De retour au rouge
ATP samedi, 4 mai 2013. 10:17 jeudi, 12 déc. 2024. 12:27MADRID - Terminé le bleu, revoilà le rouge: le Masters 1000 de Madrid, montré du doigt en 2012 par des ténors du tennis comme Novak Djokovic ou Rafael Nadal pour son choix d'une terre battue bleue, est repassé cette année à l'ocre, à la grande satisfaction des joueurs.
Dès leurs premiers entraînements sur la nouvelle terre battue madrilène, tous les joueurs ont loué à l'unisson sa qualité.
Un contraste marqué avec l'année dernière, où la terre battue bleue - une innovation tentée par Ion Tiriac, le propriétaire du tournoi - s'était attiré les foudres de Nadal et de Djokovic, qui avaient jugé les courts beaucoup trop glissants.
La réaction de Nadal est cette année aux antipodes de celle d'il y a un an. «Les courts sont en parfaite condition. Jamais ils n'ont été dans un aussi bon état depuis que se joue le tournoi et c'est une bonne nouvelle pour le spectacle», valide le numéro 5 mondial.
Eliminé l'an passé en huitième de finale par son compatriote Fernando Verdasco, l'Espagnol avait menacé de faire l'impasse sur le tournoi si «l'ère du bleu» continuait.
Le Français Richard Gasquet souscrit aussi à ces éloges: «La terre battue est super. Ca n'a rien à voir avec l'an dernier. C'est important de pouvoir à nouveau jouer sur la terre battue rouge.»
Même écho chez les femmes, par exemple chez la Russe Maria Sharapova, très diplomate : «On va dire que l'année dernière a eu lieu un test prometteur mais qui n'a pas porté ses fruits. Cette année, je pense que tout le monde a retenu la leçon et qu'on est revenu à la normale.»
Dépense d'un million d'euros
Plus que la couleur bleue, c'est surtout l'aspect trop glissant de la terre qui, en 2012, avait suscité l'ire de certains poids lourds du tennis, à l'exception de Roger Federer, dont le jeu s'adaptait mieux à ces conditions.
Tiriac et son groupe - constitué du directeur général du tournoi Gerard Tsobanian et du directeur Manolo Santana - ont donc su faire machine arrière par rapport à leurs ambitions de mini-révolution.
«Un million d'euros a été dépensé cette année pour aménager les courts en terre rouge», a expliqué Tiriac lors de la présentation du tournoi.
Mais l'ancien joueur roumain reconverti en homme d'affaires garde une certaine tendresse pour son idée initiale. «Je continue de penser qu'on voit mieux le tennis sur un fond bleu», a-t-il avancé, passant sous silence le fait que cette couleur est aussi celle d'une compagnie d'assurances, principal sponsor du tournoi.
Pour l'ancien joueur espagnol Alberto Berasategui, entré cette année dans l'organisation de l'Open en tant que chargé des relations avec les joueurs, cette polémique n'a pas porté atteinte à l'image du tournoi.
«Tiriac et son groupe pensaient pouvoir lancer une petite révolution, mais ils en sont revenus en raison des plaintes. Ils ont su écouter les joueurs, ce qui est le plus important. Cette année, les courts sont donc dans un état optimal», explique l'ancien finaliste de Roland-Garros 1994.
Il détaille les améliorations apportées cette année: «Les courts ont été retravaillés pendant huit mois. Le plus gros travail a été réalisé sur les cours extérieurs, rehaussés pour éviter les infiltrations qui avaient eu lieu l'année dernière. On a fait venir la terre de France et le responsable des courts est celui de Roland-Garros. On ne peut donc rêver mieux.»
Nadal et compagnie peuvent désormais laisser parler leur tennis et en faire voir de toutes les couleurs à leurs adversaires.