Il devait venir y tirer sa révérence. Mais Wimbledon, qui débute lundi, ne sera finalement pas le dernier tournoi d'Andy Murray, et pourrait même marquer une étape important d'une renaissance improbable de l'Ecossais, qui annonçait se retraite il y a cinq mois.

Il n'oubliera pas cette date. Le 11 janvier 2019, quand Andy Murray se présente en conférence de presse à Melbourne trois jours avant le début de l'Open d'Australie, l'Ecossais est dévasté. Il n'y croit plus. Après un an et demi de galère et une opération à la hanche gauche, il continue de souffrir, et une nouvelle opération, à la hanche droite cette fois, se profile. Celle de trop. Résigné, à 32 ans, il annonce en larmes qu'il ne rejouera sans doute plus, qu'il espère finir se retirer après Wimbledon, un tournoi qu'il n'est même pas sûr de disputer à l'époque. Un séisme. Car l'annonce de cette retraite à venir marquait la fin du ce quatuor (avec Djokovic, Federer et Nadal) que Murray, avec 3 titres du Grand Chelem (dont 2 trophées à Wimbledon, ndlr), était parvenu à intégrer in extremis aux côtés d'un trio bien plus prolifique en Majeurs.

Les éloges sont alors venus de partout. Le monde du tennis s'est confondu en hommages pour le départ de l'un de ces joueurs marqueurs d'une génération. Le compteur avant la quinzaine londonienne s'est alors enclenché.

Trois semaines après, il s'est fait poser une prothèse en métal sur sa hanche douloureuse, une opération qu'avait également subie Bob Bryan, l'Américain spécialiste du double avec son frère qui s'est remis à gambader quelques mois après.

Une opération qui allait changer sa vie comme il l'a confessé quelques mois plus tard. Car tout s'est ensuite enchaîné parfaitement. La douleur s'est petit à petit envolée au point de commencer, dès le mois de mai, à envisager un come-back d'abord en double à Wimbledon, mais sans exclure non plus un retour en simple, impensable quelques semaines plus tôt.

«Ce que j'avais dit avant, c'est que si je ne me sentais pas bien, il y avait de grandes chances que j'arrête après Wimbledon. Je me sens vraiment mieux (...) Si je continue à aller bien, évidemment que je vais essayer de revenir en simple et voir ce qui se passe», avait expliqué le champion écossais. L'improbable ne l'était donc plus.

Deux semaines plus tard, l'annonce de sa participation au Queen's aux côtés de Feliciano Lopez a confirmé la tendance. La voie du miracle s'est tracée petit à petit, graduellement.

«Je ne sais pas combien de fois, lors des 18 derniers mois, je me suis dit que c’était fini, avait confessé Murray avant le Queen's. Maintenant, j’ai simplement retrouvé le goût du jeu et le plaisir de frapper à nouveau des balles sans avoir mal. Je n'ai pas d'attentes particulières, en fait, car être sur le court et sans douleur, c'est déjà bien.»

Retour en simple à Flushing Meadows ?

Premier tournoi et premier titre. Le Queen's en poche, l'espoir de rejouer en simple a pris encore un peu plus de poids. L'Ecossais, qui disputera le double à Wimbledon aux côtés de Pierre-Hugues Herbert, a même laissé entendre qu'il pourrait potentiellement rejouer à l'US Open fin août.

«Mais je m'en fiche, dans tous les cas. Cela serait sympa de jouer l'US Open, mais (...) je ne dois pas absolument y être, y être compétitif voire le gagner pour m'amuser, a poursuivi Murray, déjà satisfait d'avoir autant de bonheur après un premier tour en double ici à Londres.»

«Il ne s'agit pas seulement de revenir en simple, il s'agit de protéger ma hanche sur le long terme», a-t-il ajouté.

Finalement la seule anicroche qu'a connue Murray dans cet impensable come-back est à chercher du côté des filles: il n'a pas réussi à trouver de partenaire pour le double-mixte.