Pour cette 30e édition, Paris-Bercy a fait peau neuve. Fini le vétuste stade et place à l'une des cinq plus beaux et grands de la planète avec ses 15 000 sièges. Dix-huit mois de grands travaux et 135 millions d'euros dépensés, il faut tout de même que cela paraisse.

La seule chose qui ne change pas, c'est qu'encore une fois Novak Djokovic rafle le titre, un 10e cette saison! Bien sûr les formats ont changé au fil des années, mais remporter six Masters dans la même année, cela veut dire qu'il s'est farci des séquences de victoires incroyables. Après les Internationaux d'Australie, il enchaîne lors de la longue tournée de 20 jours aux États-Unis en gagnant Indian Wells et Miami dans des conditions de jeu complètement différentes.

Novak DjokovicPareil au printemps, il choisit de façon méticuleuse son horaire en évitant de trop jouer avant Roland Garros. Donc il triomphe devant les siens à Monte Carlo, saute le Masters de Madrid, remporte Rome et bloque au dernier échelon en finale à Paris devant le costaud Stan Wawrinka. Trois semaines plus tard sur herbe, il anéantit tout espoir de Grand Chelem à Roger Federer en le battant en quatre manches serrées à Wimbledon. Même scénario aux Internationaux des États-Unis, Federer a tout pour gagner mais n'arrive pas à arracher les points importants.

Face à Andy Murray aujourd'hui, dimanche, je me disais que l'Écossais aurait peut-être une chance s'il parvenait à faire douter Djokovic en fond de terrain comme l'a fait encore une fois Wawrinka en demie. Novak a démontré quelques signes de fatigue cette semaine en perdant son service quatre fois dans le même set face à Gilles Simon, en offrant balles de manches à Tomas Berdych en quarts et en perdant un set devant « Stanimal ».

Andy a le mérite d'avoir utilisé la bonne stratégie d'attaque mais manque de confiance sur le coup qui tranche le débat en ratant trop souvent le coup gagnant par quelques centimètres. Il fallait aussi connaître une superbe journée au service, ce qui n'a pas été le cas puisque Murray n'a gagné que 35 % des points en deuxième balle, offrant neuf points de bris à Novak qui convertit d'ailleurs quatre fois.

Au-delà de tout, ce qui m'impressionne le plus dans cette saison fantasmagorique de Nole, c'est sa fiche après le US Open. Alors que presque tous les joueurs sont fatigués voire épuisés, blessés ou démotivés, le Serbe a conservé un ratio victoires/défaites hallucinant depuis 2012. Imaginez, Djokovic n'a perdu que deux matchs en 75 rencontres dans ce dernier tiers de l'année lors des quatre dernières années! Qui dit mieux?

Avec ce titre à Paris, son 26e Masters en carrière, à un titre du record détenu par Rafael Nadal, je tiens aussi à souligner qu'il est maintenant encore plus cool à l'extérieur du terrain qu'avant. Je lui réserve donc le mot de la fin. Comme le veut la coutume, le gagnant signe un petit mot au crayon feutre dans la lentille de la caméra sur le terrain. Polyglotte qui saisit de mieux en mieux les subtilités de la langue française, Novak nous laissera celui-ci : « Paris Mercy ».

Sacré Novak, jusqu'où va-t-il nous amener? Prochain rendez-vous dimanche prochain pour le Masters de Londres!