Djokovic, l'homme pressé
Tennis mercredi, 6 juin 2007. 09:32 jeudi, 12 déc. 2024. 12:43
PARIS - Au temps de Federer et Nadal, on peut appeler ça de l'inconsience mais Novak Djokovic n'en démord pas: il veut être le meilleur et ce n'est pas son parcours à Roland-Garros, où il a atteint les demi-finales mercredi, qui le fera changer d'avis.
Avec lui au moins c'est clair. Alors que les autres talents de la nouvelle vague font le dos rond et parlent du temps qui joue en leur faveur, le Serbe n'y va pas par quatre chemins.
"J'ai le même objectif depuis que j'ai sept ans et il n'a pas bougé, je veux devenir N.1 mondial", annonce Djokovic, pourtant le plus jeune de toutes les étoiles montantes.
A 20 ans, tout dans son regard, son allure et son menton levé trahit cette fierté exacerbée qui débouche sur un discours que même Nadal, pourtant champion de précocité, n'ose tenir face à Federer.
Présomptueux le petit Djokovic? Ambitieux tout simplement, répond "Nole", l'homme pressé, venu chercher à Paris la confirmation définitive de son talent.
Les prémices de son éclosion se sont fait sentir tout au long de l'année dernière, où il s'était déjà hissé en quarts de finale à Roland-Garros. Avant d'éclater au grand jour au printemps, avec deux victoires à Miami et Estoril et une finale à Indian Wells qui l'ont fait monter au 5e rang mondial.
Restait à valider tout ça en Grand Chelem. En arrivant à Paris, son entraîneur Marian Vajda glissait: "Derrière Federer et Nadal, deux ou trois joueurs peuvent créer la surprise, Nole en fait partie".
Persiflages
Moins de deux semaines plus tard, on y est. Vendredi, le 6e mondial disputera face à Nadal sa première demi-finale en Grand Chelem. "Ce match ne peut que me motiver dans le sens positif du terme, j'ai déjà hâte de le jouer", lance le Serbe à la progression méthodique.
Sur ses premières années de vie, dans un pays en guerre, il préfère rester évasif. "Je n'ai pas envie d'en parler, tout ce que je peux dire c'est que c'était une période difficile. J'ai dû quitter le pays."
Raquette en main à son quatrième anniversaire, il rejoint huit ans plus tard l'académie du Croate Niki Pilic en Allemagne. Professionnel à 16 ans, il entame alors une progression implacable: 676e fin 2003, 187e fin 2004, 83e fin 2005 et 16e fin 2006.
Le tout avec cette assurance qui ne plaît pas à tout le monde et qui lui a déjà valu les persiflages du milieu. Comme lors de son quart de finale contre Nadal l'année dernière où il avait inscrit avec un gros feutre les mots "Vamos Nole" sur ses chaussures. Avant d'abandonner et d'assurer, contre toute évidence, que son adversaire "ne contrôlait pas le match".
"Rester simple"
Au dernier Open d'Australie encore, des propos d'avant-match présomptueux lui ont valu une répartie cinglante de Federer. "Ah bon, il n'a pas peur ? C'est facile à dire avant, mais il va falloir qu'il le montre sur les gros points", s'était énervé le N.1 mondial, vainqueur au bout du compte en trois sets.
Qu'on le taxe de prétentieux semble laisser Djokovic de marbre. Lui assure qu'il essaye de "rester simple" et de se protéger au maximum de l'effervescence qui a gagné son pays, dont ils seront trois, avec Jelena Jankovic et Ana Ivanovic chez les femmes, à porter le drapeau en demi-finales à Roland-Garros.
"C'est phénoménal pour un aussi petit pays, mais je ferai la fête plus tard. Aujourd'hui, je suis toujours dans le tournoi. Ce n'est pas facile quand chacun attend de vous d'être le meilleur. J'essaye de l'accepter avec le sourire, de voir le bon côté de la chose. En fait, j'essaye de ne pas y penser."
