Del Potro au cœur d'une polémique
Tennis samedi, 17 juil. 2010. 09:23 jeudi, 12 déc. 2024. 10:57
BUENOS AIRES - Il y a près d'un an, l'Argentine lui avait fait un triomphe après sa victoire en finale de l'US Open : aujourd'hui, la décision de sa famille de s'approprier une rue pour éloigner les curieux place Juan Martin Del Potro au coeur d'une polémique.
Tandil, la ville de Del Potro, située à 330 km au sud-ouest de Buenos Aires et forte de 120 000 habitants, est entourée de vallons. Cette pépinière de joueurs de tennis de haut niveau, est aussi un lieu recherché par les touristes pour ses paysages pittoresques, son air pur et... sa nouvelle célébrité.
La vente de la rue à la famille du jeune surdoué de 21 ans a été autorisée en avril et depuis la polémique n'a cessé de croître. L'élégante et moderne demeure familiale a été bâtie dans un domaine bucolique, loin du centre-ville. Trop près, toutefois, pour les fans et les curieux.
Le parti radical, au pouvoir dans la ville, a imposé la décision en faveur du plus célèbre des enfants de Tandil. Mais l'opposition péroniste et Pro (droite libérale), ainsi que des défenseurs de l'environnement, s'y sont fermement opposés.
"Nous ne sommes pas du tout d'accord avec ceux qui pensent que cette rue ne concerne que ceux qui vivent dedans : cette rue appartient à tout citoyen voulant l'emprunter", déclare à l'AFP Ana Fernandez, de l'ONG Assemblée citoyenne pour la défense des vallons.
Ana Fernandez défend le paysage entourant cette ville et déplore "les exceptions permanentes" qui selon elle sont faites au plan destiné à la préserver. Ces exceptions sont réservées "à quelques privilégiés ou aux spéculateurs, qui cherchent à exploiter la beauté de ces vallons", dit-elle.
Ceux qui ont été favorables à la vente, pour 14 dollars le m2, assurent en revanche que la mesure est parfaitement légale.
"Il existe une Loi d'unification des domaines", explique Maria Haydée Condino, conseillère municipale radicale. "Ce n'est pas la première fois qu'on vend une rue à Tandil. Il y en a eu deux déjà cette année : ce sont des rues tracées, certes, mais où on ne circule pas". Pour elle, "on fait des misères à la famille Del Potro, de manière tout à fait gratuite".
Mme Condino dément que Del Potro ait menacé de quitter la ville si sa famille n'obtenait pas l'autorisation de privatiser la rue de sa demeure, comme l'insinuent ses détracteurs.
"Nous considérons Del Potro comme une personnalité de Tandil", explique de son côté le conseiller municipal Antonio Ferrer, qui répond au parti de la présidente péroniste Cristina Kirchner. "Mais nous ne pouvons pas privilégier tel ou tel nom lorsque nous appliquons une règle".
Pour lui, cette vente "établit un précédent dangereux, car d'autres habitants pourront exiger à leur tour d'être autorisés à acheter un espace public, que ce soit une rue ou même une place".
La rue acquise par la famille Del Potro "est située près des vallons et des promenades touristiques", fait valoir M. Ferrer. "Elle ne fait que 200 m de long (et 1.800 m2), mais devait être étendue", selon lui. "C'est un coin spécial, privilégié : habitants et touristes avaient l'habitude de s'y promener".
Un tiers des habitants de la ville de Tandil, soit plus de 40.000 personnes, était sorti dans la rue le 17 septembre pour faire un triomphe à son fils prodigue, qui venait de remporter la finale de l'US Open face au N.1 mondial Roger Federer.
Le maire, Miguel Angel Lunghi, avait remis à "la Tour de Tandil" (Del Potro mesure 1,98 m), "les clefs de la ville" devant une foule en liesse. "Ce jeune homme est en train de faire connaître Tandil dans le monde entier", avait alors dit le maire.
Tandil, la ville de Del Potro, située à 330 km au sud-ouest de Buenos Aires et forte de 120 000 habitants, est entourée de vallons. Cette pépinière de joueurs de tennis de haut niveau, est aussi un lieu recherché par les touristes pour ses paysages pittoresques, son air pur et... sa nouvelle célébrité.
La vente de la rue à la famille du jeune surdoué de 21 ans a été autorisée en avril et depuis la polémique n'a cessé de croître. L'élégante et moderne demeure familiale a été bâtie dans un domaine bucolique, loin du centre-ville. Trop près, toutefois, pour les fans et les curieux.
Le parti radical, au pouvoir dans la ville, a imposé la décision en faveur du plus célèbre des enfants de Tandil. Mais l'opposition péroniste et Pro (droite libérale), ainsi que des défenseurs de l'environnement, s'y sont fermement opposés.
"Nous ne sommes pas du tout d'accord avec ceux qui pensent que cette rue ne concerne que ceux qui vivent dedans : cette rue appartient à tout citoyen voulant l'emprunter", déclare à l'AFP Ana Fernandez, de l'ONG Assemblée citoyenne pour la défense des vallons.
Ana Fernandez défend le paysage entourant cette ville et déplore "les exceptions permanentes" qui selon elle sont faites au plan destiné à la préserver. Ces exceptions sont réservées "à quelques privilégiés ou aux spéculateurs, qui cherchent à exploiter la beauté de ces vallons", dit-elle.
Ceux qui ont été favorables à la vente, pour 14 dollars le m2, assurent en revanche que la mesure est parfaitement légale.
"Il existe une Loi d'unification des domaines", explique Maria Haydée Condino, conseillère municipale radicale. "Ce n'est pas la première fois qu'on vend une rue à Tandil. Il y en a eu deux déjà cette année : ce sont des rues tracées, certes, mais où on ne circule pas". Pour elle, "on fait des misères à la famille Del Potro, de manière tout à fait gratuite".
Mme Condino dément que Del Potro ait menacé de quitter la ville si sa famille n'obtenait pas l'autorisation de privatiser la rue de sa demeure, comme l'insinuent ses détracteurs.
"Nous considérons Del Potro comme une personnalité de Tandil", explique de son côté le conseiller municipal Antonio Ferrer, qui répond au parti de la présidente péroniste Cristina Kirchner. "Mais nous ne pouvons pas privilégier tel ou tel nom lorsque nous appliquons une règle".
Pour lui, cette vente "établit un précédent dangereux, car d'autres habitants pourront exiger à leur tour d'être autorisés à acheter un espace public, que ce soit une rue ou même une place".
La rue acquise par la famille Del Potro "est située près des vallons et des promenades touristiques", fait valoir M. Ferrer. "Elle ne fait que 200 m de long (et 1.800 m2), mais devait être étendue", selon lui. "C'est un coin spécial, privilégié : habitants et touristes avaient l'habitude de s'y promener".
Un tiers des habitants de la ville de Tandil, soit plus de 40.000 personnes, était sorti dans la rue le 17 septembre pour faire un triomphe à son fils prodigue, qui venait de remporter la finale de l'US Open face au N.1 mondial Roger Federer.
Le maire, Miguel Angel Lunghi, avait remis à "la Tour de Tandil" (Del Potro mesure 1,98 m), "les clefs de la ville" devant une foule en liesse. "Ce jeune homme est en train de faire connaître Tandil dans le monde entier", avait alors dit le maire.