MONTRÉAL - Pas de doute: le Canada est bel et bien de retour dans le groupe mondial.

Le tirage au sort de la Coupe Davis en vue de la saison 2013 a été cruel pour la formation canadienne, mercredi: Milos Raonic, Daniel Nestor et leurs compatriotes devront affronter les Espagnols au premier tour du groupe mondial, du 1er au 3 février prochain.

« Il était acquis d'avance qu'on allait se retrouver contre une puissance du tennis et qu'il faudrait à un moment donné créer une surprise pour faire un bout de chemin dans le groupe mondial. Alors pourquoi pas le faire dès maintenant, contre les meilleurs? », a lancé Martin Laurendeau, le capitaine de l'équipe canadienne, en conférence téléphonique.

« Avec les joueurs que nous avons, nous sommes en mesure de réussir le coup », a-t-il ajouté en faisant allusion à Raonic, le 15e joueur mondial, et à Nestor, qui était jusqu'à récemment le no 1 au monde en double.

« C'est sûr que les joueurs préfèrent affronter l'adversaire le moins bon possible mais en même temps, quand ils se retrouvent contre quelqu'un comme Roger Federer, ils y voient une occasion de se mesurer à l'un des meilleurs, a noté Laurendeau. Il faut le voir comme un beau défi à relever. À nous d'en profiter et d'en maximiser les possibilités. »

On ignore pour l'instant si le défi du Canada comprendra un match ou deux contre Rafael Nadal, la tête d'affiche de l'Espagne. Celui-ci a raté le tournoi olympique et les Internationaux des États-Unis dans l'espoir que ses tendinites récurrentes aux genoux le laissent tranquille.

Avec ou sans Nadal, affronter l'Espagne ne sera pas de tout repos, a évidemment rappelé Laurendeau.

« Le tennis est tellement important en Espagne qu'ils ont plein de joueurs capables de prendre la relève quand il y a des absents. Ils ont une profondeur incroyable, a-t-il indiqué. D'ailleurs, je ne me souviens pas d'avoir vu l'Espagne jouer ailleurs que dans le groupe mondial. »

L'Espagne est championne en titre de la Coupe Davis et occupe présentement le premier rang au classement de cette compétition. Elle a récolté cinq titres au cours des 12 dernières années, soit en 2000, 2004, 2008, 2009 et 2011. Les Espagnols se sont qualifiés pour une deuxième finale consécutive, le week-end dernier, et ils y affronteront les Tchèques.

Mince consolation, le duel au meilleur des cinq matchs aura lieu en sol canadien, sur un type de surface sélectionné par le Canada. On peut présumer qu'on choisira une surface rapide. Laurendeau n'a toutefois pas voulu ouvrir son jeu, mercredi.

« Les Espagnols excellent sur terre battue et sur gazon, mais ils sont également difficiles à déjouer sur toutes les autres surfaces, autant à l'intérieur qu'à l'extérieur, a-t-il fait remarquer. Nous allons faire un choix qui permettra de maximiser les qualités de notre joueur no 1 (Raonic). »

La ville canadienne où auront lieu les matchs sera choisie au moyen d'un processus de mise en candidature, a fait savoir Tennis Canada.

« J'ose espérer qu'avec un affrontement aussi prestigieux, les candidates vont se bousculer, de Halifax à Vancouver », a avancé Laurendeau, en laissant entendre que le Canada voudra jouer à un endroit qui augmentera ses chances de victoire sur le terrain, mais qui permettra aussi au plus grand nombre possible de spectateurs d'assister aux rencontres.

« Nous allons choisir, après mûre réflexion, ce qui sera le plus avantageux pour nous sur le plan stratégique. »

Il est probable que Tennis Canada tiendra notamment compte des effets du décalage horaire. Comme l'a fait remarquer mercredi le capitaine de l'équipe espagnole Alex Corretja, l'affrontement aura lieu immédiatement après les Internationaux d'Australie.

« Le Canada était l'un des rivaux les plus forts que nous pouvions affronter, non seulement à cause de la qualité d'une équipe menée par Milos Raonic, mais aussi parce que nous devrons jouer à titre d'équipe visiteuse une semaine seulement après les Internationaux d'Australie, ce qui signifie que nous devrons faire un autre long voyage et subir un autre décalage horaire, a indiqué Corretja. Ce sera un affrontement compliqué. »

Laurendeau a déclaré que Tennis Canada devra chercher, à ce titre, à trouver l'équilibre entre le désir de compliquer la tâche des Espagnols et celui de « faire en sorte également que le contexte plaise à nos joueurs ».

« Reste que (le décalage horaire) n'est pas le facteur le plus déterminant, a souligné le capitaine canadien. Les joueurs ont l'habitude de sauter dans l'avion pour aller un peu partout dans le monde. »

Le dernier affrontement entre le Canada et l'Espagne a eu lieu en 1991. Les Espagnols s'étaient alors imposés 4-1 au premier tour du groupe mondial à Murcie, en Espagne. Étant donné qu'un système d'alternance est en vigueur en Coupe Davis, c'est maintenant au tour des Canadiens d'être les hôtes.

Le gagnant du duel de février se qualifiera pour les quarts de finale et sera assuré d'une place au sein du groupe mondial pour l'année suivante. Le perdant devra prendre part à une rencontre de barrage pour demeurer dans le groupe mondial en 2014.

Le Canada, qui est 12e au classement de la Coupe Davis, s'est d'ailleurs maintenu dans le groupe mondial en vue de 2013 en remportant 4-1 sa rencontre de barrage contre l'Afrique du Sud, le week-end dernier, au stade Uniprix à Montréal.

C'est la première fois depuis les années 1991 et 1992 que l'équipe canadienne fait partie du groupe mondial pendant deux années de suite. Il n'a jamais remporté un affrontement de premier tour, toutefois.