ISSY-LES-MOULINEAUX, France - La joueuse de tennis française Amélie Mauresmo a annoncé ce jeudi qu'elle mettait un terme à sa carrière professionnelle.

L'ancienne numéro un du classement féminin mondial, maintenant âgée de 30 ans, a confirmé la nouvelle lors d'une conférence de presse à Issy-les-Moulineaux, en France.

"Si je vous ai réunis, c'est comme vous l'imaginez, pour vous annoncer la fin de ma carrière, a déclaré la Française sans pouvoir retenir ses larmes. C'est un peu émouvant."

La joueuse française, qui a été éprouvée par plusieurs blessures au cours des dernières années, a admis ne plus avoir envie d'aller sur le terrain pour s'entraîner.

Lors de sa conférence de presse, Mauresmo a expliqué qu'il s'agissait d'une décision réfléchie; elle a fait part d'un peu de lassitude. Dans son allocution émotive, elle a expliqué qu'en avançant en âge, une joueuse de tennis avait plus de difficultés à rester au plus haut niveau.

"Cette décision m'appartient, et quand on avance dans l'âge, il est plus difficile de rester au plus haut niveau, a-t-elle souligné. Je n'ai plus l'envie d'aller sur le terrain m'entraîner. A partir de ce constat très simple, il faut prendre une décision."

Mauresmo, qui est présentement classée 21e au monde, a donc disputé son dernier match professionnel en carrière en septembre dernier au deuxième tour des Internationaux des Etats-Unis, lorsqu'elle a été vaincue par la Québécoise Aleksandra Wozniak en deux manches, 6-4, 6-0.

Mauresmo a décroché 25 titres sur le circuit WTA depuis ses débuts professionnels, en 1993. Elle a remporté les Internationaux d'Australie et de Wimbledon, en 2006. Elle a également goûté à la victoire en Fed Cup avec l'équipe de France de tennis contre les Etats-Unis en 2003 et a obtenu une médaille d'argent aux Jeux olympiques olympiques d'Athènes, en 2004.

"Je n'ai aucun regret et j'ai une immense fierté, a expliqué Mauresmo. Je rêvais d'avoir ce palmarès-là, oui, je rêvais de gagner un Grand Chelem. La Fed Cup a été une aventure humaine et de groupe incroyable, et il y a eu des trophées soulevés dans toutes les villes du monde. J'ai vécu 10 ans assez magiques et incroyables avec des moments durs et des remise en question."

Elle a aussi remporté les Internationaux de tennis féminin du Canada à Montréal, en 2002 et en 2004.

Pour l'instant, le futur n'est pas déterminé la nouvelle retraitée, qui a précisé ne vouloir rien précipiter.

"S'il suffisait d'arriver sur le terrain et de briller, oui je pourrais continuer, mais pour arriver à ça, il faut un gros boulot et je ne me sens pas capable de le faire, a confié la Française. Pour l'instant, le futur n'est pas déterminé pour moi. On verra ce qui va se présenter, mais ce n'est pas le sujet aujourd'hui."

Mauresmo en dix dates

Mai 1995: premier Roland-Garros. A 16 ans, Amélie Mauresmo participe à son premier tournoi du Grand Chelem grâce à une "wild card" accordée par les organisateurs de Roland-Garros. L'année suivante, elle est championne du monde juniors. Elle attendra 1998 pour se lancer pleinement sur le circuit des grandes et participer aux quatre tournois majeurs.


Janvier 1999: finale à Melbourne. La jeune Française de 19 ans a déjà obtenu quelques résultats intéressants l'année précédente, mais la voir déjà en finale d'un Grand Chelem est tout de même une surprise. Elle s'incline nettement face à Martina Hingis (6-3, 6-2).

Juillet 2002: première demi-finale à Wimbledon. Mauresmo, entraînée par Loïc Courteau depuis le printemps, est une joueuse caméléon. A Wimbledon, elle troque les grands coups liftés qu'elle utilise sur terre battue contre une stratégie fondée sur le service-volée et la conquête du filet. Elle atteindra les demi-finales dans son tournoi favori en 2002, 2004 et 2005, en attendant le sacre de 2006.

Novembre 2003: victoire en Fed Cup. Mauresmo n'était pas là lorsque la France a gagné l'équivalent féminin de la Coupe Davis en 1997 avec Yannick Noah comme capitaine. En remportant ses huit simples de la campagne, elle joue un rôle majeur dans la victoire de l'équipe désormais dirigée par Guy Forget.

Septembre 2004: N.1 mondiale. Elle est la première Tricolore, femmes et hommes confondus, à se hisser au sommet de la hiérarchie mondiale. Par le jeu du système de calcul utilisé par la WTA, cette consécration fait paradoxalement suite à un échec, en quarts de finale de l'US Open. Ce premier règne ne durera que cinq semaines, mais elle redeviendra N.1 en 2006, sa plus belle année.

Novembre 2005: déclic au Masters. En battant Mary Pierce en finale à Los Angeles, Mauresmo gagne son plus beau titre en date, mais surtout se persuade enfin que les plus grandes victoires sont à sa portée.

Janvier 2006: un Grand Chelem enfin. Sept ans après sa première finale, Mauresmo remporte enfin le trophée auquel même ses supporteurs avaient fini par ne plus croire. Mais l'abandon de Justine Henin en finale, précédé par celui de Kim Clijsters en demie, donne un goût étrange à cette consécration.

Juin 2006: ça ne passe toujours pas à Roland. Rien à faire, le Grand Chelem français se refuse à elle. Même armée de sa confiance toute nouvelle et de la tête de série N.1, elle échoue en huitièmes de finale contre la Tchèque Nicole Vaidisova. Et si la terre battue ne convenait finalement pas si bien que ça à son jeu ?

Juillet 2006: la confirmation. Huit mois après son succès en Australie, Mauresmo prend définitivement place parmi les grands noms de son sport en gagnant Wimbledon. Aidée par les circonstances à Melbourne, elle s'impose cette fois-ci avec panache au terme d'une superbe finale face à Justine Henin. Suzanne Lenglen a enfin une héritière, 81 ans après.

Mars 2007: le début de la fin. Après un beau début de saison, la championne est stoppée dans son élan par une opération de l'appendicite. Jamais elle ne retrouvera son niveau d'antan, malgré un joli sursaut début 2009, marqué par une victoire au tournoi de Paris-Coubertin, la dernière de sa carrière.