À tout seigneur tout honneur. Milos Raonic termine l'année au 3e rang. C'est gigantesque, monstreux et tout simplement « fort ». La compétition est tellement grande et les saisons si longues, ce qui rend l'exploit encore plus magnifique. Et pourtant, quand je pense à Milos et ce qu'il a accompli cette année, j'ai comme un sentiment d'inachevé.

Après un début d'année tonitruant, notre Canadien se blesse alors qu'il mène 2 sets à 1 en demie aux Internationaux d'Australie devant Andy Murray. En finale face à ce même Brit au Queen's, il fait cavalier seul tellement il est dominant mais s'effritte sous la pression pour finalement perdre. En ronde ultime à Wimbledon, il peine à jouer son jeu lors des deux bris d'égalité. Finalement, Murray le bat 7 fois sur 7 cette saison. De plus, Milos décide de ne pas représenter son pays aux Olympiques pour se concentrer sur le tournoi de Toronto et le US Open, mais ses performances déçoivent. 

Alors, imaginez-vous si notre Canadien peut non seulement maintenir le cap en 2017 mais aussi ajouter quelques belles victoires sur Murray et Novak Djokovic... Préparez le défilé avec tambours et trompettes car nous vivrons peut-être de très grandes émotions en Grand Chelem grâce à lui...

Fin d'année 2015, son coach Ivan Ljubicic le quitte pour aller rejoindre Roger Federer. Milos réagit comme un champion en battant le Suisse cette année en finale à Brisbane et en demie à Wimbledon. Cette fois, Carlos Moya change de camp pour aller rejoindre son ami de longue date Rafael Nadal. Notre Canadien réussit à convaincre le champion de Wimbledon de 1996 Richard Krajicek de l'aider sur une base régulière. Les deux hommes avaient passé du temps ensemble avant le début de cette année alors que Milos était épatant d'explosivité, dévoilant même un tennis d'attaque hors norme. Les pièces du casse-tête se placent. Moi en tout cas j'ai bien confiance pour 2017...

Pour ce qui est de l'acharné aux durs labeurs Andy Murray, j'ai bien hâte de voir quel début d'année il connaîtra. Il a besoin d'aller chercher quelques titres dès le départ parce qu'à partir de l'été, la pression sera immense étant donné l'orgie de points qu'il aura à défendre! Quel beau Noël pour Judy Murray qui voit ses deux fils terminer l'année au PREMIER RANG! Wow, wow, wow. 

Que penser maintenant de notre cher Novak Djokovic, adepte comme jamais du « peace and love » de son guru Pepe Imaz? Victorieux des deux premiers Grands Chelems, on le croyait indestructible. Mieux, on pensait vivre ce que Rod Laver nous avait fait vivre en 1969 soit célébrer « le » Grand Chelem calendaire. Séparé de Boris Becker et soudainement un peu pâle en fond de terrain, Novak nous est apparu démotivé en fin d'année. À ce niveau, c'est impossible de se ménager à l'entraînement, de s'éparpiller et d'espérer régner sur le monde entier. À lui d'y voir en 2017 et de faire les choix qui s'imposent.

Pour ce qui est de Roger Federer et de Rafael Nadal, reviendront-ils à un niveau qui leur permettra d'être compétitif tard en deuxième semaine Grand Chelem? J'ai des réserves mais j'espère me tromper. Leurs abscences en deuxième moitié d'année laissaient un tel vide. Heureusement que Juan Martin Del Potro est venu illuminer notre vie. Quel culot il a démontré aux Olympiques et surtout pour donner un premier triomphe en Coupe Davis à l'Argentine!!!

Chez les dames, est-ce qu'Eugenie Bouchard peut connaître une année pleine? Pleine de tennis, je veux dire... Son début d'année est plus que potable avec deux finales à Hobart et Kuala Lumpur, mais le mot qui me revient en tête pour qualifier son année, c'est l'inconstance. Elle connaît la gloire en 2014 et l'horreur en 2015. En 2016, c'est comme si elle n'arrive plus à bâtir son jeu et surtout sa confiance.

Après deux belles victoires à Montréal en démontrant une combativité hors norme, elle redevient fragile mentalement devant Kristina Kucova. À Québec, devant un public tout acquis d'avance à sa cause, elle lâche après trois parties contre Alla Kudryavtseva. Pourtant elle bat Angelique Kerber à Rome et Johanna Konta à Wimbledon, mais ce niveau top-20 qui devrait être le sien lui échappe. Quel est vraiment son degré de motivation, d'imputabilité, d'humilité? L'avenir nous le dira, parce que moi franchement, je ne sais plus...

Pour le reste, je me demande si les genoux de Serena Williams pourront l'amener à nouveau de gloire en gloire? Quelle sorte d'année connaîtra Maria Sharapova? Angelique Kerber est une bien belle championne mais est-ce que le temps est venu de voir la nouvelle génération prendre le haut du pavé? Ce n'est pas le talent ni la puissance ou le sérieux qui manquent à Madison Keys, Garbine Muguruza et même Simona Halep. Il faut cependant être très aguerri pour survivre et exceller sous pression, ce qui n'est pas chose simple.

On tourne la page sur 2016 pour se donner rendez-vous le dimanche 15 janvier à 21 h pour le début des Internationaux d'Australie sur les ondes de RDS.

Joyeux Noël et bonne année à tous!