Avant les JO, les X Games
Sports extrêmes jeudi, 25 janv. 2018. 08:30 mercredi, 11 déc. 2024. 16:57À deux semaines des JO 2018, les meilleurs planchistes et freestylers de la planète participent à partir de jeudi à Aspen (Colorado) aux X Games d'hiver, un rendez-vous qu'ils n'imaginent pas manquer, tant il incarne leurs disciplines.
Si elle devait choisir entre une victoire dans les X Games samedi et un sacre olympique à Pyeongchang le mois prochain, Chloe Kim ne... choisirait pas.
« Gagner ici serait génial, gagner les JO serait génial aussi », explique à l'AFP l'Américaine qui, à 17 ans, survole les épreuves de demi-lune en planche à neige.
Alors qu'elle pourrait redouter une blessure si près de l'échéance olympique, la Californienne, qui s'est révélée au grand public en 2014 en terminant 2e des X Games dès sa première participation à 13 ans, ne va pas calculer lorsqu'elle s'élancera dans le super-pipe d'Aspen.
« À chaque fois que je prends part à une compétition, c'est pour donner le meilleur de moi-même et pour rider du mieux que je peux », rappelle-t-elle.
Et c'est là tout l'esprit des X Games, rendez-vous incontournable des sports extrêmes, créé par le réseau ESPN en 1995 autour du skateboard et du BMX à l'origine, et en 1997 pour la version hivernale.
Repousser ses limites
« C'est une compétition très le fun disputée devant des dizaines de milliers de spectateurs venus du monde entier, où chaque athlète repousse toujours ses limites », résume Chloe Kim, déjà triple lauréate de l'épreuve.
« Aux X, tu rides plus haut, plus fort, avec un plus gros coeur », renchérit la Française Marie Martinod.
À 33 ans, la spécialiste du ski de demi-lune a déjà tout gagné, une médaille d'argent aux JO 2014 de Sotchi, le classement général de la Coupe du monde (2004, 2017) et les X Games (2013, 2017).
Elle avoue sans mal son attachement aux X Games: « Sans les X, nos disciplines ne seraient pas aux JO, ce sont eux les premiers qui ont cru en nous, c'est vraiment notre ADN », analyse-t-elle.
Et ce ne sont pas seulement les généreuses primes de victoire (20 000 $ US), l'ambiance survoltée avec plus de 100 000 spectateurs en 2017 et les concerts qui séduisent la superstar de la planche à neige Shaun White et consorts.
« On a le sentiment que nous, les sportifs, sommes au coeur de l'événement quand on voit la qualité des pipes, l'accueil qui est réservé à nos familles, les discussions qu'on peut avoir avec les organisateurs pour améliorer le moindre détail, ce qui n'est pas vraiment le cas aux JO », note Marie Martinod.
« Mais les Jeux restent les Jeux, une médaille olympique donne beaucoup d'exposition », rappelle-t-elle.
« Chacun son marché »
Si bien que les X Games donnent désormais le coup d'envoi officieux des Jeux: « Tout le monde va sortir des figures tenues secrètes, pour les faire au moins une fois en compétition avant les JO et pour marquer les juges », prévient la skieuse de la Plagne, en lice dès jeudi.
C'est peu dire que le Comité international olympique (CIO) suit avec grand intérêt les Winter X Games : en 2014, il a fait entrer la planche à neige et le ski slopestyle, consistant à faire des figures sur une piste aménagée, à son programme. Cette fois, c'est le Big Air (grand saut), des figures acrobatiques à partir d'une rampe, qui fera ses débuts olympiques.
Mais cette concurrence n'inquiète pas les organisateurs des X Games.
« Le CIO ne pouvait ignorer des disciplines qui attirent une population jeune », souligne Tim Reed, vice-président d'ESPN en charge des X Games.
« Mais chacun a son marché, le nôtre a toujours été centré sur les sports d'action et un style de vie. Notre but, c'est d'être un événement dans lequel les jeunes se reconnaissent. C'est pour cela que nous sommes toujours en évolution, toujours à la recherche du prochain sport qui plaira à notre public », souligne Tim Reed.
La nouvelle épreuve de l'édition 2018 s'appelle le Snow Hill Climb, un duel de motos dans le super-pipe qui n'a, à priori, aucune chance de se retrouver au programme des JO d'hiver 2022 à Pékin.