PARIS - Armel Le Cléac'h (Banque Populaire) a tiré profit de l'anticyclone de Sainte-Hélène, mardi, pour augmenter son avance sur François Gabart (Macif) à 165,5 milles dans le Vendée Globe au pointage de midi.

Les navigateurs descendent l'Atlantique Sud pour atteindre le Cap de Bonne-Espérance dans ce qui ressemble à une partie de poker. Ils négocient actuellement le délicat passage de l'anticyclone de Sainte-Hélène, où la moindre erreur de stratégie peut faire perdre beaucoup de temps.

Au gré de conditions météorologiques difficiles à appréhender, Gabart avait rattrapé du terrain sur la tête de la course lundi matin. Mais dans la nuit de lundi à mardi, il traversait une zone de calme qui ruinait ses efforts.

Le Cléac'h a choisi de contourner l'anticyclone de Sainte-Hélène par l'est en suivant une trajectoire très proche de la route directe théorique. Ce choix s'est avéré payant à court terme puisqu'il n'a pas été trop ralenti.

« Pour l'instant, je suis les évolutions du vent en surveillant le ciel, le baromètre et les nuages, a confié Le Cléac'h sur le site de la course autour du monde en solitaire sans escale et sans assistance.

« Ce n'est pas physiquement dur, mais c'est prenant nerveusement. Et je ne sais pas encore si je vais devoir aussi plonger vers le Sud ces prochaines heures. Cela va dépendre de ces alizés qui soufflent actuellement à moins de dix noeuds. Il faut surveiller en permanence les réglages. »

À l'inverse du leader, Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3) a préféré contourner l'anticyclone par l'ouest pour plonger plus rapidement vers les quarantièmes rugissants. Ce choix l'a fait rétrograder de la troisième à la cinquième place derrière le Britannique Alex Thomson (Hugo Boss) et le Suisse Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat). Les trois skippers pointent à plus de 180 milles de Le Cléac'h.

En sixième position, le Britannique Mike Golding tente de recoller au peloton de tête.

« C'est dur de trouver une issue en ce moment. Il faut rester patient en attendant que les choses bougent et évoluent, a analysé Golding. Visiblement, le vent ne fait pas ce qui était prévu dans les fichiers. La réalité est beaucoup plus confuse. D'un point de vue stratégique, il est très difficile d'y voir clair. Je vois bien l'option de Jean-Pierre Dick, tandis qu'Armel privilégie le gain de milles immédiats sur une route plus courte. »