Semaine faste pour nos Canadiens, alors que nous en sommes aux derniers efforts de l'année. Allons-y d'abord avec celle qui continue d'alimenter les passions dans la Belle Province. Il y a quelques jours on apprenait qu'Eugenie Bouchard avait mis le grappin sur un autre coach d'expérience en Michael Joyce. L'Américain a d'abord évolué sur le grand circuit dans les années 1990 et 2000 avec une pointe à la 64e place. Mais il s'est surtout fait une renommée alors qu'il a amené Maria Sharapova à la conquête de 3 titres du Grand Chelem et la 1re place mondiale de 2004 à 2011. Donc, on s'entend qu'il a fait le tour de la question sous toutes ses coutures.

C'est avec beaucoup d'entrain que notre Genie nationale commence son tournoi au Luxembourg. Comme elle se retrouve 109e au monde, elle doit se farcir d'abord 3 rencontres de qualifications, ce qu'elle fait avec brio. Jouer à l'intérieur est une situation que les Canadiens connaissent bien et la plupart du temps, c'est payant, surtout pour la Québécoise qui a plus de facilité à rester constante lorsque les conditions sont parfaites.

Dans le tableau principal, elle m'impressionne avec une stratégie claire en faisant parler sa puissance et gardant une attitude de gagnante. Comme cela est un prérequis pour performer, cela n'est pas étonnant que les victoires soient au rendez-vous! Timea Babos (36e ce printemps et 1re mondiale en double) Carla Suarez Navarro (2 fois quart finaliste en Grand Chelem cette année) et Andrea Petkovic (qui s'est blessée au 2e set), eh bien, tout ce beau monde passe à la casserole face aux lourdes frappes et aux beaux déplacements de Bouchard.

En demie, aujourd'hui, cependant, la commande est de taille puisque l'adversaire est membre du top-10 et que sa première balle est si puissante qu'elle détient le record d'as sur le circuit cette année en plus de posséder un coup droit dévastateur. Julia Görges est cependant malmenée par Eugenie qui la force à surjouer. À un point tel que Bouchard mène 7-6, 5-3 et est à deux points d'une place en finale. Malheureusement, cela aurait été plus facile de conclure au service à 5-4 si Eugenie était allée chercher le gain de la première manche plus rondement alors qu'elle menait 5-2. Fébrile à nouveau en fin de 2e set, elle n'arrive tout simplement pas à finir le travail. Pire encore, Görges y va d'une remontée spectaculaire pour remporter 9 parties de suite. Ce n'est tout de même pas évident de rester en énergie au 3e set, alors que Genie dispute une 7e rencontre en moins d'une semaine...

Cela étant dit, la mission à court terme est de se faire une place dans le grand tableau en Australie en janvier et comme cette belle semaine lui permet d'avancer de 19 positions pour être top-90, et bien c'est toujours bien cela de fait! Dommage quand même puisque battre une top-10 aurait été une sacrée référence et motivation pour les durs entraînements à venir à l'intersaison.

Pospisil battu par Monfils

Allons maintenant faire un petit tour du côté d'Anvers, en Belgique, alors que nous avons eu le bonheur de voir évoluer Vasek Pospisil à son plein potentiel. Encore une fois, étant donné que l'on dispute ce tournoi à l'intérieur, les conditions sont parfaites pour notre Canadien qui est volant en allant de l'avant lors de ses deux premiers matchs. La dernière fois que Vasek démontre pleinement ses talents d'attaquant, c'est au début mars l'an passé à Indian Wells, alors qu'il ne domine nul autre que le numéro 1 du moment Andy Murray.

Leonardo Mayer et Milos Raonic mordent la poussière devant le brio de Vasek. Battre Milos pour une première fois chez les pros, quand on connait la grande rivalité entre les deux et l'immense succès financier de l'ancien 3e mondial, ce triomphe vaut de l'or. Malheureusement, en quarts de finale, aujourd'hui, face à un ami, Gaël Monfils, Pospisil retourne à ses mauvaises habitudes de jouer en fond de terrain et de juste remettre en jeu, sans intention d'attaque, sans conviction. Il a bien essayé de monter au filet 2e set, mais le mal est fait puisqu'il tire de l'arrière par un set et un bris. Tout de même, il avance lui aussi de 6 places au classement pour se retrouver top-75.

Pour ce qui est de Denis Shapovalov, je me doutais bien que cette épreuve à Stockholm était peut-être de trop. Robert Steckley est son nouveau coach en cette fin d'année, alors que Martin Laurendeau a réglé ses problèmes de dos et est retourné travailler pour Tennis Canada. Bon, maman Tessa a bien le droit de mener sa barque comme elle l'entend, mais je ne suis pas certaine qu'un coach doit être un copain avec qui on s'amuse et rigole. Un coach n'est ni pote, ni despote pour être libre de dire ce qu'il faut quand la situation l'exige. Je ne sais pas si vous avez vu la dernière petite vidéo filmée par les deux chums. Il y a une petite scène alors que Denis est dans l'avion qui le mène de Shanghai à Stockholm. Il dit ceci : « je n'ai pas le goût de jouer à Stockholm ». Je sais que Denis est jeune, mais un coach est aussi là pour le protéger, il me semble. Enfin la vidéo est finalement enlevée et remplacée par une autre un peu plus entraînante. Au premier tour face au qualifié canadien Peter Polansky, Denis n'est pas en énergie, mais gagne in extremis. Le match n'est vraiment pas beau. Pas étonnant qu'il s'incline au tour suivant devant le vétéran Ernest Gulbis. Shapo est qualifié pour le championnat des jeunes à Milan, mais selon moi, il a besoin de repos. Cette année 2018 a été longue et difficile, le petit est fatigué. Il ne faut pas le brûler...