LISBONNE (AFP) - Le Russe Evgueni Kafelnikov a rétabli l'équilibre en faveur des anciens, après une première journée favorable aux jeunes, en battant le Suédois Magnus Norman, 4-6, 7-5, 6-1 au bout de 2 heures 9 minutes assez moroses, mercredi au Palais Atlantique de Lisbonne.

Il a du même coup conjuré le mauvais sort portugais qui lui a valu d'être éliminé six fois au premier tour à toutes ses participations au tournoi d'Estoril.

Auparavant, Norman ne l'avait battu qu'une fois, l'année dernière, en cinq rencontres. Les chances du Suédois de réduire l'écart à Lisbonne étaient en fait assez minces, étant donné son état de fatigue. A quoi il fallait ajouter un méchant coup de froid nécessitant encore un traitement à la pénicilline.

Face à cet adversaire diminué qui en était à son 90e match de la saison, "Kafel", qui en totalisait dix de plus sans qu'il n'y paraisse, s'économisa comme de coutume. Le premier set se résuma donc à un concours compassé de géomètres tirant des diagonales du fond du court, en accumulant des erreurs qui valurent au Russe de perdre deux fois son service coup sur coup en ne s'attribuant qu'une fois celui de son adversaire dans l'intervalle, au huitième jeu.

Le deuxième set, au cours duquel les points gagnants commencèrent enfin à être plus nombreux que les fautes directes, fut la réplique du premier jusqu'à ce même huitième jeu. Norman laissa ensuite passer sa chance dans le jeu suivant en s'usant à pilonner le revers de Kafelnikov et en se montrant incapable de concrétiser quatre balles de break.

Alors que le Suédois s'était éteint doucement pour être mené 5-1, ce qui avait encouragé son adversaire à prendre le jeu à son compte, un coup de théâtre fut sur le point de se produire. Kafelnikov fit en effet appel au soigneur pour une crampe à la main qui aurait pu l'éliminer si elle avait duré plus que les trois minutes réglementaires.

"C'est la première fois que cela m'arrive. j'ai fait passer ma raquette dans la main gauche au repos et, quand je l'ai remise dans la droite, j'ai commencé à sentir des crampes. C'est assez bizarre", a commenté le champion olympique, qui n'a pas manqué d'exprimer sa satisfaction après cette victoire obtenue alors qu'il avait perdu le premier set et avait été mené 4-3 avec service à suivre pour Norman dans le deuxième.