisé M. Tremblay, en sachant fort bien que la FIFA établit habituellement ses quartiers généraux dans la ville où sera disputée la finale.

«On veut avoir la finale, a reconnu le maire. Et si on peut avoir le match d'ouverture aussi, tant mieux, mais on veut surtout la finale. Je suis le seul maire (canadien) qui s'est rendu à Berlin pour convaincre la FIFA qu'il fallait que ce soit à Montréal.»

Et même si les boxeurs québécois comme Lucian Bute et Jean Pascal se battent aussi souvent à Québec qu'ils le font à Montréal, depuis quelques années, M. Tremblay rappelle que sa ville reste celle qui aura le plus de chance d'accueillir les combats de championnat de plus grande envergure.

«Et si on parle de sport, on a une équipe de hockey (le Canadien), une équipe de football (les Alouettes) et une équipe de soccer (l'Impact)», a-t-il noté.

«Et avec les équipements sportifs que nous avons, toutes les fédérations viennent s'entraîner notamment au Stade olympique, au Complexe sportif Claude-Robillard ou au parc Jean-Drapeau», a-t-il ajouté, en évoquant les centres d'entraînement où les équipes nationales de plongeon et de nage synchronisée, entre autres, se sont installées.

Le cyclisme, comme la F1

M. Tremblay a par ailleurs relevé qu'avec le Grand Prix cycliste de Montréal qui aura lieu dimanche, sa ville rayonnera à l'échelle internationale comme elle le fait lors du Grand Prix de Formule Un du Canada.

«Il y aura près d'une centaine de pays qui verront les images du mont Royal, comme c'est le cas au Grand Prix du Canada lorsqu'on voit le circuit Gilles-Villeneuve», a-t-il souligné, en faisant par ailleurs allusion à l'estime qu'ont les cyclistes pour le Grand Prix de Montréal, qui ressemble à celle qu'éprouvent les pilotes de F1 pour la course automobile disputée sur l'île Notre-Dame.

«En F1, ce sont les pilotes qui voulaient revenir à Montréal, même si on avait perdu le Grand Prix pour des considérations financières, et maintenant on a une très bonne entente, et on profite du fait que les pilotes ne voudraient jamais quitter Montréal.»

L'estime que la communauté du cyclisme mondial éprouve à l'endroit de Montréal aura des retombées positives l'année prochaine et pourrait en avoir à long terme, selon M. Tremblay.

En 2012, Montréal aura aussi son Challenge Sprint, l'épreuve éliminatoire inaugurée cette année à Québec qui a été fort appréciée des coureurs et du public. Et dans un lointain avenir, peut-être que les Championnats du monde de cyclisme sur route pourraient suivre.

C'est là une chose, du moins, que verrait d'un bon oeil John Lelangue, directeur sportif du champion en titre du Tour de France Cadel Evans. Celui-ci a exprimé le souhait, en fin de saison l'année dernière, que les prochains Mondiaux tenus en dehors de l'Europe aient lieu à Montréal. Il avait évoqué ceux de 2015. Cette occasion est maintenant passée puisque ces Championnats mondiaux seront attribués dans quelques semaines, mais peut-être que la suivante pourrait être la bonne.

«Ce sont des discussions qu'on a en continu avec Serge Arsenault, qui a des relations privilégiées avec l'UCI, a indiqué M. Tremblay, samedi. Un tel témoignage d'un membre de l'équipe de Cadel Evans, c'est une reconnaissance des efforts que Montréal fait depuis de nombreuses années.

«On n'a rien à envier à qui que ce soit, au contraire; Montréal est une grande ville de sport, reconnue internationalement», a résumé le maire.