VALENCE, Espagne - La 33e édition de la Coupe de l'America, qui se disputera sur des bateaux plus longs et plus spectaculaires, a de bonnes chances de se dérouler dès 2009 à Valence même si l'accord entre la ville et l'organisateur suisse ACM tarde à se conclure.

"Nous entretenons une relation naturelle avec Valence et nous poursuivons les discussions pour que la ville accueille la prochaine édition. Il y a de bonnes chances de parvenir rapidement à un accord", a déclaré Michel Bonnefous, président d'ACM, émanation du vainqueur suisse Alinghi, jeudi lors d'une conférence de presse dans la ville hôte de la 32e édition, conclue mardi.

Si l'accord n'est pas conclu, ACM lancera alors un appel d'offres. "Plusieurs villes européennes ont déjà manifesté leur intérêt", a assuré M. Bonnefous. Ainsi dès mercredi, la ville sicilienne de Trapani, qui avait accueilli des pré-régates en 2005, a fait acte de candidature.

Marseille, candidate malheureuse à l'organisation de la précédente édition et également lieu d'un acte en 2004, a indiqué jeudi à l'AFP qu'elle n'avait "pas de déclaration de candidature à faire" tout en indiquant être "restée en contact amical et sportif depuis l'acte I de septembre 2004". C'est "dans ce cadre", ajoute la mairie, que le maire UMP Jean-Claude Gaudin, accompagné d'un représentant de l'Elysée, selon des sources sûres, a effectué une visite à Valence le 23 juin.

Bateau plus long, mât plus haut

Mais le fait que le Desafio Espanol soit devenu le "challenger of record", premier défi à se manifester auprès d'Alinghi, plaide largement en faveur de Valence. "Il y a aujourd'hui plus de 90% de chances pour que la Coupe reste à Valence", a ainsi assuré de nouveau jeudi une source proche de l'équipe suisse.

Choisie en 2003 à l'issue d'un appel d'offres, Valence avait dû débourser 90 millions d'euros pour accueillir l'épreuve. Pour la prochaine édition, la somme réclamée atteindrait 150 M EUR. C'est en partie sur ce point que les négociations traînent mais aussi sur une question d'infrastructures: "Valence prévoit d'étendre son port de commerce. Nous devons nous assurer que ces travaux seront compatibles avec l'organisation de l'événement", a précisé M. Bonnefous.

Largement éclipsée par la question du choix de la ville hôte, la présentation du protocole de la 33e Coupe, c'est-à-dire son règlement, a réservé quelques nouveautés majeures.

Le futur bateau sera plus long (27,40 m contre 24 m aujourd'hui), avec un mât plus haut (40 m contre 33 m), "plus rapide mais plus difficile à mener", a expliqué Brad Butterworth, directeur d'Alinghi. Mais aussi plus cher, même si chaque équipe ne devrait en construire qu'un seul.

"Une longueur d'avance"

Pour régater sur ce voilier "plus spectaculaire et qui pourra naviguer entre 8 et 30 noeuds de vent, promet Butterworth, l'équipage comptera "20 ou 21 hommes" contre 17 aujourd'hui. La nouvelle jauge devrait être déposée avant le 31 décembre, ce qui laissera 18 mois aux équipes pour disposer de leur nouvelle monture.

"Certes, Alinghi, qui travaille sur cette nouvelle jauge depuis plusieurs semaines, comptera une longueur d'avance, mais c'est la règle immuable dans la Coupe", a commenté Stéphane Kandler, patron du défi français Areva Challenge, 8e de la dernière Coupe Louis Vuitton. "Mais je crois que ce nouveau bateau peut permettre d'ouvrir le jeu", a-t-il ajouté.

Deuxième grande modification: après des régates qualificatives -destinées à éliminer des challengeurs s'ils étaient trop nombreux- Alinghi, le "defender" se réserve le droit de participer aux éliminatoires des challengeurs, l'ex-Coupe Louis Vuitton, jusqu'au stade des demi-finales. Une nouvelle révolution dans la Coupe, qu'Alinghi avait déjà entamée en participant lors de la dernière édition aux pré-régates.