PARIS (AFP) - Le Russe Nikolay Davydenko a remporté par défaut le tournoi de tennis de Paris-Bercy en l'absence d'une opposition à la hauteur de l'événement, y compris en finale où le Slovaque Dominik Hrbaty a été incapable de lui prendre plus de cinq jeux (6-1, 6-2, 6-2).

Le match a été à l'image d'une semaine morose, où les forfaits et les abandons ont créé l'événement plus que les exploits sportifs. Hrbaty, 27e mondial, n'a eu aucun argument à opposer à la solidité de Davydenko en fond de court et en 1 h 38 min l'affaire était pliée.

"Il n'a pas servi aujourd'hui, ça a été facile de le briser", a dit le vainqueur.

Pour ses vingt ans, le tournoi a été victime de toutes les avanies possibles: défection de cinq des six meilleurs mondiaux, forfait du favori national Richard Gasquet après un seul match, défaite précoce du chouchou du public Marat Safin, demi-finale tronquée par l'abandon de l'Allemand Tommy Haas et enfin finale insipide entre deux joueurs réputés ternes.

Après trois éditions dévaluées, le label de Masters Series, qui garantit en principe la présence de la crème du tennis mondial, apparaît définitivement usurpé, rendant de plus en plus urgentes les réformes prévues par l'ATP pour 2009.

Au bout du compte, c'est quand même le nom d'un joueur de valeur qui se trouve inscrit au palmarès, même si le charisme de Davydenko est aussi faible que son efficacité sur le court est grande.

Officiellement tête de série N.4, mais en réalité N.1 après le retrait des trois premières (Federer, Nadal et Nalbandian), Davydenko s'est montré digne de son statut en dominant facilement tous ses adversaires.

Nouveau N.3 mondial

Seul un petit relâchement en demi-finale contre l'Espagnol Tommy Robredo l'a empêché de devenir le quatrième joueur à s'imposer à Bercy sans perdre un set. Avec seulement 27 jeux perdus en cinq matches, il échoue à une unité du plus petit nombre de jeux cédés par un vainqueur (Stefan Edberg en 1990, mais Boris Becker avait abandonné au premier set de la finale).

Il s'agit de la plus belle victoire de sa carrière. A 25 ans, ce chauve au visage peu expressif avait bien neuf titres à son palmarès (dont quatre cette année), mais aucun Masters Series, les tournois qui viennent juste après les Grands Chelems et le Masters en terme de prestige.

Davydenko a la réputation de courir plus le cachet que la gloire. Cette saison, il a déjà participé à 31 tournois aux quatre coins de la planète, accompagné par son frère et coach Edouard, contre 16 à Roger Federer.

Cette boulimie lui permet de remporter un nombre considérable de matches (son nombre de victoires, 67, n'est surpassé que par Roger Federer), mais il lui reste encore à franchir la dernière marche dans les grands événements.

Ces meilleurs résultats en Grand Chelem sont deux demi-finales à Roland-Garros en 2005 et à l'US Open cette année.

Son heure sonnera peut-être dans les prochaines semaines. Au Masters de Shanghaï, dès le 12 novembre, le nouveau N.3 mondial (dès lundi) sera un des principaux outsiders avec sa régularité du fond du court, sa vélocité et sa capacité à changer de rythme.

Puis il lui restera une dernière occasion avec la finale de la Coupe Davis, à disputer début décembre à Moscou contre l'Argentine.