LES SABLES D'OLONNE (AFP) - Toujours en tête du Vendée Globe et attendu samedi après-midi aux Sables d'Olonne, Michel Desjoyeaux (Fra/PRB) parcourt maintenant les derniers milles de cette course à la voile, il lui en restait 752 jeudi à 08h00 GMT (09h00 heure de Paris), ceux de l'angoisse.


Son avance sur Ellen Mac Arthur (GBR/KingFischer) la deuxième était selon ce même pointage de 199 milles. Autant dire que la benjamine de la course ne peut pas espérer l'emporter sauf avarie de PRB.

Les derniers jours du Vendée Globe sont extrêmement éprouvants, car depuis pratiquement le passage de l'Equateur et la descente de l'Atlantique, c'est à dire en novembre dernier, les skippers n'ont pas été vraiment gênés par les autres bateaux. Ils ont rencontré des cétacés, des icebergs mais très peu de bateaux cargos, pétroliers, minéraliers, porte-conteneurs ou autres.

Michel Desjoyeaux et Ellen Mac Arthur sont de retour dans le trafic. Il leur faut couper les routes des navires de commerce remontant du Cap de Bonne Espérance vers l'Europe du Nord et de ceux qui font le trajet inverse. Cela génère des risques d'abordage mais aussi des pertes de cargaison, conteneurs ou bille de bois. Cela c'est l'angoisse du solitaire dans l'Atlantique Nord. Ajoutez y les pêcheurs, cela fait beaucoup de monde.

Sur PRB, Michel Desjoyeaux a réduit ses séquences de sommeil. Il dort plus souvent mais moins longtemps et globalement sur 24 heures il ne dort pas beaucoup. Il porte sa vigilance au maximum, pour éviter justement ce mauvais sort.

La dernière "ligne droite"

"J'essaye de profiter de mes derniers instants en mer et des derniers instants de tranquillité. J'essaye d'accumuler le plus de repos possible pour attaquer la dernière ligne droite, disait-il jeudi lors de la vacation téléphonique. J'ai une toute petite idée de ce qui m'attend aux Sables d'Olonne. J'ai demandé à mon service de presse de m'expliquer comment cela va se passer pour me préparer à tout cela. Ce sera très impressionnant mais ça fait partie de la course. J'ai énormément de copains qui vont faire le déplacement et cela tombe bien car c'est un week-end".

Ce retour à la civilisation, du moins celle des terriens, inquiète aussi Ellen Mac Arthur. "Dans ma tête c'est difficile d'arrêter cette histoire, disait-elle. Ca faisait trois ans que je me préparais. J'ai passé 100 jours en mer. Maintenant il va falloir se réhabituer à faire des choses aussi simples que conduire une voiture. Il va falloir réapprendre à vivre à terre alors que je suis si heureuse en mer".