Tout juste consent-il à dire qu'il a encore du mal à se considérer comme un vainqueur en Grand Chelem. "Ce n'est pas que je n'y crois pas mais je n'arrive pas à m'imaginer en tant que tel." S'il continue comme ça, la réalité pourrait rapidement venir le rattraper.
Avec lui au moins c'est clair. Alors que les autres talents de la nouvelle vague font le dos rond et parlent du temps qui joue en leur faveur, le Serbe n'y va pas par quatre chemins.
"J'ai le même objectif depuis que j'ai sept ans et il n'a pas bougé, je veux devenir N.1 mondial", annonce Djokovic, pourtant le plus jeune de toutes les étoiles montantes.
A 20 ans, tout dans son regard, son allure et son menton levé trahit cette fierté exacerbée qui débouche sur un discours que même Nadal, pourtant champion de précocité, n'ose tenir face à Federer.
Présomptueux le petit Djokovic? Ambitieux tout simplement, répond "Nole", l'homme pressé, venu chercher à Paris la confirmation définitive de son talent.
Les prémices de son éclosion se sont fait sentir tout au long de l'année dernière, où il s'était déjà hissé en quarts de finale à Roland-Garros. Avant d'éclater au grand jour au printemps, avec deux victoires à Miami et Estoril et une finale à Indian Wells qui l'ont fait monter au 5e rang mondial.
Restait à valider tout ça en Grand Chelem. En arrivant à Paris, son entraîneur Marian Vajda glissait: "Derrière Federer et Nadal, deux ou trois joueurs peuvent créer la surprise, Nole en fait partie".
Persiflages
Moins de deux semaines plus tard, on y est. Vendredi, le 6e mondial disputera face à Nadal sa première demi-finale en Grand Chelem. "Ce match ne peut que me motiver dans le sens positif du terme, j'ai déjà hâte de le jouer", lance le Serbe à la progression méthodique.
Sur ses premières années de vie, dans un pays en guerre, il préfère rester évasif. "Je n'ai pas envie d'en parler, tout ce que je peux dire c'est que c'était une période difficile. J'ai dû quitter le pays."
Raquette en main à son quatrième anniversaire, il rejoint huit ans plus tard l'académie du Croate Niki Pilic en Allemagne. Professionnel à 16 ans, il entame alors une progression implacable: 676e fin 2003, 187e fin 2004, 83e fin 2005 et 16e fin 2006.
Le tout avec cette assurance qui ne plaît pas à tout le monde et qui lui a déjà valu les persiflages du milieu. Comme lors de son quart de finale contre Nadal l'année dernière où il avait inscrit avec un gros feutre les mots "Vamos Nole" sur ses chaussures. Avant d'abandonner et d'assurer, contre toute évidence, que son adversaire "ne contrôlait pas le match".
"Rester simple"
Au dernier Open d'Australie encore, des propos d'avant-match présomptueux lui ont valu une répartie cinglante de Federer. "Ah bon, il n'a pas peur ? C'est facile à dire avant, mais il va falloir qu'il le montre sur les gros points", s'était énervé le N.1 mondial, vainqueur au bout du compte en trois sets.
Qu'on le taxe de prétentieux semble laisser Djokovic de marbre. Lui assure qu'il essaye de "rester simple" et de se protéger au maximum de l'effervescence qui a gagné son pays, dont ils seront trois, avec Jelena Jankovic et Ana Ivanovic chez les femmes, à porter le drapeau en demi-finales à Roland-Garros.
"C'est phénoménal pour un aussi petit pays, mais je ferai la fête plus tard. Aujourd'hui, je suis toujours dans le tournoi. Ce n'est pas facile quand chacun attend de vous d'être le meilleur. J'essaye de l'accepter avec le sourire, de voir le bon côté de la chose. En fait, j'essaye de ne pas y penser."
Tout juste consent-il à dire qu'il a encore du mal à se considérer comme un vainqueur en Grand Chelem. "Ce n'est pas que je n'y crois pas mais je n'arrive pas à m'imaginer en tant que tel." S'il continue comme ça, la réalité pourrait rapidement venir le rattraper.