PARIS - Rafael Nadal et Serena Williams recueillent encore une fois la plupart des suffrages quand il s'agit de désigner les favoris pour Roland-Garros, qui débute dimanche à Paris, même si leur suprématie a été un peu ébranlée ces derniers mois.

Les deux no 1 mondiaux ont pour point commun d'avoir vécu une phénoménale année 2013.

Nadal a disputé 14 finales et décroché 10 titres, dont Roland-Garros et les Internationaux des États-Unis. Williams l'a imité à Paris et New York, pour un total de 11 titres et seulement 4 défaites en 82 matchs.

Mais leur début de saison 2014 a été plus banal. La faute à quelques soucis physiques pour l'un et l'autre et à une crise passagère de confiance pour l'Espagnol, qu'il semble cependant avoir surmontée.

Tout avait bien commencé pour Nadal, jusqu'à ce qu'il se bloque le dos au début du deuxième set de la finale des Internationaux d'Autralie en janvier, et s'incline devant le Suisse Stanislas Wawrinka.

Le Majorquin, qui s'imaginait enlever son 14e trophée du Grand Chelem et se rapprocher du record de Roger Federer (17), a pris un coup sur la tête à Melbourne.

Nadal a mis un peu de temps à soigner son dos et plus encore à retrouver ses sensations et sa confiance effritée. Pour la première fois, il a laissé apparaître quelques fissures dans sa cuirasse sur terre battue.

Pas à l'abri d'une mauvaise surprise

Il a été éliminé dès les quarts de finale à Monte-Carlo et Barcelone, deux tournois qu'il avait déjà gagnés huit fois, comme Roland-Garros.

Comme en 2013, Serena a elle mal débuté la saison par une élimination en huitièmes en Australie. Elle a ensuite été ralentie par une blessure au dos en février, puis un souci à la cuisse gauche qui l'a contrainte à renoncer avant les quarts à Madrid.

Mais l'un et l'autre ont été rassurés par leur comportement à Rome, la semaine passée. Nadal, vainqueur à Madrid, s'y est incliné en finale face à son grand rival Novak Djokovic, mais a mieux joué. Serena s'y est imposée.

« La dynamique est positive et c'est toujours important pour la confiance », a observé l'Espagnol. « Arriver à gagner m'a donné beaucoup de confiance », a souligné l'Américaine.

Nadal et Williams ne paraissent pourtant pas à l'abri d'une mauvaise surprise, tout au long de la quinzaine parisienne, qui s'annonce pluvieuse et fraîche.

Le Majorquin n'a connu qu'une seule défaite dans sa carrière à Roland-Garros. C'était en 2009, en huitièmes face au Suédois Robin Söderling.

Mais le tirage au sort a multiplié les chausse-trappe sur son passage. Il pourrait retrouver en huitièmes Nicolas Almagro, qui l'a battu à Barcelone, et en quarts David Ferrer, finaliste l'an passé et qui l'a éliminé à Monte-Carlo.

Djokovic peut redevenir no 1 mondial

En demi-finale s'annonce ensuite Wawrinka, le no 3 mondial, qui vise un doublé Australie/Roland-Garros plus réalisé depuis 1992.

Le Suisse est l'un des deux joueurs les plus susceptibles de faire tomber Nadal, avec Djokovic (no 2). Le Serbe a subi la loi de Nadal à Roland-Garros en 2012 (finale) et 2013 (demi-finale).

Mais il reste sur quatre victoires en finale de tournois face au Majorquin et a devant lui la perspective de redevenir no 1 mondial s'il s'adjuge le seul tournoi du Grand Chelem qui manque à son palmarès.

Roger Federer (no 4) est aussi un prétendant au titre. Mais il faudrait sûrement que quelqu'un fasse le boulot pour lui en sortant Nadal pour qu'il ait une vraie chance de décrocher un 18e majeur.

Williams, qui rejoindrait en cas de succès Chris Evert et Martina Navratilova au nombre de sacres en Grand Chelem (18), se rappellera qu'il y a deux ans elle avait été éliminée dès le premier tour par Virginie Razzano.

La Russe Maria Sharapova (no 8), victorieuse en 2012 et finaliste l'an passé, est la mieux placée pour lui résister, avec la Chinoise Li Na (no 2), sacrée à Roland-Garros en 2011 et en Australie cette année.