Bon et bien voilà c‘est au tour de nos Canadiennes de nous faire vivre de belles choses à la Coupe Fédération la semaine dernière. La Coupe Fédération est le pendant féminin de la Coupe Davis. Nos filles ont cravaché avec brio pour se sortir du groupe 1 des Amériques et se donner le droit de disputer un match de barrage pour avoir accès au groupe mondial 2. C‘est un grand pas dans la bonne direction surtout quand on sait jusqu‘à quel point c‘est difficile d‘évoluer sur terre battue en Amérique du Sud devant des pures terriennes. Et non seulement ce genre d‘adversaires connaît toutes les subtilités de la surface, mais en plus, elles sont soulevées par un public chauvin à l‘extrême et pas toujours « fairplay ». Je me souviens d‘avoir joué la Coupe Fed à Sao Paulo au Brésil et lorsque les choses n‘allaient pas bien pour les Sud-Américaines, on devenait sur le terrain, les cibles favorites de certains spectateurs. Moqueries, sifflements passent encore mais recevoir un sous noir sur le front entre la première et la deuxième balle, c‘est moins jojo…



Compte tenu du forfait d‘Alexandra Wozniak, blessée, c‘est Eugenie Bouchard qui a tenu le drapeau canadien bien haut en gagnant ses 4 matches de simple. Contrairement à la Coupe Davis qui suit le format suivant: 2 matches de simple le vendredi, un double le samedi et les simples décisifs le dimanche, en Coupe Fed, on dispute les rencontres de simple d‘abord et le double en dernier, donc le double devient l‘élément décisif. Contre le Brésil, l‘équipe à battre pour se sortir de cette fichue compétition, la rencontre était égale après les simples et c‘est finalement Sharon Fichman et Gabriela Dabrowski qui ont donné le point final au Canada. Délivrance! Vivement le Groupe mondial 2!



Le tirage au sort a été effectué et le match de barrage pour accéder au groupe 2 se fera les 20 et 21 avril contre l‘Ukraine, en Ukraine. Franchement, la troupe de Sylvain Bruneau ne pouvait pas mieux tomber puisque leur meilleure joueuse Alona Bondarenko ancienne 19e mondiale a pris sa retraite et que sa soeur Kateryna a subi toutes sortes de blessures et ne devrait pas être la fille à craindre. La compétition viendra principalement de Lesia Tsurenko, 71e et Elina Svitolina, 102e mondiale. Pas des inconnues mais pas des filles de premier niveau non plus alors l‘avenir est prometteur. Dommage que nous avons perdu le tirage au sort et que la rencontre aura lieu en terres hostiles. En avril, on joue à l‘intérieur en Ukraine, ce qui ne peut franchement pas nous désavantager hein? La bonne nouvelle aussi c‘est que notre formation aura plus de profondeur avec la présence de la leader et expérimentée Aleksandra Wozniak. Je lui ai parlé et voici ce qu‘elle avait à dire.



HP : Et puis cette fichue épaule, tu en es où avec ta récupération?

AW : Ouin, je suis absente depuis plus de 3 mois et je prévois revenir sur le circuit pour le tournoi de Miami à la mi-mars. Je n‘avais jamais subi ce genre de blessure : entorse de la clavicule, sub-luxation, usure, la totale.

HP : Crains-tu un degré de tension élevé à la reprise pour conserver ton classement de top 50?

AW : En fait non parce que la belle affaire c‘est que je profiterai d‘un classement protégé de 41e pendant 8 tournois dont un Grand Chelem s‘il le faut, donc cela m‘offrira le luxe de choisir mes tournois et de prendre le temps pour bien retrouver le rythme, bien sentir la balle.

HP : Contente de voir les filles bien se débrouiller durant ton absence?

AW : Ah oui, je les ai suivi durant toute la Coupe Fed, depuis Montréal, comme c‘est bien de briser ce cercle vicieux du groupe des Amériques.

HP : Inspirées par la perf des garçons contre l‘Espagne, tu crois?

AW: Pourquoi pas… tout est positif présentement.



Le capitaine Sylvain Bruneau est aussi un homme heureux par le temps qui court. Exiger que ses filles s’entraînent une semaine sur terre battue en Floride avant de se rendre en Amérique du Sud a fait de lui un homme impopulaire… surtout qu‘elles n‘avaient pas encore récupérées du voyage en Australie. Mal-aimé, que le temps d‘une chanson puisque cela a solidifié l‘esprit d‘équipe et que les rigueurs de l‘entraînement a porté fruit à la toute fin. Une belle équipe, jeune, dynamique. Et de plus, saviez-vous que la 2e joueuse de l‘Ukraine Elina Svitolina est celle qu‘Eugenie a battu en finale de Wimbledon junior?

Comme ça promet, let‘s go les girls!!!!

hp