MONTE-CARLO - Rafael Nadal, même en manque de jeu, reste le grandissime favori de la saison sur terre battue qui s'ouvre dimanche à Monte-Carlo. Il y brigue un onzième trophée, l'une des étapes préliminaires dans sa quête de la « Undécima » - aussi - à Roland-Garros. 

Éloigné des courts pendant plus de deux mois, « l'ogre de l'ocre » a effectué une rentrée remarquée sur son terrain de jeu favori, la fin de semaine dernière en quarts de finale de la Coupe Davis à Valence.

Contre l'Allemagne, il a écrasé la concurrence: le vétéran Philipp Kolhschreiber (6-2, 6-2, 6-3), d'abord, puis surtout l'une des pépites du tennis, Alexander Zverev (6-1, 6-4, 6-4). À tel point que Toni Nadal, s'est dit « un peu surpris » par le niveau de son neveu. « Cela laisse augurer une très bonne année sur terre battue. »

La blessure à la jambe droite (psoas iliaque), qui l'avait contraint à l'abandon en quarts de finale des Internationaux d'Australie, semble de l'histoire ancienne.

« Je sens que je joue bien. J'ai eu quelques bonnes journées d'entraînement ici, avec quelques bonnes manches. Je me suis toujours bien senti ici. Pour être honnête, je ne m'entraîne pas en me demandant si (la blessure) revient ou pas », a déclaré « Rafa » dimanche.

À moins d'une rechute, difficile de dire ce qui pourrait l'empêcher de faire une nouvelle razzia printanière.

Certainement pas Roger Federer. L'homme aux vingt titres majeurs a, comme l'an passé, fait l'impasse sur la saison sur terre battue pour mieux recharger les batteries avant Wimbledon (2-15 juillet).

L'ancien no 1 mondial Andy Murray, opéré de la hanche droite en janvier, n'a pas repris la compétition. Stan Wawrinka, lauréat de Roland-Garros 2015 et finaliste l'an passé, était trop juste physiquement pour concourir à Monte-Carlo.

Novak Djokovic, lui, sera bien présent mais à quel niveau? Ses récentes prestations à Indian Wells et Miami ont fait si peine à voir que le Serbe s'est séparé d'Andre Agassi et Radek Stepanek et aurait renoué avec son ancien entraîneur Marian Vajda. Après une belle campagne sur dur (titres à Acapulco, Indian Wells), l'Argentin Juan Martin Del Potro a pris un peu de repos.

Il reste néanmoins le N.3 mondial Marin Cilic, finaliste en Australie.

La place de no 1 en jeu

Un membre de la nouvelle vague peut-il aussi inquiéter Nadal en Principauté? Dominic Thiem présente les meilleures références sur cette surface mais l'Autrichien de 24 ans sera en phase de reprise.

« Dominic doit d'abord jouer un match, un tournoi, avant de dire si la blessure (à une cheville) est bien terminée », a affirmé auprès de l'agence autrichienne APA l'entraîneur Günther Bresnik dont le poulain est le seul à avoir battu Nadal sur terre l'an passé.

C'était en quarts de finale à Rome. Le Majorquin était un peu émoussé par ses exploits passés: trois titres consécutifs, à Monte-Carlo, Barcelone puis Madrid. Avec la « Décima » conquise à Roland-Garros, cela représente beaucoup de points à défendre d'ici la mi-juin : 4 680 précisément! 

Pour conserver la place de no 1, il est donc contraint de faire au moins aussi bien. Un échec à Monte-Carlo et la couronne reviendrait illico dans les mains de Roger Federer. Nadal l'a lui-même récupérée, sans jouer, après l'élimination du maestro suisse d'entrée à Miami fin mars.