LONDRES (AFP) - Et si Roger Federer et Rafael Nadal se retrouvaient dimanche prochain pour une nouvelle finale au tournoi de tennis de Wimbledon, un mois après leur affrontement à Roland-Garros ?

L'hypothèse, encore incongrue il y a quelques jours en raison de la faiblesse supposée du jeu de l'Espagnol sur gazon, a gagné en crédibilité au cours de la première semaine du Grand Chelem anglais.

Nadal a semblé franchir un cap samedi lors de sa victoire en trois sets sur Andre Agassi, notamment au service. Avec 18 aces et aucune occasion de break concédée à un aussi bon relanceur que l'Américain, le vainqueur de Roland-Garros s'est hissé au niveau des bons spécialistes de la surface.

Le Majorquin a laissé son appréhension au vestiaire et sa vitesse de course est maintenant presque aussi redoutable sur l'herbe que sur les autres surfaces. Il ramène un nombre considérable de balles et n'hésite pas à contre-attaquer du fond du court, comme sur terre battue.

Nadal bénéficie d'un tableau à sa mesure. En huitièmes de finale, il rencontre un qualifié, le Géorgien Irakli Labadze.

Des huitièmes cosmopolites

La suite de son parcours vers une éventuelle finale a été dégagée d'un gros obstacle avec la défaite de l'Américain Andy Roddick, finaliste des deux dernières éditions. Le seul joueur de sa moitié de tableau contre lequel il ne partirait pas favori est l'Australien Lleyton Hewitt, qu'il pourrait retrouver en demi-finales.

Roger Federer au contraire avait hérité tirage piégeux. En théorie car le Suisse, triple tenant du titre, a balayé tous ses rivaux avec une impressionnante maestria, en particulier le Français Richard Gasquet et l'Anglais Tim Henman aux deux premiers tours.

En huitièmes de finale, le N.1 mondial, désormais invaincu en 44 matches sur gazon, devrait dominer le Tchèque Tomas Berdych, comme récemment en finale à Halle.

Ensuite seul Mario Ancic, le dernier joueur à l'avoir battu sur herbe, il y a quatre ans, semble en mesure de l'inquiéter avant la finale de dimanche. Le Croate affrontera le jeune Serbe de 19 ans Novak Djokovic.

Les huitièmes de finale frappent par leur cosmopolitisme - les 16 joueurs sont de 13 nationalités différentes - et par l'absence d'Américains, comme à Roland-Garros le mois dernier.

Nadal est accompagné par deux compatriotes, David Ferrer, opposé à Hewitt, et Fernando Verdasco, le tombeur de l'Argentin David Nalbandian, qui se mesurera au Tchèque Radek Stepanek.

Sans Hingis ni Venus

Le Chypriote Marcos Baghdatis, qui semble retrouver ses esprits après sa finale inattendue à l'Open d'Australie, affronte le tombeur de Roddick, l'Ecossais Andy Murray. Le gaucher finlandais Jarkko Nieminen affrontera le gros frappeur russe Dmitry Tursunov.

Le dernier huitième de finale oppose deux vieux routiers des surfaces rapides, le Suédois Jonas Bjorkman (34 ans) et le Biélorusse Max Mirnyi (29 ans), qui n'étaient pas têtes de série.

Dans le tableau féminin, trois candidates au dernier carré manquent à l'appel, la Suissesse Martina Hingis, la Russe Svetlana Kuznetsova et surtout la tenante du titre, l'Américaine Venus Williams, sortie au troisième tour par la Serbe Jelena Jankovic.

Là aussi les résultats du tennis américain ont été catastrophiques puisque sa seule représentante sera la modeste Shenay Perry, 62e mondiale, qui a toutes les chances de disparaître face à la Russe Elena Dementieva.

On se dirige vers des demi-finales entre la Française Amélie Mauresmo et la Russe Maria Sharapova dans le haut du tableau et entre les Belges Kim Clijsters et Justine Henin-Hardenne dans le bas, les quatre premières têtes de série qui ont passé une première semaine bien tranquille.