C'est quand même réconfortant de réaliser que sur le circuit de la WTA, il y a moyen d'avoir beaucoup de succès sans mesurer 6 pieds et plus et sans s'éclater sur toutes les balles. Ce qu'Angelique Kerber a réussit à faire en cette année 2016 me réjouit au plus haut point. D'abord, à force de cravacher et d'améliorer plein de petites choses, elle s'avère la plus régulière en atteignant trois finales Grand Chelem et en gagnant à Melbourne en plus de New York.

Durant cette quinzaine, Angie ne s'éparpille pas. Elle gagne 14 sets sur 15 en sept matches en faisant preuve de beaucoup de professionalisme et de sérieux. Sa méthodologie de travail est simple : elle s'impose par sa régularité, son excellent jeu de jambes, sa concentration, son calme et tout un lot de confiance acquis au cours de l'année. Cela n'est pas toujours spectaculaire, mais oh combien efficace de la voir remettre une balle de plus en jeu tout en ayant le cran que ça prend pour passer à l'attaque lorsque la situation s'y prête. 

Au delà de tout, ce que j'admire chez Kerber, c'est qu'elle ne gaspille pas d'énergie en essayant le mauvais coup au mauvais moment. Elle connaît ses forces et comme elle doit travailler tellement fort pour gagner chacun de ses points, elle conclut presque toujours en faisant le bon choix. Elle tient compte de tout : les forces de l'adversaire, son propre positionnement sur le terrain tout comme celui de l'adversaire, les conditions de jeu, son niveau de nervosité et le pointage. 

Je la trouve intelligente sur un terrain de tennis. Serena Williams en pleine forme demeurera la plus impressisonnante joueuse de tous les temps pour moi, mais Kerber est celle qui réussit le mieux à maximiser son talent. Pour cela je lui lève mon chapeau : pour sa façon de gérer ses matches, d'avoir oser rêver à cette place de numéro une mondiale tenant à bout de bras deux trophées Grand Chelem et surtout d'avoir été prête à se farcir tous les sacrifices pour atteindre son rêve.

Même en finale alors que Pliskova mène 3-1 au troisième set, l'Allemande sait trouver l'énergie alors qu'on la croyait au bout du rouleau en plus de la bonne stratégie pour renverser la situation et s'emparer du titre. Elle succède ainsi à Fraulein Graf, l'autre Allemande championne Grand Chelem et au sommet de la hiérarchie mondiale. Wow!

Kerber est la reine à Flushing Meadows