Ça y est, Rafael Nadal est officiellement de retour! Le roi de la terre battue a eu besoin de trois tournois pour redevenir l‘ogre de l‘ocre. À Vina Del Mar, je le sentais si timide dans ses déplacements. J‘étais même étonnée qu‘il se rende jusqu‘en finale. Ce qui m‘a toujours fasciné chez le Majorquin c‘est sa capacité à jouer les points importants et au Chili, il était méconnaissable tellement il était hésitant dans les moments clés. C‘est vrai que 7 mois de repos et de soins, c‘est beaucoup, et pire Nadal nous apprend qu‘il a encore mal au genou gauche et qu‘il n‘est pas parfaitement guéri… Caramba!

La semaine suivante, Rafa décide de ne pas jouer en double pour en quelque sorte préserver la monture… Bonne idée puisque les terrains de Sao Paulo ressemblent à un champ de patates tellement il y a de trous! Juste rester debout en simple demeure largement suffisant. Pas toujours convaincant contre Carlos Berlocq (78e) et Martin Alund (111e) puisqu‘il leur laisse un set chacun, Rafa reste cependant monstrueux dans sa façon d‘accepter la bataille avec les moyens du bord et les conditions du bord. Il va chercher le titre devant David Nalbandian, maintenant trop souvent qu‘une pâle comparaison du 3e mondial qu‘il était en 2006. Peu importe, la confiance revient, les déplacements sont meilleurs puisque les jambes sont plus explosives sur les premiers pas et encore plus importants, la magie est en train de revenir en passing… Olé!

Sûrement pas malheureux de quitter le Brésil et ses terrains de fromage suisse, Nadal se donne une semaine de repos avant de regagner Acapulco. Lors des trois premiers tours, je note la qualité de ses déplacements et de sa concentration. C‘est une très bonne chose parce que pour gagner ce titre il aura devant lui les deux Espagnols qui possèdent les 2e et 3e meilleures fiches sur terre battue (après lui évidemment): Nicolas Almagro et David Ferrer. Fini les joueurs de second ordre, c‘est le grand test d‘abord en demi-finale alors que le puissant Almagro le prend à la gorge et se donne même une balle de manche au premier set. Nadal se bat farouchement et lui ravit le set quand même. Peu importe le score, on a l‘impression qu‘Almagro tétanise, paralyse, tellement Nadal est partout sur le terrain lors des points tournants du match. Contre David Ferrer en finale, Nadal est un monstre de précision et d‘explosivité tandis que David a oublié sa fronde au vestiaire. Nadal est redevenu Nadal : campeon! Un 38e titre sur terre battue!

Arriba!



Il s‘amuse tellement à l‘intérieur de la compétition qu‘il ira aussi à Indian Wells pour tester ses rotules sur surface dure. Bonne idée ou pas? Hummm… si ça lui faisait mal sur terre battue, ses genoux risquent de grincer comme une vieille porte de château du Moyen Âge. Mais je comprends que Nadal adore le désert de la Californie et le propriétaire du tournoi Larry Ellison le traîte aux petits oignons en l‘hébergeant dans une de ses villas et en lui permettant de jouer au golf tous les jours sur des terrains les plus merveilleux les uns que les autres… gracias senor Ellison… Rafa va prendre ce tournoi comme une récompense et à bien y penser, on ferait pareil, ben oui…



Changement de sujet, que dites-vous de la nomination de Martina Hingis au Temple de la renommée du tennis? Quelle belle patte de velours elle possédait! En plus d‘une technique parfaite et d‘une approche cérébrale du jeu. Au point de vue des performances sur le terrain, elle le mérite amplement : 5 titres Grand Chelem en simple, 15 au total avec les doubles. À 16 ans et 6 mois, elle établit un autre record de précocité en devenant numéro 1 mondiale, place qu‘elle occupera 209 semaines en simple et 35 semaines en double. Au total Hingis remportera 43 couronnes en simple et 37 en double. En 2003, trop souvent blessée aux pieds, elle prend sa retraite mais oh surprise revient trois ans plus tard! Encore plus impressionnant, elle se qualifie pour le championnat de fin de saison alors qu‘elle grimpe jusqu‘à la 8e place mondiale. Après trois ans d‘absence! Mais en novembre 2007 on apprend qu‘elle échoue un test antidopage. Le verdict est étonnant : cocaïne! Hingis plaide son innocence mais ne conteste pas. Suspendue deux ans, elle décide de prendre sa retraite, bien consciente que de toute façon, elle est dépassée par la puissance des meilleures. Alors, la Fédération internationale de tennis ne tient pas compte de cela??? Quel genre de message la FIT envoie-t-elle en prenant ce genre de décision??? Vous trouvez pas ça bizarre vous??? La même compagnie qui vous met dehors vous honore?



En plus, je dois vous avouer que lorsque je pense à Hingis, je me souviens tout autant de certains matches mémorables qu‘elle a perdus : Roland Garros 1999 alors qu‘elle mène un set à zéro et 2–0 devant devant Steffi Graf. Elle la domine complètement mais fait l‘erreur en début de 2e set de contester une balle à un point tel qu‘elle quitte son côté de terrain, traverse le filet pour aller voir la marque sur la ligne de fond de Graf, ce qui n‘est pas permis au tennis. Les Parisiens la prennent en grippe, la hue à un point tel que l‘Allemande réussit à renverser la vapeur et gagner le titre! Coup de théâtre, Hingis est tellement déboussolée qu‘elle quitte le terrain en pleurs avant les cérémonies de clôture. Sa maman la ramènera sur le terrain à temps. Quelle scène digne de Hollywood! Ce qui faut savoir c‘est qu‘un an plus tôt en conférence de presse, Martina avait eu le culot de dire que Steffi Graf, une des plus grandes joueuses de tous les temps, était maintenant dépassée par les évènements, car, dit-elle : « le jeu est trop rapide et les filles de meilleures athlètes qu‘elle ». Et elle en rajoute : « ses moments de gloire sont passés ». Douce revanche dans le coeur de Steffi que de lui arracher le seul titre Grand Chelem qui manque désormais au répertoire de Miss Swiss.

Que dire aussi de cette fameuse finale en Australie devant Jennifer Capriati. Hingis mène une manche à zéro et 4–0 mais perd le match malgré 4 balles de match! En tout cas, cela aura permis à Jennifer d‘allonger son retour au sommet et de vivre de vrais moments de gloire!

C‘est aussi cette même Hingis qui a traité Amélie Mauresmo de « demi-homme » et qui pour essayer de nous faire comprendre pourquoi elle avait décidé de planter là Jana Novotna comme partenaire de double, avait émis ce commentaire : « franchement Jana est maintenant vieille et lente »! Alors, êtes-vous étonné qu‘on la surnommait « Chucky »? (personnage principal d‘une série de films d‘horreur).



Alors Chucky au Temple de la renommée, oui ou non?

hp