PARIS - En mal de champions à Roland-Garros, le public français peut se consoler avec la Russe Elena Dementieva, francophile déclarée et "amoureuse de Paris" où elle tentera jeudi de retrouver la finale.

Certes, contrairement à Serena Williams, autre grand fan de la capitale française et de ses distractions, Dementieva n'y possède pas encore son propre appartement. Elle loge dans un petit hôtel, toujours le même, très pratique puisque "à dix minutes à pied" de Roland-Garros.

Mais la Russe présente d'autres atouts. Déjà, elle est en demi-finale dont Serena s'est vu barrer l'accès par Samantha Stosur mercredi. Et puis elle parle un français excellent, qu'elle a appris à l'école, alors que Serena n'en est encore qu'à ses débuts, à pester contre son "accent horrible".

"Lorsque je suis ici, j'essaie de parler un peu", explique la très discrète Moscovite de 29 ans. Vu la richesse de son vocabulaire, elle doit venir souvent et c'est, effectivement, le cas: "J'adore revenir ici encore et encore. Paris est une ville merveilleuse, j'en suis tombée amoureuse", dit-elle.

Alors dès qu'elle a le temps, elle part se balader dans les rues de Montmartre, "un endroit différent, particulier". Direction ensuite les Champs Elysées ou la Tour Eiffel, qu'elle a l'habitude de visiter une fois par an.

Une longue quête inassouvie

Pas étonnant dès lors que Roland-Garros soit son tournoi préféré. "Chaque fois que je viens ici, je me sens inspirée par le public, l'ambiance du tournoi. C'est ici que j'ai disputé ma première grande finale, ça a toujours été un tournoi spécial pour moi, j'y ai tant de souvenirs", souligne la Russe qui a touché le public français avec sa grande émotivité, qui lui a fait perdre en grande partie sa finale en 2004 face à sa compatriote Anastasia Myskina.

Six ans plus tard, Dementieva est toujours à la recherche de son premier titre du Grand Chelem. Si un jour elle en remporte un, elle deviendra la joueuse qui, de toute l'histoire du tennis féminin, a eu besoin du plus grand nombre d'occasions avant arriver à ses fins.

Elle a gagné en février son premier Open de Paris à Coubertin, à quelques encablures de Roland-Garros où la victoire aurait un goût autrement plus suave.

Pour cela, il lui faudra d'abord battre l'Italienne Schiavone jeudi, puis Jankovic ou Stosur en finale. Pas évident, surtout qu'elle n'a pour l'instant pas joué son meilleur tennis, handicapée par une blessure à un mollet.

Pour surmonter la douleur et sa fébrilité, elle compte sur le public, auquel elle s'est adressée après sa victoire en quarts. "C'est très spécial pour moi de jouer une nouvelle demi-finale", lui a-t-elle déclaré. "J'adore le public français, a-t-elle expliqué ensuite, il me donne de la force".