MONTE-CARLO – Il y aura du gros jeu dimanche en finale à Monte-Carlo où s'affronteront Stefanos Tsitsipas et Andrey Rublev, deux joueurs bien établis dans le top-10 mondial mais qui n'ont encore jamais remporté de Masters 1000.

Daniil Medvedev exclu pour cause de COVID-19, Novak Djokovic éliminé en huitièmes et Rafael Nadal concassé en quarts, le Grec et le Russe offrent une finale entre deux des joueurs du circuit les plus à même d'étoffer leur palmarès.

L'expérience

À 22 ans, Tsitsipas peut se targuer d'avoir déjà accroché à son palmarès les Masters de fin d'année, en 2019. Rublev, 23 ans, s'est qualifié pour la première fois en 2020 pour cette compétition qui réunit les huit meilleurs joueurs de la saison.

Mais il l'a fait au terme d'une incroyable année 2020, durant laquelle il a remporté quatre tournois de la catégorie ATP 500 (Adelaïde, Hambourg, Saint-Pétersbourg et Vienne). Il en a déjà remporté un cette année (Rotterdam).

Au contraire, outre les Masters, Tsitsipas n'a gagné que des tournois ATP 250 (Stockholm 2018, Marseille et Estoril 2019, Marseille 2020).

Mais il a joué trois demi-finales de Grand Chelem (Open d'Australie 2019 et 2021, Roland-Garros 2020) et deux autres finales de Masters 1000 (Canada 2018 et Madrid 2019), quand Rublev a plafonné en quarts en Majeurs (Internationaux des États-Unis 2017 et 2020, Roland-Garros 2020, Australie 2021) et n'a encore jamais joué pour le titre en Masters 1000.

Leur parcours

Tsitsipas n'a pas perdu le moindre set durant sa campagne monégasque et n'a jamais été réellement obligé de puiser dans ses réserves pour écarter successivement Aslan Karatsev (6-3, 6-4 en 1 h 24), Cristian Garin (6-3, 6-4 en 1 h 40), puis Alejandro Davidovich qui a abandonné après avoir perdu le premier set (7-5 en 1 h). Samedi contre Daniel Evans, dont le jeu tout en variations avait pourtant été fatal à Novak Djokovic, il ne lui a fallu que 1 h 09 pour s'imposer 6-2, 6-1.

À l'opposé, Rublev a commencé sans difficultés face à Salvatore Caruso (6-3, 6-2 en 1 h 08), avant d'enchaîner des combats épuisants tant physiquement que psychologiquement contre Roberto Bautista (7-6, 5-7, 6-3 en 2 h 44) et Rafael Nadal (6-2, 4-6, 6-2 en 2 h 32).

Samedi, la tâche a été plus aisée pour battre Casper Ruud (6-3, 7-5 en 1 h 20).

Au total, Rublev a passé 7 h 44 sur le court contre 5 h 13 pour Tsitsipas, soit 2 h 31 de plus.

Ce qu'ils en disent

« Beaucoup de belles choses se sont passées à Monaco, pour ma famille et je voudrais vraiment perpétuer cette tradition », a déclaré Tsitsipas énigmatiquement, précisant simplement qu'il en dirait plus dimanche et que ces « choses » concernaient en particulier sa mère.

« Je sais que je devrai élever mon niveau de jeu aux limites », a-t-il ajouté en prévenant qu'il lui « restait plein de carburant et d'énergie ».

« Il s'agit plus de savoir à quel point je voudrai la victoire. C'est une question de pure détermination, de volonté de me dépasser pour obtenir ce que je veux », a-t-il assuré.

Rublev, lui, estime avoir retenu les leçons de sa défaite en demies à Miami : « j'avais perdu à cause de mes émotions », a-t-il relevé en soulignant avoir su, jusque-là, « garder la tête froide » à Monte-Carlo.

« C'est pour ça que j'ai fini par battre Roberto (Agut) alors que je perdais. C'est pour ça que j'ai quand même gagné contre Rafa (Nadal) après qu'il a égalisé à un set partout. Et même aujourd'hui (samedi) au deuxième set j'ai réussi à revenir parce que je n'ai pas perdu la tête. Je suis resté concentré, je suis resté dans mon match et j'ai renversé la situation. »

Premier Russe à atteindre la finale à Monte-Carlo depuis Andreï Chesnokov qui s'y était imposé en 1990, Rublev s'attend à un « match difficile » face à un adversaire qu'il a  affronté six fois (trois victoires chacun). Rien que l'an dernier ils ont joué trois fois l'un contre l'autre (2-1 pour Tsitsipas), mais leur dernier duel a été remporté cette année par le Russe en demies à Rotterdam. « À chaque fois ça a été super serré », a-t-il souligné.