MONTREAL - Les amateurs de tennis montréalais et ceux du monde entier ne pourront se mettre sous la dent l'affrontement tant souhaité qui aurait opposé les deux meilleurs joueurs au monde. Et le coupable a un nom : Novak Djokovic.

Le Serbe de 20 ans, qui en est à sa première participation à la Coupe Rogers, a disposé de l'Espagnol et numéro deux mondial Rafael Nadal 7-5, 6-3, en demi-finale samedi soir.

Djokovic, qui a fait écarquiller bien des yeux depuis le début de la semaine, va affronter dimanche en finale le Suisse Roger Federer, qui a liquidé le Tchèque Radek Stepanek 7-6 (6), 6-2 dans l'autre demi-finale présentée en après-midi.

Le Majorquin a de nouveau échappé la première manche comme lors de ses deux affrontements précédents, mais a été incapable de revenir de l'arrière face à un travailleur aussi acharné qu'infatigable.

« Je me devais d'être très concentré sur chaque point », a révélé Djokovic en conférence de presse. « Même si j'avais été en avant 5-0, il n'y aurait rien eu de gagné. »

Djokovic signe d'ailleurs une deuxième victoire de suite sur surface dure face à Nadal, après celle enregistrée en mars en finale du Masters Series de Miami. L'Espagnol avait pourtant gagné les trois derniers duels entre les deux hommes, sur gazon à Wimbledon et sur terre battue à Roland-Garros et lors du Masters Series de Rome.

Le Serbe a une fois de plus été dominant au service, totalisant 11 as, dont huit en première manche, contre seulement deux pour son adversaire. Il a aussi remporté 73 pour cent des points lorsqu'il initiait le jeu, alors que Nadal n'a pu faire mieux qu'un maigre 61 pour cent.

Alors que le gagnant de la dernière édition du tournoi tenu à Montréal avait vu ses deux opposants précédents ne pas profiter de nombreuses balles de bris, ce dernier s'est fait servir la même médecine par Djokovic, qui a sauvé huit balles de bris, dont quatre lors du troisième jeu de la seconde manche.

« Djokovic s'est présenté sur le terrain avec beaucoup de confiance », a indiqué Nadal, qui va profiter de quelques jours de repos avant de disputer son match de premier tour au Masters Series de Cincinnati. « Il retournait la balle avec beaucoup de vitesse. »

Nadal, qui a fait équipe en double avec Lleyton Hewitt à Montréal, devrait jouer avec le Français Richard Gasquet en Ohio.

Le gagnant des tournois d'Adélaïde, de Miami et d'Estoril plus tôt cette saison aura fort à faire contre le Roi Roger, qui va tenter de mettre la main sur un 50e titre en carrière, puisqu'il ne l'a jamais battu en quatre occasions. Les trois derniers gains de Federer à ses dépens ont d'ailleurs été réalisés sur surface dure.

En tout et pour tout, Djokovic a réussi à arracher deux manches au numéro un mondial, la première en 2006 au Masters Series de Monte Carlo, et l'autre, en 2007 au tournoi de Dubaï.

« Je n'aurai rien à perdre contre le meilleur joueur au monde », a ajouté Djokovic. « Mais par contre, je me suis beaucoup amélioré depuis Dubaï. »

Mais comme plusieurs autres avant lui qui ont remporté les Internationaux de tennis du Canada à leur première présence en sol canadien, Djokovic pourrait bien ajouter son nom à une liste prestigieuse qui comprend Bjorn Borg, Boris Becker, Michael Chang, Marat Safin et… Nadal.

« Je l'espère », a conclu simplement le joueur qui s'est sûrement fait de nombreux nouveaux admirateurs au cours de la semaine.

Stepanek dans le coup l'instant d'une manche

Après avoir fait tomber trois têtes de série sur son chemin depuis le début de la semaine, Stepanek a enfin trouvé chaussure à son pied en la personne de Federer.

« La première manche s'est déroulée comme prévue, je devais réussir de bons coups pour le battre », a déclaré Federer après le match. « J'ai été en mesure de mieux le lire en deuxième manche et c'est ce qui a été la clé de mon succès. »

Même si Federer n'a réussi qu'à mettre 60 pour cent de ses premières balles de service en jeu, il est parvenu à totaliser 13 as, 10 de plus que son adversaire. Le tenant de deux titres du Grand Chelem cette année s'est également bien tiré d'affaire les rares fois qu'il a été en danger, sauvant trois balles de bris en première manche.

« Les chances de le briser ne se présentent pas souvent et j'ai malheureusement échoué », a indiqué Stepanek. « Il a vraiment commencé à mieux lire mon jeu à partir de la seconde manche. »

Federer, qui n'est toujours pas parvenu à remporter la Coupe Rogers lorsque le tournoi est présenté à Montréal, a enregistré son 20e gain en carrière au Canada et son 40e sur surface dure en 2007.

Pour Stepanek, c'est la fin d'une autre semaine intéressante sur surface dure, lui qui a remporté 10 de ses 12 dernières parties sur cette surface, arrachant notamment le tournoi de Los Angeles il y a deux semaines.

« J'ai connu une semaine incroyable, il y avait une très bonne chimie avec les gens de Montréal », a ajouté Stepanek, qui va se mesurer à l'Américain Mardy Fish au premier tour du Masters Series de Cincinnati qui commence lundi.

En double, les tombeurs de Daniel Nestor et Mark Knowles, l'Australien Paul Hanley et le Zimbabwéen Kevin Ullyett, ont accédé à la finale en disposant des Israéliens Jonathan Erlich et Andy Ram en deux manches de 6-2 et 6-3.

Ils croiseront le fer avec l'Indien Mahesh Bhupathi et le Tchèque Pavel Vizner qui ont éliminés les jumeaux américains et premiers favoris, Bob et Mike Bryan, grâce à une victoire de 6-2, 4-6, 12-10.