MADRID, Espagne - L'Espagnol Rafael Nadal, qui a retrouvé toutes ses sensations sur terre battue, espère confirmer son retour au premier plan cette semaine au Masters 1000 de Madrid, où il fera figure d'épouvantail pour l'ogre serbe Novak Djokovic, no 1 mondial, à trois semaines de Roland-Garros.

À Madrid, le Majorquin (29 ans) est comme chez lui: quatre fois titré dans le tournoi espagnol (2005, 2010, 2013, 2014), l'actuel no 5 mondial a joué six des sept dernières finales disputées à la Caja Magica, s'inclinant l'an dernier face à Andy Murray.

Mais le Nadal revigoré de 2016 paraît loin du joueur inhibé de 2015. Revenu à son meilleur niveau cette année sur sa surface fétiche, l'Espagnol reste sur deux titres consécutifs à Monte-Carlo puis à Barcelone et peut désormais rêver de conquérir la 10e couronne de sa carrière à Roland-Garros (22 mai-5 juin).

« Le changement vital, ce sont les résultats », a commenté Nadal cette semaine. « Cela fait des mois que je dis que je me sens bien et que je prends du plaisir en compétition [...] mais si cela ne se traduit pas par des résultats, ce sont seulement des mots. »

Avec désormais 49 titres sur terre battue, autant que le mythe argentin Guillermo Vilas, Rafael Nadal peut au passage viser la barre des 50 trophées.

Sera-t-il pour autant le favori des Internationaux de France? La réponse reste en suspens car, à Monte-Carlo, le Majorquin n'a pas battu Djokovic, éliminé contre toute attente dès son premier match. Seule une victoire sur le Serbe, qui a pris un très fort ascendant sur lui ces deux dernières saisons, le réinstallera comme cofavori de Roland-Garros.

« Je suis mon chemin, Djokovic suit le sien », a tranché Nadal dimanche en conférence de presse. « J'atteins progressivement mon niveau [...]. Et si je dois jouer contre Djokovic, ce sera une bonne nouvelle parce que cela voudra dire que je suis en finale. D'ici là, j'ai bien d'autres problèmes. »

Sans Serena Williams

En attendant, l'Espagnol a égalé le record de victoires en Masters 1000, avec 28 titres, que Djokovic lui avait pris il y a un mois en gagnant à Indian Wells et à Miami.

À Madrid, le tirage au sort a voulu que les deux joueurs ne puissent s'affronter qu'en finale.

De retour dans la capitale espagnole pour la première fois depuis 2013, le Serbe (28 ans) dispose d'une route à sa portée, avec un hypothétique quart de finale contre le Français Jo-Wilfried Tsonga (no 7 mondial) puis une demi-finale éventuelle face au Suisse Stan Wawrinka (no 4).

Pour Nadal, ce sera peut-être plus chaud, avec un possible quart contre le Suisse Roger Federer (no 3). Ce dernier s'est invité en dernière minute, après avoir modifié son calendrier à la suite de son opération à un genou en début d'année. Et ensuite, demi-finale hypothétique contre le Britannique Andy Murray (no 2), tenant du titre.

Si le « Big Four » (Djokovic-Murray-Federer-Nadal) est réuni cette semaine à la Caja Magica, le tableau féminin est pour sa part amputé de sa principale tête d'affiche, avec le forfait de l'Américaine Serena Williams.

La no 1 mondiale, malade, a préféré renoncer. Et en l'absence de la Russe Maria Sharapova, rattrapée par un contrôle antidopage positif en janvier, c'est la Polonaise Agnieszka Radwanska (no 2 mondiale) qui part favorite.

Cette dernière n'a néanmoins jamais brillé à Madrid, avec comme meilleurs résultats deux demi-finales en 2012 et 2014.

Parmi les candidates au titre, il faut aussi compter l'Espagnole Garbine Muguruza (no 4), la Bélarusse Victoria Azarenka (no 5) ou encore la Tchèque Petra Kvitova (no 6), titrée à Madrid en 2011 et 2015. Quant à l'Allemande Angelique Kerber (no 3 mondiale), lauréate des Internationaux d'Australie en janvier, elle a chuté dès son entrée en lice dimanche, dégageant encore davantage un tableau très ouvert.

Nadal a confiance en la justice française

Nadal, qui a déposé lundi à Paris une plainte en diffamation contre Roselyne Bachelot, a par ailleurs déclaré dimanche avoir « toute confiance » dans les tribunaux français et vouloir redorer son image après les propos de l'ancienne ministre française des Sports l'accusant de dopage.

« J'ai toute confiance en la justice française mais j'ai déjà assez parlé de ce sujet à Indian Wells (en mars, NDLR) », a-t-il déclaré.

« J'avais dit à Indian Wells que (la plainte) allait arriver et elle est arrivée cette semaine, voilà tout », a-t-il ajouté, insistant sur le fait que les éventuels dédommagements obtenus serait reversés à des œuvres caritatives.

« Je suis heureux de n'avoir pas besoin d'argent, c'est quelque chose que je fais pour mon image », a poursuivi Nadal. « Les gens ne sont pas libres de dire n'importe quelle stupidité à n'importe quel moment. »

L'Espagnol (29 ans) a déposé plainte lundi contre l'ancienne ministre française des Sports (2007-2010) Roselyne Bachelot, qui avait accusé en mars dernier le joueur d'avoir feint une blessure pour dissimuler un contrôle positif.

« On sait que la fameuse blessure de Rafael Nadal, quand il a été arrêté sept mois, est certainement due à un contrôle positif », avait alors lancé Mme Bachelot, qui réagissait au contrôle positif au Meldonium de la Russe Maria Sharapova.

Nadal a par ailleurs écrit cette semaine à la Fédération internationale de tennis (ITF) pour demander la publication de tous les contrôles antidopage qu'il a subi dans sa carrière et qu'il subirait à l'avenir, afin de dissiper les suspicions.

« Il suffit de dire: "Rafa Nadal a subi un contrôle antidopage aujourd'hui, les résultats seront publiés dans deux semaines" et deux semaines plus tard on publie, le contrôle antidopage est négatif », a expliqué l'Espagnol dimanche.