L'Américain J.C. Aragone n'a arraché que sept petits jeux au Sud-Africain Kevin Anderson, mais le 534e mondial, diabétique, a réussi lundi ce qui lui a semblé impossible après deux mois de coma en 2012 : disputer un tournoi du Grand Chelem.

« Mon taux de glycémie est parti dans tous les sens », a souri Aragone après sa défaite 6-3, 6-3, 6-1.

« Il a même fallu que je sorte pour me faire une injection d'insuline après le premier set, mais ce n'est pas ce qui explique ma défaite », a-t-il aussitôt assuré.

À 22 ans, ce Californien, de parents argentins, est entré dans la cour des Grands, modestement certes, mais il a fait ses débuts en Grand Chelem.

Pour parvenir dans le tableau principal, il a dû passer par les qualifications et remporter trois matchs.

Il a aussi reçu un coup de pouce du destin : il n'a dû sa participation au tournoi de qualification qu'à une invitation de dernière minute.

Ce n'est pas le seul coup de pouce du destin du reste : entre 2012 et 2013, il avait mis 18 mois à se remettre de deux mois de coma.

Mais le plus important à ses yeux est de faire passer un message : « ce que je veux plus que tout au monde est de faire passer le message qu'être diabétique n'est pas si grave que cela et que cela ne vous empêche pas de réaliser vos rêves », a-t-il martelé.

« Je suis en discussions avec différentes associations d'aide aux diabétiques pour devenir leur ambassadeur, il n'y a pas beaucoup de sportifs qu'on entend s'exprimer sur le sujet », a regretté Aragone qui vient de terminer ses études à l'Université de Virginie.

Il n'est pas le seul participant à l'édition 2017 à avoir vu de près la mort : Allie Kiick va elle aussi faire ses débuts en Grand Chelem, deux ans après un cancer de la peau.

« Je me rappelle juste que j'allais à la piscine et que j'ai reçu un appel de mon médecin qui me disait qu'un mélanome avait été identifiée », a-t-elle rappelé.

À 22 ans, Kiick, fille d'un ancien joueur de football américain de l'équipe des Miami Dolphins, pointe à une modeste 643e place mondiale, mais elle a arraché sa place dans le tableau principal en passant pas les qualifications.

Elle a battu lors du troisième et dernier tour des qualifs sa compatriote Victoria Duval, qui a elle aussi survécu à un cancer (lymphome de Hodgkin) en 2014.