PARIS (AFP) - Michel Desjoyaux (Fra/PRB) a pris la tête dimanche du Vendée Globe, course autour du monde sur voiliers monocoques en solitaire, sans escale et sans assistance, jusqu'alors menée par Yves Parlier (Fra/Aquitaine Innovations), bloqué dans une bulle anticyclonique à hauteur des cinquantièmes hurlants.

Au pointage effectué dimanche, Desjoyaux, pointé au nord de la flotille de tête par 4357'S, comptait une faible avance de 23 milles sur Roland Jourdain (Fra/Sill), sur une route proche (4414'S), qui a lui aussi remonté et dépassé l'ancien leader.

La stratégie d'Yves Parlier, parti très au sud à la recherche des fameux "hurlants" qui lui auraient assuré de naviguer au portant pour distancer encore plus ses concurrents, a failli pour cause de dysfonctionnement météorologique. Contrairement à ses prévisions, il est bloqué depuis 48 heures. "Les conditions ne sont pas bien établies (...) et je ne dors pas beaucoup. Lorsque je dors, c'est au détriment de la vitesse du bateau", disait-il samedi.

Et, de fait, Aquitaine Innovations est le plus lent de la flotte de tête. A l'instant du pointage, il filait 7,29 noeuds contre 18,1 à PRB et 15,3 à Sill. Ellen Mac Arthur (Eng/Kingfisher), alertée par la présence d'icebergs au sud, est un peu remontée sur une route nord-ouest (4524'S), mais sa vitesse instantanée a été calculée à seulement 11,2 noeuds.

Outre Parlier, la jeune Britannique laisse Thierry Dubois (Fra/Solidaires) faire route au sud (4812'S). Mais ce dernier navigue à une vitesse voisine de celle de la majorité de ses concurrents: 15,5 noeuds. Tandis que Kingfisher a régressé de la 4e à la 7e place, Solidaires (6e) est remonté d'un cran au classement.

Les navigateurs, qui ont persisté sur un cap médian, ont finalement maintenu leur position, à l'exception de Marc Thiercelin (Fra/Active Wear), remonté de la 6e à la 4e place. Thomas Coville (Fra/Sodebo), Dominique Wavre (Sui/UBP), Josh Hall (GBR/EBP) et Catherine Chabaud (Fra/Whirlpool) conservent leur respective 5e, 8e, 9e et 10e places.

Heureux de se retrouver en tête, Michel Desjoyaux veut "rester prudent" sur la durée de son rôle de leader. Notant qu'il y a avec ses concurrents "de gros écarts de latitude", il estime que "tout peut s'inverser".