SHANGHAI - Assommé par Fernando Gonzalez, Roger Federer a perdu son neuvième match de la saison, le premier face au Chilien et le premier en match de poules dans un Masters, lundi à Shanghaï.

S'il faut un début à tout, Federer a été servi lundi, soir de grandes premières au Qi Zhong Stadium. Non seulement, le numéro un mondial a été battu pour la première fois par Gonzalez en onze rencontres (3-6, 7-6, 7-5). Mais il a aussi encaissé sa toute première défaite dans un match de poule au Masters, à sa sixième participation.

Vainqueur en 2003, 2004 et 2006, le Suisse avait jusque-là seulement été battu par Hewitt en demi-finale en 2002 et Nalbandian en finale 2005. En poules, il avait rendu une copie parfaite de quinze victoires en quinze matchs.

Cette double première confirme que Federer est moins rayonnant cette année que par le passé. Vainqueur de sept tournois "seulement", il fait nettement moins bien qu'en 2006 (12) et 2005 (11). Pire! Depuis qu'il est devenu numéro un mondial en février 2004, il n'avait encore jamais perdu deux matchs de suite.

Au total, il n'aura même remporté qu'une seule de ses quatre dernières rencontres, à Bercy au deuxième tour face à Ivo Karlovic. Auparavant, il avait cédé en finale de Madrid devant David Nalbandian.
Après, il a encore perdu face à l'Argentin dont l'absence au Masters était censée constituer un soulagement.

Non au déclin

C'est pourtant une sorte de sosie de Nalbandian que Federer a retrouvé à Shanghaï sous forme d'un Gonzalez survitaminé pendant les deux dernières manches. Un Gonzalez tellement bon que le numéro un mondial a utilisé l'argument pour réfuter avec force la thèse de son propre déclin.

"D'un côté j'ai des regrets mais en fin de compte pas tant que ça, a-t-il d'abord commenté. Je ne peux rien me reprocher sur mes balles de bris dans la troisième manche. C'était presque indécent les coups qu'il a sortis à ces moments-là, les angles qu'il a trouvés."

"Vous savez ce n'est pas facile de garder le même rythme comme je l'ai fait les deux années précédentes. Il ne faut pas perdre des yeux à quel point c'étaient des saisons exceptionnelles", a-t-il ensuite plaidé.
J'ai quand même défendu ma position de numéro un mondial et gagné trois tournois du Grand Chelem. Cela reste une année fantastique."

"Certains joueurs ou spectateurs pourraient penser que je suis devenu plus vulnérable, a-t-il ajouté. Je ne suis évidemment pas d'accord et j'ai envie de le souligner dès cette semaine et aussi l'année prochaine."



À commencer donc par son prochain match face à Nikolay Davydenko, une de ses proies préférées mais contre qui la méfiance sera de mise, ne serait-ce qu'à cause des chiffres. Federer menait 10-0 contre Gonzalez avant ce lundi. Et il mène... 10-0 face à Davydenko.

Battu lundi par Andy Roddick (6-3, 4-6, 6-2), le Russe n'est cependant pas à 100% en ce moment. C'est compréhensible puisqu'on le questionne à longueur de journée sur son éventuelle implication dans des matches truqués.

Roddick semble plus fringuant et peut envisager avec un certain optimisme une troisième demi-finale à un Masters après celles de 2003 et 2004. Il s'est également rassuré sur le plan physique après avoir été poursuivi par divers pépins (pieds, genou) et n'avoir disputé qu'un seul tournoi depuis les Internationaux des États-Unis.

"Pour moi, il n'y a jamais eu de doute que je vienne jouer ici. J'ai renoncé à disputer Paris-Bercy pour me ménager et arriver en pleine forme au Masters", a-t-il assuré.

Sa présence avait été donnée pour incertaine, notamment parce que l'Américain avait encore une finale de Coupe Davis à disputer à la fin du mois face à la Russie de... Davydenko.