Milos Raonic est prêt pour le premier Grand Chelem de l'année. Quel bonheur de le voir si rapide en fond de terrain et déterminé à aller de l'avant à chaque occasion qui se présente. Déjà, en ce début d'année, notre Canadien impressionne à Abou Dhabi en disposant de Kevin Anderson et Stan Wawrinka avant de s'incliner devant Rafael Nadal 7-6, 6-3. Le premier set est chaudement disputé puisqu'il dure 55 minutes! Vous me direz peut-être qu'il s'agit de rencontres hors concours et que cela ne compte pas au classement. Vous avez raison mais pour Milos qui a connu une année de misère avec plusieurs blessures, quelle belle façon de faire le plein de confiance. Pas facile de voir son classement dégringoler de la 4e place au mois de mai jusqu'à la 14e en fin d'année.

Rempli d'optimisme et rassuré sur l'état de son pied et son dos, il se présente à Brisbane plein d'intention. Surtout que l'an passé à cette épreuve, Milos a livré trois batailles de trois sets face à Sam Groth, Kei Nishikori et Roger Federer en finale. Beau clin d'oeil du destin d'avoir la chance de prendre sa revanche surtout que le maître traîne une vilaine grippe transmise par sa progéniture.

C'est fou ce que le niveau de jeu de Milos évolue au cours de la semaine! Pris dans une bataille de 2 heures 26 minutes face à Ivan Dodig à son premier match, il profite du fait par la suite que les têtes de série tombent avant lui. Lucas Pouille est déjà satisfait d'avoir sorti David Goffin tandis que Bernard Tomic, fort de son triomphe devant Kei Nishikori, s'avère un adversaire de premier plan. Milos se donne quelques petites frousses lors des deux bris d'égalité puisque chaque fois il laisse filer une avance de 5-1, ce qui est quand même assez inusité! La bonne nouvelle, c'est qu'il fait preuve d'une grande maturité en restant calme et juste.

Avouons que la surface à Brisbane est parfaite pour Raonic. Juste assez rapide pour que son service soit injouable le trois quarts du temps mais pas trop non plus pour qu'il se sente débordé en échanges et en retours. C'est certain que Federer n'a pas livré un grand match puisqu'il a beaucoup raté en revers et même en passing du coup droit, mais Milos a brillé à tout point de vue. Au service, en retours, à la vollée, lors des points importants et pour déstabiliser le Suisse.

En fait, qu'une seule alerte à 1-2 au deuxième set alors que notre grand garçon part pour les vestiaires accompagné du soigneur, oh no! Il enchaîne avec une horrible partie au service : trois double fautes, une (la seule balle de bris offerte à Roger) balle de bris à défendre, mais il s'en sauve!

Les statistiques de Milos au filet sont belles : 20 points gagnés sur 25 présences, 5 balles de bris grapillées avec 1 bris dans chaque manche, c'est très intéressant. Surtout qu'en tournoi de la série 250, il remporte un septième titre en huit finales. Comme moyenne de réussite, c'est top!

Pas banal non plus de recevoir son 16e trophée en carrière des mains de Rod Laver et de se faire aussi un p'tit velours d'avoir battu son ancien entraîneur Ivan Lubijic, maintenant aux côtés de Roger...

Cette année commence donc sur les chapeaux de roue! Il faudra voir maintenant comment Milos va survivre à Melbourne en format 3 de 5, et ce, pendant deux grosses semaines. Mais ça promet!