Vendée Globe : Charlie Dalin creuse l'écart, Samantha Davies abandonne
Sports divers samedi, 5 déc. 2020. 07:30 samedi, 5 déc. 2020. 13:17Après l'abandon samedi de l'Anglaise Samantha Davies, il reste 28 bateaux en course dans le Vendée Globe mené par Charlie Dalin (Apivia), qui a encore creusé l'écart.
Sur une mer « désordonnée, avec des vents de 30 à plus de 40 nœuds », Dalin repousse encore son plus proche poursuivant, Thomas Ruyant (LinkedOut), à 232,9 milles (431,4 km) au pointage de 17 h GMT (midi heure du Québec) samedi.
Louis Burton (Bureau Vallée) s'accroche à la troisième place, 40 milles derrière Ruyant.
La flotte s'étale samedi sur 3 700 milles (près de 6 000 km), Jérémie Beyou (Charal), rapidement contraint de revenir aux Sables d'Olonne pour réparer, fermant la marche, dans le sillage de Sébastien Destremau (Merci).
Samedi midi, l'Anglaise Samantha Davies, (Initiatives-Cœur) est devenue la cinquième concurrente à jeter l'éponge depuis le départ le 8 novembre.
Davies, qui depuis mercredi faisait route vers Le Cap, est arrivée samedi dans le port sud-africain, précédant de quelques heures Sébastien Simon (Arkéa Paprec). Les deux navigateurs y ont retrouvé le Britannique Alex Thomson, arrivé la veille. Les trois bateaux ont subi de graves avaries.
« J'étais dans le top-10. J'étais très contente de ma course. C'est vraiment dommage de terminer comme ça », a-t-elle déclaré à son arrivée.
À la suite de « la violente collision survenue mercredi soir au niveau de la quille d'Initiatives-Cœur, Sam Davies ne peut assurer seule en mer les réparations et les vérifications pour poursuivre sa course en sécurité », avait expliqué son équipe.
Après un choc avec un ofni (objet flottant non identifié), la Britannique avait mis le cap au Nord pour d'abord évaluer les dégâts en mer. Avant de se résoudre à réparer à terre, même si elle espère reprendre la mer pour achever son tour du monde, hors course.
« Malheureusement, je ne peux pas réparer toute seule, il y a trop de dégâts, notamment dans la quille, il faut sortir le bateau de l'eau, a expliqué Davies. C'est trop dangereux d'entamer les mers du Sud avec toutes ces inconnues. Il faut vraiment tout inspecter. »
Ce tour du monde devant se faire « sans assistance », l'aide qu'elle obtiendra dans la marina sud-africaine la mettra de facto hors course.
Mais pas question pour autant de poser les valises.
« Faire le tour du monde »
« La course s'arrête mais j'espère que l'aventure ne s'arrête pas. J'ai toujours dit que ma mission était de faire le tour du monde sur ce bateau. Si je peux remettre le bateau en état et repartir, je suis motivée pour le faire », a ajouté celle qui occupait la 12e place au moment du choc.
« Le Vendée Globe, c'est une aventure énorme. J'ai toujours eu beaucoup de respect pour ceux qui ont fini hors course. Isabelle Autissier, mais aussi Enda (O'Coineen, NDLR), je pense que c'est la dernière personne qui a fait ça, bien longtemps après Nick Moloney suite à un accident de quille, qui a fini hors course un an plus tard. Si je peux faire partie de ces aventuriers, j'en serai, même si ce n'est pas facile parce que je suis une compétitrice avec un super bateau », a-t-elle ajouté.
La descente de l'Atlantique a déjà fait pas mal de dégâts, notamment chez les bateaux « dernière génération » équipés de foils (grands appendices latéraux), avec les abandons de Nicolas Troussel (Corum L'Epargne), Alex Thomson (Hugo Boss), Kevin Escoffier (PRB) et Sébastien Simon (Arkéa Paprec), vendredi.
Au Cap, Davies va donc pouvoir se remonter le moral avec Thomson et Simon. « On va pouvoir se raconter nos anecdotes. J'ai eu des messages de Sam (Davies, ndlr) qui était désolée pour moi. On s'est dit qu'on allait pleurer autour d'une bière », a expliqué Simon au journal Le Figaro.
Si elle repart, l'Anglaise suivra les sillons de son compagnon, le Français Romain Attanasio (Pure-Best Western) qui pointait à la 12e place samedi soir à l'entrée dans l'Océan Indien.
« Au moins, la moitié de la famille est encore en course », a-t-elle plaisanté.