PARIS, France - Rafael Nadal, au point mort depuis début septembre, et Novak Djokovic, lancé à pleine vitesse, se disputent le trône de no 1 mondial au Masters 1000 de Paris, avant-dernier arrêt de la saison, à partir de lundi.

Au classement ATP, Nadal compte 215 points d'avance sur Djokovic, mais va remettre en jeu les 180 points de son quart de finale atteint en novembre dernier dans la salle parisienne.

L'équation est simple : celui qui passera un tour de plus que l'autre endossera le costume de no 1 lundi 5 novembre. S'ils s'inclinent tous les deux au même stade, l'Espagnol restera locataire de ce fauteuil tant convoité, où il est réinstallé depuis fin juin, après un chassé-croisé avec Roger Federer en début d'année, attendu à Paris pour la première fois depuis 2015 dans la foulée de son neuvième titre à Bâle.

À l'heure de se départager, les trajectoires des deux joueurs sont diamétralement opposées.

Nadal n'est plus apparu en compétition depuis son abandon en demi-finales de l'US Open début septembre, stoppé une fois de plus par ses genoux récalcitrants - le droit cette fois. Une blessure récurrente qui l'a contraint ensuite à renoncer à la demi-finale de Coupe Davis en France, puis à la tournée asiatique, et le pousse à rester prudent.

Nadal « au jour le jour »

« Ce n'est pas nouveau pour moi, c'est quelque chose qui m'est déjà arrivé un certain nombre de fois. On connaît le processus. On essaie de l'aborder avec calme et en restant positif, en sachant que ce genre de blessure n'évolue pas très vite », a expliqué le Majorquin à la veille du tournoi, qu'il débutera contre son compatriote Fernando Verdasco (30e) ou le Français Jérémy Chardy (41e).

« Après l'US Open, je me suis arrêté un moment. Puis j'ai repris progressivement. Je fonctionne au jour le jour. J'ai de meilleures sensations sur le court, je m'entraîne un petit peu plus chaque jour. C'est tout ce que je peux dire. L'objectif, ce n'est pas de faire des pas de géant, mais des petits progrès », a-t-il poursuivi, en confiant ressentir un surplus de motivation à l'idée de jouer à Paris, la ville de ses onze sacres à Roland-Garros.

Mais si Porte d'Auteuil, « Rafa » est le roi incontesté de la terre battue, l'est parisien n'est encore jamais tombé sous son joug. Son meilleur résultat y est une finale en 2007 (perdue contre Nalbandian).

Au contraire de Nadal, Djokovic, en pleine renaissance depuis le début de l'été après deux ans de vicissitudes, entre coude opéré en février et tête en vrac, motivation et confiance envolées, connaît une réussite sensationnelle : en quatre mois, le Serbe s'est imposé à Wimbledon, aux Internationaux des États-Unis, ainsi qu'à Cincinnati et Shanghaï.

« Ce que j'ai réussi ces derniers mois, et la blessure de Rafa, ça m'a mis en position de me battre pour la place de no 1 en fin d'année. Je vais tout faire pour essayer d'y arriver », a affirmé « Djoko », qui estime jouer son « meilleur tennis en ce moment » et affrontera au premier tour l'Italien Marco Cecchinato (21e), son tombeur surprise en quarts de finale de Roland-Garros, ou un qualifié. Avant de retrouver éventuellement Federer en demi-finale, si le Suisse aux vingt couronnes en Grand Chelem fait le déplacement à Paris dans la foulée de son neuvième trophée à Bâle.

Reconquérir le trône du tennis mondial, qu'il a abandonné en octobre 2016, viendrait couronner son spectaculaire renouveau. Il deviendrait le premier joueur à grimper d'une position hors du top 20 à la place de no 1 au cours d'une même saison depuis 2000 (Marat Safin), lui qui avait glissé au 22e rang au printemps.

Autre enjeu du tournoi parisien, l'attribution des derniers sésames pour le Masters de fin de saison à Londres (11-18 novembre). Juan Martin Del Potro blessé (rotule) et le Sud-Africain Kevin Anderson fraîchement qualifié, le Croate Marin Cilic, l'Autrichien Dominic Thiem et le Japonais Kei Nishikori sont les mieux placés.