La France se remet à rêver à la suite du forfait de Rafael Nadal en demi-finale de la Coupe Davis
Coupe Davis jeudi, 13 sept. 2018. 09:46 jeudi, 13 sept. 2018. 08:57VILLENEUVE-D'ASCQ, France – Un seul être vous manque... l'abandon de Rafael Nadal a totalement relancé le suspense d'une demi-finale de Coupe Davis France-Espagne qui en paraissait quasiment dépourvue, permettant aux Bleus de rêver d'une deuxième finale de suite, à partir de vendredi à Villeneuve-d'Ascq.
Une bonne étoile suit décidément Yannick Noah. Depuis qu'il a pris les rênes de l'équipe de France de Coupe Davis en 2016, les nos 1 adverses ont bien souvent eu la fâcheuse tendance à manquer à l'appel. Des désistements qui ont considérablement dégagé la route des Bleus depuis deux ans (Berdych et Raonic en 2016).
Lors de la campagne victorieuse de 2017, la France a joué face au Japon sans Nishikori, face à la Grande-Bretagne sans Andy Murray et face à la Serbie sans Djokovic. Une prise! Si cela ne rabaisse en rien la valeur d'une Coupe Davis – la Belgique a été battue en finale avec David Goffin –, cela facilite évidemment la tâche.
L'histoire se répète donc. On ne donnait pas cher de la peau de Bleus bien pâles ces dernières semaines face à une équipe d'Espagne agrémentée d'un Nadal qui n'a perdu qu'un seul match de Coupe Davis dans sa carrière.
Morceau compliqué
La probabilité d'un forfait du Majorquin, ultramotivé cette saison pour ramener la Coupe, la dernière sous l'ancienne formule, la seule, la vraie, couvait avec insistance depuis que son genou récalcitrant était apparu bandé aux Internationaux des États-Unis.
À lire également
Juste avant l'annonce de la sélection française la semaine dernière, le scénario d'un énième forfait idyllique pour les Bleus semblait se dessiner. Et cela n'a pas raté. Le lendemain de son abandon face à del Potro en demi-finale, Nadal a jeté l'éponge.
Ce retrait change tout comme l'a résumé Yannick Noah en début de semaine. Mais voilà. Même sans Nadal, l'Espagne reste un morceau compliqué. Les nos 1 et 2 espagnols, Carreno Busta (21e) et Bautista Agut (26), sont de sérieux clients. Des profils qui ont certainement conditionné le choix de Noah de sélectionner Benoit Paire aux côtés de Lucas Pouille aux dépens de Richard Gasquet.
L'Avignonnais Benoît Paire possède le meilleur bilan face à Carreno Busta (trois victoires chacun), un élément crucial qui a certainement fait la différence aux yeux de Noah. « J'essaie de tout prendre en considération (pour le choix des joueurs, NDLR) (...), pour ce match je n'ai pas hésité longtemps », a-t-il expliqué.
L'interrogation Pouille
Le capitaine des Bleus confirme en tout cas son étiquette de spécialiste des compositions inattendues. Paire, qui ouvrira le bal vendredi face à Carreno Busta, avait en effet été plutôt perçu comme un coup à jouer face à Nadal. Mais comme l'a expliqué Noah, « il joue bien, il est en forme », et cela compte. Richard Gasquet peut toutefois tout à fait repointer le bout de sa raquette à la fin de la fin de semaine comme l'a laissé entendre Noah. « On a pas mal d'options durant la fin de semaine », a-t-il répété jeudi.
Reste l'interrogation Lucas Pouille. Il avait quitté les Internationaux des États-Unis frustré, encore une fois, éliminé au troisième tour, parachevant un été à oublier. Le Nordiste se cherche depuis des mois, incapable de briser sa spirale négative qui lui a fait perdre près de 10 places en six mois. Malgré une alerte à l'épaule ressentie lors des entraînements, il a assuré qu'il sera à « 100 % » vendredi. Mais sa tâche ne s'annonce pas simple : il va jouer contre Bautista Agut vendredi, face à un joueur qui ne lui réussit pas vraiment (3 victoires à 1 pour l'Espagnol).
C'est une banalité en Coupe Davis mais la bascule du double devrait être évidemment décisive. Le néo-retraité Julien Benneteau (probablement associé à Nicolas Mahut), qui avait été privé de finale la saison dernière, aura certainement à coeur de finir (enfin) sa carrière sur une victoire dans cette même salle de Villeneuve-d'Ascq où les Bleus avaient été sacrés.
L'exploit est en tout cas à portée. Reste à le saisir.