Après les formidables années au sommet de Roger Federer de 2004 à 2010, les élans de Rafaël Nadal à la première place mondiale de 2008 à 2011 et puis à nouveau en 2013, sans oublier Novak Djokovic, impérial et unique en son genre depuis juillet 2014, place maintenant à Andy Murray.

Ce qu'il a dû déployer des trésors de résilience pour se hisser tout en haut de la montagne en cette année 2016. Les mauvaises langues diront qu'il n'y serait jamais parvenu si Novak Djokovic avait conservé le cap après son triomphe pour une première fois à la Porte d'Auteuil. Jusque-là le serbe avait gagné presque tous les tournois d'importance: l'Open d'Australie enchainé par des titres à Indian Wells et Miami, puis Madrid et Roland Garros. Soudainement, évoquant des problèmes personnels, des pépins physiques et moins motivé, Novak n'est plus l'ombre de lui-même... Donc, oui quelque part la déconfiture de l'un ouvre la porte à l'autre.

Pendant ce temps, Murray est resté au taquet. Selon moi, cette montée vers les plus hauts sommets commence le 4 avril, jour qui couronne son frère Jamie au premier rang du double. On me dit que la compétition est ultra forte entre les deux encore aujourd'hui. Sans doute un peu piqué dans son orgueil, voilà donc un autre élément de motivation pour le plus jeune des deux...

Puis, Ivan Lendl est revenu dans le rôle du mentor. D'abord il fallait qu'Andy gagne à nouveau un tournoi Grand Chelem, ce qu'il fait à Wimbledon. On connait la suite : huit titres en plus de trois finales depuis le tournoi de Madrid au début mai. Cela représente beaucoup d'abnégation, douleurs, réjouissances et surtout une ferme conviction de garder les yeux fixés sur le but ultime.

Andy Murray a rêvé de devenir le meilleur au monde et par définition savoir rêver veut dire qu'il y a encore des passions à assouvir, des soifs à étancher et des désirs à combler. Il y parvient à 29 ans, tard dans la vie d'un athlète de haut niveau, preuve qu'il n'y a pas d'âge pour atteindre ce qui semble parfois inatteignable. Le gros boulot finit toujours par payer. Puisse Andy Murray nous inspirer à travailler aussi fort et aussi bien...