Pas facile de jouer du tennis de rattrapage face au meilleur au monde. Andy le sait mieux que moi, mais cela ne l'a pas empêché de vivre ce cauchemar deux manches sur trois en finale dimanche.

Après le match, Murray donne comme excuse qu'il a mis du temps à s'adapter à la balle fusante de Djokovic qui est diamétralement opposée à celle de Rafael Nadal battu en demi-finale. Hum... je trouve cela pauvre comme excuse de la part d'un deuxième mondial qui croise le fer avec le serbe pour une 32e fois en carrière tout de même! Sur le champ de bataille, mieux vaut arriver en premier Andy!

J'aurais plutôt tendance à dire que l'Écossais a mis trop de temps à se débarrasser de sa nervosité qui lui paralyse les bottines. Sans fluidité et qualité de traversée dans la balle, cela ne pardonne pas face au phagocyte. Novak se régale au premier set à bringuebaler Andy avec un tel mordant!

De plus, Murray n'a pas de titre cette année, indigne constatation pour un deuxième mondial. Après de piètres performances à Indian Wells et Miami (défaites au 3e tour et une attitude de bébé gâté qui aurait mérité une fessée), peut-être qu'il s'est mis trop de pression sur les épaules pour défendre son titre à Madrid. La bonne nouvelle, c'est qu'il reste calme et le deuxième set repart sur des bases très solides dans tous les aspects du jeu. À un point tel que c'est plutôt Novak qui toussote en premier devant cette soudaine poussée d'adrénaline et d'excellence du Britannique.

Nous avons enfin une qualité de match incroyable : des échanges à couper le souffle, des parades folles, des glissades spectaculaires et surtout une saprée qualité de balles de la part d'Andy. Oh surprise : Novak donne le bris sur une double faute à la quatrième partie!

La dernière fois que ces deux-là se rendent à la troisième manche en série Masters, c'est chez nous à Montréal l'an passé. Murray avait gagné, ça, c'est la bonne nouvelle pour lui. La moins bonne, c'est qu'en 2015 aussi aux Internationaux d'Australie, Novak lui colle une bulle au 5e set. Puis quelques semaines plus tard à Miami, un autre 6-0 à la manche ultime, sans oublier qu'à Roland Garros Novak lui fait un 6-1 au 5e set! Quand tout le monde est mort de fatigue, Djokovic survole, excelle et brille.

Ben oui, encore une fois l'extraterrestre est le meilleur au dernier set forçant Murray au rôle secondaire qui implique quelques belles envolées certes, mais surtout beaucoup de tennis de rattrapage, jamais bon contre le numéro un mondial.

Ceci étant dit, c'est quand même bizarre que Novak ait eu de la difficulté à finir ses matchs contre Milos Raonic, Kei Nishikori et Andy Murray qui profite de sept balles de bris alors que le Serbe sert pour le titre. Cela ne l'a pas trop perturbé à Madrid, mais il faudra voir à Roland Garros. Quand tu joues des 3 de 5 sets, il ne faut pas gaspiller son énergie à laisser traîner les choses.

Double déception pour Murray qui perd aussi la deuxième place mondiale. Cela peut vouloir dire qu'il pourrait se retrouver dans la même portion de tableau que Novak à Paris. Brrrrrrr... aussi bien chasser cette possibilité de son esprit et se concentrer sur les devoirs et les leçons à compléter cette semaine à Rome.

Lundi, nous serons là à 9 h sur les ondes de RDS. Soyez-y!