PARIS - Roger Federer, qui n'a toujours pas perdu un set à Roland-Garros, apprécie le soutien que lui apporte le public parisien cette année. "Il se passe quelque chose, j'ai l'impression qu'ils aimeraient que je passe ce cap Nadal et que je gagne le tournoi", s'en félicite le Suisse.

Q: Dixième match contre Youzhny, dixième victoire. Pourquoi gagnez-vous à chaque fois contre lui?

R: "Peut-être parce que nous avons un jeu assez similaire mais que je frappe un peu mieux en coup droit, que j'ai davantage de puissance et de confiance en règle générale. Mais c'est souvent serré. Je dois être prudent quand je joue contre lui, car c'est un joueur fantastique. Je suis très content d'être qualifié. Je n'ai pas encore perdu un set..."

Q: Justement, est-ce que vous êtes au courant que vous avez égalé un record aujourd'hui ?

R. "Non"

Q. Un record qui appartenait à McEnroe avec onze victoires en trois sets d'affilée en Grand Chelem....

R: "Aaaaaah, bon. Pffff, je n'étais pas au courant. Ce sont des choses qu'on sait pas. Mais quand ça arrive et qu'on voit que ça faisait tellement longtemps que ça n'a plus été fait, c'est toujours spécial. Mais bon, pour l'instant je suis concentré sur Roland-Garros, je ne pense pas à battre ce genre de records."

Q: Vous avez battu votre prochain adversaire, Tommy Robredo, en quarts de finale à l'Open d'Australie. Est-ce que ce sera plus difficile sur terre battue?

R: "Je ne sais pas. Tous les spécialistes de terre battue sont aussi de très bons joueurs sur dur. En Australie, ça avait été un match difficile, avec beaucoup de vent. Ce sera un match intéressant. J'ai souvent bien joué contre lui sur terre battue, en particulier à Rome une fois (victoire du Suisse 6-1, 6-1 en 2003). Mais je m'attends à un match très disputé."

Q. Aujourd'hui, à la fin du match, le public était debout comme si vous aviez gagné le tournoi. Sentez-vous qu'il se passe quelque chose entre vous et le public?

R: "Absolument. Ca avait commencé lors de ma première demi-finale contre Nadal (en 2005). Soudain, à la fin du match, tout le monde a commencé à chanter mon nom. Cela m'avait beaucoup touché. L'année dernière, de nouveau, ils m'ont beaucoup encouragé. Cette année, j'ai l'impression qu'ils aimeraient que je passe ce cap Nadal et que je gagne Roland Garros. Ils sentent que j'essaie de faire le maximum. Comme je parle un peu la langue -pas très bien mais je me débrouille- c'est peut-être pour cette raison qu'ils sont plus derrière moi. J'apprécie beaucoup. Aujourd'hui, le central était plein à la fin, c'était magnifique à jouer."

Q. Avez-vous félicité Nadal ? C'était son anniversaire aujourd'hui.

R. "Ouuaaah (rires). Je ne l'ai vu que brièvement, le temps d'y penser, il était déjà passé. Si je le revois, je lui souhaiterai un bon anniversaire."

Q: Pensez-vous à une finale contre lui?

R: "Pas encore, il fête son anniversaire d'abord (rires)! Plus sérieusement, vous m'en parlez alors je réponds. La réponse est non. J'ai dit que je voulais gagner Roland Garros, pas battre Nadal. C'est une grande différence."

Q. Vous avez l'air impassible sur le terrain. Est-ce seulement une impression ou n'êtes-vous vraiment pas stressé?

R. "Aujourd'hui, j'étais très relax, content même. Même quand je me suis fait +briser+ (au début du match), je me suis dit qu'il n'y avait pas de problème, que j'avais encore assez de temps. C'est comme ça que je veux être: relax, confiant en mes capacités physiques et mentales. Quand je suis confiant, je joue toujours mieux, surtout sur les points importants."