MIAMI, États-Unis - Il a 18 ans, il a joué en février sa première finale d'un tournoi ATP et il va entrer dans le top-50 mondial en attendant, sans doute, beaucoup mieux : Félix Auger-Aliassime marche à Miami sur les traces de sa compatriote canadienne Bianca Andreescu, nouvelle sensation du tennis féminin.

C'est une photo qui remonte à une éternité, tout du moins à leur échelle de surdoués du tennis.

Elle date de... 2014 et montre Felix Auger-Aliassime et Bianca Andreescu au tournoi des Petits As de Tarbes, le championnat du monde officieux des 12-14 ans.

Si Andreescu avait remporté cette année-là le titre, Auger-Aliassime s'était arrêté en 8es de finale. Mais les deux prodiges canadiens se sont toujours suivis et sont notamment passés par le centre national d'entraînement de Montréal.

Andreescu a pris un peu d'avance en remportant il y a huit jours l'un des titres les plus prestigieux du circuit féminin, à Indian Wells, et en bondissant à la 24e place du classement mondial WTA.

« C'est spécial de la voir si bien jouer aujourd'hui alors qu'on a grandi ensemble en jouant les mêmes tournois. C'est sûr que c'est motivant pour les Canadiens, pour tout le monde au Canada », souligne Auger-Aliassime après sa qualification pour les 8es de finale du Masters 1000 de Miami en battant le Polonais Hubert Hurkacz (54e) 7-6 (7/5), 6-4.

Maturité et patience

« C'est peut être le meilleur niveau de tennis que j'ai joué cette année », savoure-t-il.

Avec Andreescu, Auger-Aliassime et Denis Shapovalov, tous trois toujours en lice à Miami, le tennis canadien vit une période dorée sans précédent.

« Il y a eu du bon travail de fait par Tennis Canada depuis dix ans, et il y a une super stimulation positive entre les joueurs, avec Eugénie Bouchard et Milos Raonic qui ont ouvert la porte », analyse Frédéric Fontang, l'entraîneur français d'Auger-Aliassime.

« Ils sont tous copains, on sent qu'ils sont contents quand les uns les autres gagnent », sourit-il.

Son protégé, avec son physique (1,93 m) et son talent, a tout pour s'installer durablement et rapidement parmi les meilleurs joueurs du monde.

« C'est quelqu'un qui est très mature pour son âge, qui a une très bonne éducation, il a aussi compris qu'il devait être patient », souligne Fontang.

Sa montée en puissance sur le circuit ATP est irrésistible.

Après avoir remporté les Internationaux des États-Unis juniors en 2016, il remporte dès 2018 des tournois Futures puis Challengers, respectivement les 3e et 2e divisions du tennis mondial.

« On gère tranquillement »

En février dernier, « FAA » arrive en finale à Rio, un tournoi ATP 500, mais il s'incline face au Serbe Laslo Djere 6-3, 7-5.

« Déjà l'année dernière, il avait fait des matchs à un très haut niveau, mais il était un peu pressé. Là, il se sent plus à l'aise dans les tournois, le fait d'avoir déclenché quelques victoires à Rio ça lui a donné de la confiance », rappelle son entraîneur.

S'il s'est arrêté au 3e tour à Indian Wells face au Japonais Yoshihito Nishioka, qui l'avait battu à ce même stade de la compétition aux Internationaux d'Australie, il s'était offert au tour précédent son premier joueur du top-10, le Grec Stefanos Tsitsipas.

Pour aller en quarts de finale à Miami, il devra passer mardi l'obstacle du Géorgien Nikoloz Basilashvili (19e).

« Je sens maintenant que peu importe le joueur que je joue, j'ai une chance de gagner », avance-t-il.