BELGRADE, Serbie – Le no 1 mondial Novak Djokovic dispute à partir de lundi le tournoi de Belgrade, là où l'Adria Tour, qu'il avait organisé en juin dernier en pleine pandémie du coronavirus, s'était soldé par une éclosion et lui avait valu bien des critiques.

Après neuf ans d'absence, la capitale serbe est de retour au calendrier de l'ATP en profitant de la décision de Budapest de se retirer du circuit. Elle a récupéré un tournoi de catégorie ATP 250 sur terre battue qui aura lieu dans le centre de tennis « Novak » situé sur les rives du Danube, au coeur de Belgrade.

Une occasion pour Djokovic, 33 ans, de tenter de redorer son blason, terni par les critiques qu'avaient suscité la débâcle de juin dernier et ses prises de position polémiques sur la pandémie du COVID-19, notamment son opposition à la vaccination.

Le tournoi de Belgrade porte la marque Djokovic, puisque c'est son frère cadet Djordje qui en est le directeur.

« Les organisateurs auront certainement à coeur d'améliorer cette image (de Djokovic) et c'est ce qui a motivé leur décision d'organiser le tournoi sans la participation du public », explique à l'AFP Nebojsa Viskovic, journaliste spécialiste du tennis.

Le tournoi a attiré plusieurs grosses pointures, outre « Djoko », éliminé cette semaine dès les 8es de finale du Masters 1000 Monte-Carlo, comme Matteo Berrettini (no 10) ou encore la sensation russe Aslan Karatsev, demi-finaliste des Internationaux d'Australie.

« Protocoles stricts »

Les joueurs seront tous appelés à respecter « les protocoles stricts » de sécurité sanitaire prescrits par l'ATP, a expliqué Djordje Djokovic.

« Les masques seront obligatoires, à l'intérieur et à l'extérieur, nous voulons respecter les règles pour protéger les joueurs », a-t-il déclaré à la chaine de TV N1.

Les joueurs seront logés dans des « espaces contrôlés, des hôtels officiellement mis à leur disposition », a ajouté le directeur du tournoi constatant que « l'isolement est actuellement une nécessité ».

Lors de l'Adria Tour, 4000 spectateurs s'étaient massés dans les tribunes. Public et joueurs, un peu trop enthousiastes face à une reprise de la compétition après une longue pause due à la pandémie, n'avaient pas respecté les mesures de distanciation sociale.

L'Adria Tour a du être interrompu après que plusieurs joueurs, dont Djokovic lui-même, le Bulgare Grigor Dimitrov, le Croate Borna Coric et le Serbe Viktor Troicki ont contracté le coronavirus.

Pendant le tournoi, certains se sont donnés une accolade par-dessus le filet, ont joué au basketball et même dansé ensemble dans une boîte de nuit.

Deuxième tournoi ATP en mai

Dominic Thiem avait regretté une « erreur ». « Nous avons fait confiance aux règles sur le coronavirus du gouvernement serbe, mais nous avons été trop optimistes », avait écrit le no 4 à l'époque. 

Djokovic, vainqueur de 18 tournois de Grand Chelem, s'était lui excusé et avait fait part de son « profond regret ».

« Les organisateurs n'ont rien fait contre les règles. C'était peut-être trop tôt (...) cette fois ci, il n'y aura pas de problèmes », a commenté Viktor Troicki devenu entre-temps le sélectionneur de l'équipe de Serbie en Coupe Davis.

La Serbie avait levé les mesures sanitaires de lutte contre le coronavirus au moment où l'Adria Tour avait débuté, le 13 juin dernier à Belgrade.

Les organisateurs du tournoi de Belgrade, qui avait connu quatre éditions entre 2009 et 2012, ambitionnent non seulement de l'installer dans le calendrier, mais aussi de le faire monter en gamme pour décrocher le label ATP 500, explique Djordje Djokovic.

« C'est définitivement notre but (...) l'ATP est pour l'instant très satisfaite de ce que nous avons fait et nous espérons obtenir les meilleurs notes et être, d'ici un an ou deux, récompensés par une licence ATP 500 », a-t-il dit.

Et c'est bien parti : l'ATP a annoncé vendredi qu'un second tournoi aura lieu à Belgrade du 22 au 29 mai pour combler le report d'une semaine de Roland Garros.

Le programme s'enrichira aussi d'un tournoi WTA en mai.