MELBOURNE (AP) - Sacrée récemment en 1991 et 1996, l'équipe de France de Coupe Davis de tennis va devoir escalader un nouvel Everest en finale à partir de vendredi à Melbourne: battre l'Australie chez elle, ce que personne n'a réussi depuis 1968.

Défier les ''Aussies'' et leur numéro-1 mondial Lleyton Hewitt ne s'annonce effectivement pas une mince affaire à la Rod Laver Arena et son gazon en plaques. Le choix de l'herbe comme surface dénote cependant une certaine crainte de John Fitzgerald par rapport aux hommes de Guy Forget, relativement habiles sur tout revêtement.

''C'est un court équitable'' pour tous, a déclaré jeudi Guy Forget, qui ne fait aucune fixation sur un gazon devenu quelque peu déplumé au fil des entraînements. ''Je préfère me concentrer sur la rencontre''.

Joueur avec ''Riton'' Leconte lors du succès historique de Lyon face aux Etats-Unis de Pete Sampras et Andre Agassi en 1991, vétéran lors du succès face à la Suède dans le hangar de Malmoe en 1996, Guy Forget entend ne pas revivre le revers de Nice en 1999, vécu comme capitaine. Les Australiens s'étaient baladés sur la promenade des Anglais. Ils en sont à leur troisième finale consécutive après avoir perdu en Espagne l'an dernier.

Aussi, pour contrer Hewitt et Pat Rafter, finaliste ces deux dernières années à Wimbledon, Forget a bâti une sorte de commando. Arnaud Clément, finaliste de l'Open d'Australie en janvier sur le Rebound Ace de Melbourne, a été écarté de l'équipe au profit de Nicolas Escudé.

''Pour moi, c'est Nicolas qui a le plus de chance de battre Hewitt'', a souligné Guy Forget. ''Il l'a déjà battu à Wimbledon''.

Le 'Scud' a effectivement le profil parfait de l'homme de coups, de coupes. A Wimbledon, Hewitt, en pleine ascension, proche de son titre de l'US Open et de sa place de numéro-1 mondial en fin de saison, n'y avait vu que du feu. Le 'Scud' avait triomphé ce jour-là en cinq sets, comme il l'a aussi fait dans le cinquième match décisif au deuxième tour contre la Suisse alors qu'il était opposé à George Bastl. La fatigue ne semble pas avoir de prises sur le 27e joueur mondial.

Escudé sera opposé à Hewitt vendredi lors du simple d'ouverture, puis Sébastien Grosjean affrontera Pat Rafter. ''Seb'' sera la plaque tournante de cette finale côté français, puisque le Marseillais de 23 ans vient de disputer la finale du Masters contre Hewitt pour atteindre la 6e place mondiale, après avoir dominé Rafter au premier tour.

Contraint à l'abandon face Gustavo Kuerten en quart de finale de la Coupe Davis cette saison, Rafter, 7e mondial, est toujours annoncé souffrant d'une tendinite à l'épaule. Mais les Français prennent l'info pour de l'intox. Ils préfèrent se rappeler qu'Hewitt avait alors battu lors de ce quart de finale Kuerten le double roi de Roland Garros sur la terre battue de Florianopolis, pour se dire que le numéro-1 mondial est finalement sans doute plus maléable à tout prendre sur gazon.

Grosjean a remporté sur gazon à Notthingam son premier titre à l'ATP Tour. Il a aussi été demi-finaliste à Melbourne à l'Open d'Australie cette saison comme Escudé en 1998.

Si la partie s'avérait disputée, le double pourrait être décisif. Comme souvent, puisque depuis 1977 l'équipe qui a gagné le double a remporté la finale. Cédric Pioline et Fabrice Santoro ont été choisis par Guy Forget pour défier samedi Todd Woodbridge et Wayne Arthurs.

Pour se qualifier pour la finale, la France a successivement battu la Belgique, la Suisse et les Paus-Bas. Les Australiens ont sorti l'Equateur, le Brésil et la Suède.