NEW YORK (AFP) - Le Brésilien Gustavo Kuerten, considéré comme un des candidats sérieux à la victoire finale, a chuté d'entrée se révélant incapable de maîtriser la première balle du serveur australien Wayne Arthurs, au cours de la deuxième journée de l'Open des Etats-Unis de tennis, mardi à Flushing Meadows.

L'Australien, joueur un peu frustre de 29 ans, a réalisé la première grosse surprise du tournoi contre le vainqueur de Roland-Garros et numéro deux du tournoi, décochant 26 aces du haut de ses 188 centimètres contre 6 au Brésilien pour s'imposer en quatre manches 4-6, 6-3, 7-6 (7/4), 7/6 (7/1) en 2 heures 32 minutes.

"C'est difficile à digérer. Je ne pensais pas vraiment pouvoir gagner le tournoi, mais je pensais bien faire", a souligné Kuerten, quart de finaliste il y a un an et vainqueur il y a deux semaines du Masters Series d'Indianapolis.

Comme il y a un an à Wimbledon où il s'était révélé en atteignant les 8e de finale et en gagnants 111 jeux de service consécutifs avant qu'André Agassi, le futur finaliste, ne mette fin à la belle série, Arthurs (102e au classement ATP) avait du passer par les qualifications pour entrer dans le tableau final.

Rafter, qui n'était pas lui tête de série (il pointe à la 20e place du classement ATP) ayant manqué une bonne partie du début de saison pour soigner son épaule opérée en décembre, a été victime d'un autre sans grade, Blanco, actuellement 114e joueur mondial, dont le seul résultat notable était un quart de finale en 1997 à Roland Garros. Son vainqueur ce jour-là avait été un certain Patrick Rafter.

Avec les sorties de Kuerten et de Rafter, c'est tout le bas du tableau qui est maintenant grand ouvert.

L'exploit d'Arthurs est d'autant plus significatif que c'est seulement la seconde fois depuis que le système actuel de têtes de série a été instauré en 1956 que le numéro deux est éliminé dès le premier tour. La première fois c'était en 1994 et la victime avait nom Goran Ivanisevic.

Le même Ivanisevic, loin du joueur trois fois finaliste à Wimbledon, a encore connu une sortie rapide. Le fantasque gaucher croate a commencé par mener 5-1 face au Slovaque Dominik Hrbaty, pour ne plus faire que deux jeux ensuite et s'incliner 3-6, 6-0, 6-1, 6-0. "Le tennis ne m'amuse plus. Je ne suis même plus capable de passer un service", a lancé Ivanisevic, qui a confirmé souffrir de son épaule gauche et indiqué qu'il n'envisageait pas pour l'instant d'arrêter.

Davenport impressionne

Chez les dames, une première tête de série est tombée également mardi avec l'élimination de la Française Julie Halard, dans un jour sans. Halard, qui n'avait dû qu'au forfait de sa compatriote Amélie Mauresmo d'être classée 16e, a été dominée 6-3, 6-4 par la Néerlandaise Miriam Oremans (93e), qui ne lui avait pas pris une seule manche en quatre rencontres depuis sept ans.

Aucun problème en revanche pour les favorites qui entraient en lice à l'occasion de la 2e journée. La numéro deux mondiale l'Américaine Lindsay Davenport, que l'on disait mal en point physiquement, n'a fait qu'une bouchée (6-0, 6-1) de l'Espagnole Gala Leon Garcia, 29e joueuse mondiale, en à peine trois-quarts d'heure, se rassurant sur l'état de sa cheville gauche, blessée il y a quinze jours à Toronto.

"Si je continue à jouer comme cela, je n'aurai aucun problème contre qui que ce soit", a estimé Davenport. Prochain obstacle pour la championne olympique en titre, victorieuse en début de saison de l'Open d'Australie, la jeune belge Kim Clijsters, 17 ans et 30e mondiale, qui a confirmé qu'il fallait la prendre au sérieux en battant (6-0, 6-0) l'Espagnole Marta Marrero, 17 ans également, mais nettement moins cotée (64e).

Un peu plus laborieuses ont été les qualifications de la Française Mary Pierce (N.4), qui n'avait plus joué depuis son élimination à Wimbledon fin juin en raison de douleurs dorsales, et de la tenante du titre, l'Américaine Serena Williams (N.5).

La championne de Roland-Garros a dominé la jeune Américaine Alexandra Stevenson (78e WTA) 6-3, 6-4 en 65 minutes, avouant souffrir encore d'une épaule et avoir interrompue sa rééducation pour venir à Flushing Meadows. "Les médecins étaient contre, mais je ne pouvais manquer le dernier Grand Chelem de l'année", a-t-elle dit.

Quant à Serena Williams, elle a entamé la défense du titre conquis l'année dernière en abandonnant 5 jeux à la Slovène Tina Pisnik (69e), dominé 6-3, 6-2 et se heurtera maintenant à la jeune Russe Nadejda Petrova.