DUBAÏ, Émirats arabes unis - Novak Djokovic a dit jeudi se « réjouir » de revenir prochainement sur les courts de tennis à Dubaï, après le fiasco des Internationaux d'Australie, pays dont il avait été expulsé pour refus de se faire vacciner contre la COVID-19.

« Je me réjouis de retourner jouer lundi [...] Le tennis me manque après tout ce qui s'est passé », a déclaré jeudi le numéro 1 mondial à la presse lors d'une visite du pavillon de son pays, la Serbie, à l'Exposition universelle de Dubaï.

Son refus de se faire vacciner lui avait fait manquer en janvier les Internationaux d'Australie, défrayant la chronique internationale et permettant à l'Espagnol Rafael Nadal de porter à 21 le record de titres du Grand Chelem chez les hommes, soit un de mieux que le Serbe et Roger Federer.

« Nole » participe au tournoi ATP 500 de Dubaï qui se tiendra à partir de lundi dans le riche émirat du Golfe, où le vaccin contre la COVID-19 n'est pas obligatoire. Il jouera lundi son premier match de la saison, dans une compétition à laquelle participe également le Britannique Andy Murray.

Dans un entretien à la chaîne de télévision britannique BBC, il s'est dit « prêt à payer le prix » de ses convictions contre le vaccin en renonçant si nécessaire aux tournois de Roland-Garros et de Wimbledon.

« Les principes qui conduisent à la prise de décision concernant mon corps sont plus importants qu'un titre ou que quoi que ce soit », avait-il déclaré mardi dans cette entrevue.

La perspective d'une participation à Roland-Garros et Wimbledon se rapproche, la France et le Royaume-Uni étant sur le point d'assouplir les restrictions sanitaires. La vaccination est toutefois toujours requise pour participer aux Internationaux des États-Unis.

Deux Masters 1000 sont également prévus aux États-Unis : Indian Wells du 7 au 20 mars, où il figure sur la liste des participants, et Miami du 21 mars au 3 avril.

« Honneur »

Expulsé d'Australie, Novak Djokovic avait fait escale à Dubaï après avoir échoué à convaincre la justice australienne d'accepter son recours contre l'annulation de son visa par le gouvernement, à la veille de l'ouverture des Internationaux d'Australie où il rêvait d'un 21e titre record en Grand Chelem. 

Cette expulsion est venue conclure un long bras de fer entre le joueur qui n'a jamais caché son scepticisme contre les vaccins et les autorités australiennes qui affirmaient que sa présence sur l'île-continent pourrait souffler sur les braises du mouvement anti-vax.

À Dubaï jeudi, Novak Djokovic a été reçu avec les honneurs par les responsables du pavillon serbe de l'Exposition universelle. Le sportif de 34 ans a écrit de manière très solennelle un mot sur un livre d'or.

« Merci de m'avoir reçu de cette manière et présenté tout ce que la Serbie a de meilleur (au pavillon serbe), c'est un honneur d'en faire partie », a déclaré Novak Djokovic à ces responsables serbes. 

Le feuilleton australien qui a largement dépassé les frontières du sport et écorné l'image du no 1 mondial, mais il conserve une grande popularité en Serbie.

Le gouvernement et une partie de la population serbes avaient vivement dénoncé ce qu'ils considéraient comme un acharnement de Canberra à l'encontre de leur héros national.

Motivé à jouer mieux que jamais

Djokovic s'est par ailleurs déclaré motivé à « jouer mieux que jamais » dans une entrevue à la télévision nationale serbe (RTS).

« Je ne peux pas dire que les choses seront les mêmes quand je reviendrai sur le terrain [...], mais il existe un motif supplémentaire de jouer mieux que jamais », a-t-il dit.

Le no 1 mondial a affiché son souhait de disputer les tournois ATP et ceux du Grand Chelem tout en soulignant que sa participation ne dépend pas de uniquement de lui.

« Cela dépendra des pays où les tournois auront lieu, je serai prêt et souhaite poursuivre ma carrière », a déclaré Djokovic.

Le souhait de Djokovic pourrait néanmoins se heurter aux règles, en vigueur dans de nombreux pays, prévoyant une vaccination obligatoire, le joueur ayant réitéré que sa position sur le vaccin contre la COVID-19 n'a pas changée pour l'instant.

« J'ai l'esprit ouvert [...] tout est possible dans la vie, nous verrons comment la situation va évoluer, mais en ce moment j'ai décidé de ne pas le faire (se faire vacciner, NDLR) », a-t-il dit.

« En tant que professionnel du sport je m'efforce de vérifier trois fois ce qui entre dans mon organisme et son effet. Si quelque chose change d'un demi pour-cent, je le sens », a insisté Djokovic.

Le Serbe a également les Jeux Olympiques de Paris 2024 dans le viseur où il souhaite tenter une nouvelle fois de remporter une médaille d'or qui se refuse à lui.

« Je souhaite, je me prépare et projette de participer au Jeux Olympiques de Paris et d'y représenter la Serbie » a-t-il dit. 

Djokovic a par ailleurs une nouvelle fois rejeté les accusations le taxant d'être un antivax. « Cela me déplait d'être apparenté à certaines initiatives ou communautés. Je n'ai jamais dit appartenir à quelque initiative que ce soit », a-t-il souligné.

Djokovic a remercié tous les joueurs qui l'ont soutenu pendant le désastreux épisode australien.

« Nick Kyrgios m'a le plus surpris car nous avions eu disons des malentendus dans le passé mais je suis reconnaissant à tous ceux qui m'ont soutenu », a indiqué Djokovic citant nommément Alexander Zverev, Daniil Medvedev et la Française Alizé Cornet.