Je sais, c’est certain que ce billet va entraîner de nombreuses critiques de la part des télévisions, des radios et des journaux anglophones. Et puis, il est possible que la presse francophone ne soit pas plus contente. C’est sûrement mon sentiment d’équité!

Le Canadien de Montréal, c’est l’équipe du Québec et personne ne peut arguer ce fait. La question se posera peut-être autrement lorsque les Nordiques seront de retour à Québec mais pour l’instant, cette affirmation est tout à fait juste.

Toutes les télévisions, radios et journaux du Québec accordent une place importante aux joueurs du Canadien de Montréal et à son entraîneur-chef, une personnalité hautement médiatisée.

Le Québec, c’est aussi huit millions d’habitants. Une grande partie de cette population, 79 % en 2006, avait pour langue maternelle le français contre à peine 8 % qui était de langue maternelle anglaise.

Attendez avant de prendre le mors aux dents, je ne tiens aucunement à m’engager dans un débat politique.

Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi les premières minutes des conférences de presse d’après-match du Canadien de Montréal sont plus souvent en anglais qu’en français! Plusieurs personnes m’accostent et me posent cette question. Ces gens sont frustrés d’entendre les entraîneurs du Canadien répondre davantage à des questions en anglais. Malheureusement, je n’ai jamais de réponse mais j’ai promis d’enquêter. Il y a 15 ans, j’aurais pu fournir une explication alors que j’étais du groupe de journalistes affectés à la couverture du Canadien à domicile.

À qui la faute croyez-vous? À l’organisation du Canadien, aux journalistes francophones ou aux journalistes anglophones? Une chose est sûre, ce n’est aucunement la faute de Michel Therrien. Son seul rôle lors de la conférence de presse est de répondre aux questions dans la langue qu‘elles lui sont posées.

Selon Renaud Lavoie, notre informateur hockey à RDS, et Chantal Machabée qui assiste à tous les entraînements et matchs du Tricolore, la proportion anglophones-francophones qui assistent au point de presse de l’entraîneur-chef favorise largement les anglophones. Et là, Renaud tient à exclure tous les médias provenant des villes adverses.

Oui, je suis scié! Voilà tout!

L’explication serait la suivante : la presse anglophone demande à ses chroniqueurs d’assister aux conférences de presse du coach. Où sont nos chroniqueurs francophones? Il doit bien y en avoir, non! Chantal, Renaud et Luc Gélinas doivent-ils faire tout le travail pour les autres?

Avez-vous remarqué que les points de presse provenant des 29 autres villes du circuit Bettman sont tous en français d’abord et en anglais ensuite? Alors pourquoi pas à Montréal? Avouez que c’est à n’y rien comprendre. Mais dans d’autres villes, les chroniqueurs des médias écrits doivent se déplacer pour aller poser leurs questions. Ils ne peuvent entendre les commentaires à la télé interne.

Au moins deux chaînes sportives au Québec présentent en direct les commentaires de Michel Therrien et aucune ne le fait du côté anglophone. Qui plus est, l’auditoire francophone est largement supérieur à celui anglophone dans tous les médias, électroniques ou écrits, du Québec. Me semble que le Canadien devrait accommoder la majorité. Ça relèverait de la logique, cette même logique qui s’applique à l’inverse dans toutes les autres provinces du Canada.

Cela dit, il faudrait par contre que les journalistes de la presse francophone se présentent aux conférences de presse et en posent des questions, n’est-ce pas!

Stéphane Langdeau

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