Le collègue Bob Hartley a révélé un élément très intéressant samedi soir, dans l’Antichambre. En fait, sa révélation avait fait l’objet d’une remise en question dès le début de la saison, mais personne ne s’y était attardé par la suite. Bob a reparlé de la loi non écrite des gardiens de but. Celui qui n’est pas d’office un soir donné doit être le dernier à quitter la patinoire après la séance d’échauffement du matin et de celui d’avant-match. De mémoire d’homme, cela s’est toujours déroulé de cette façon, à moins de quelques rares exceptions et cela est vérifiable dans toutes les équipes de la LNH.

Selon Bob, lorsque Jaroslav Halak obtient un départ, Carey Price quitte tout de même l’exercice du matin en premier et il fait de même lors de l’échauffement d’avant-match. D’ailleurs, cette situation se déroule depuis le début de la saison comme l’a vérifié Bob avec les journalistes qui sont affectés quotidiennement à la couverture de l’équipe. La question doit donc être posée. Pourquoi Price recoit-il ainsi un traitement de faveur de la part de son entraîneur et de la part de l’organisation?

De quel droit se permet-il de quitter au moment où ses coéquipiers aimeraient prendre quelques tirs au but. N’est-ce pas aussi un bon moment pour parfaire sa formation, pour peaufiner quelques détails de son jeu.

En faisant cela, Price envoie quel message à ses coéquipiers. Est-il un leader et notre gardien d’avenir ou ne pense-t-il qu’à ses propres performances et pas du tout à l’équipe qui joue devant lui.

Quel joueur aime tirer dans un filet vide alors que le travail du gardien substitut est justement de travailler avec ses coéquipiers. Voudriez-vous avoir un joueur avec une telle attitude dans votre équipe?

Est-il possible que l’organisation se soit fourvoyée en nommant immédiatement Carey Price son gardien numéro un, lors de la transaction qui a envoyée Cristobal Huet à Chicago?

Ainsi, est-ce possible que ce jeune gardien, un produit de la génération « Y »a senti sa tête enflée par la même occasion?

Est-ce possible aussi que Price exige dorénavant un traitement royal puisqu’on lui a conféré le titre de gardien numéro un? On a aussi dit de lui qu’il est l’avenir, la pierre angulaire, la colonne vertébrale, la fondation, la superstar de cette organisation. N’est-ce pas suffisant pour se prendre pour le nombril du monde alors que les performances se font encore attendre.

C’est tout de même étrange que samedi, l’avenir du Canadien était assis au bout du banc alors que Martin Brodeur qui représente le passé, le présent et l’avenir des Devils menait son équipe à un gain de 2 à 1 en prolongation.

Stéphane Langdeau