PARIS - Le Serbe Novak Djokovic a dû sauver quatre balles de match face au Français Jo-Wilfried Tsonga pour se qualifier pour les demi-finales des Internationaux de tennis de France où il affrontera le Suisse Roger Federer.

Djokovic, numéro un mondial, a remporté ce quart de finale en cinq sets 6-1, 5-7, 5-7, 7-6 (6), 6-1 et quatre heures neuf minutes de jeu face au Français, 5e tête de série.

Le Serbe a sauvé deux balles de matchs au 10e jeu de la quatrième manche, puis deux autres au 12e jeu du même set.

Djokovic reste en course pour décrocher le premier Grand Chelem de l'histoire depuis l'Australien Rod Laver en 1969 après avoir remporté successivement Wimbledon, les Internationaux des États-Unis et d'Australie

Il l'a emporté d'un revers gagnant à sa première balle de match.

Djokovic affrontera en demi-finale Federer qui a dominé en cinq sets l'Argentin Juan Martin del Potro 3-6, 6-7 (4), 6-2, 6-0, 6-3 en trois heures et 14 minutes.

«C'était un match fou. Je veux féliciter Jo, il a été meilleur que moi la plupart du temps dans ce match, mais il fallait un gagnant. J'ai eu la chance de revenir de deux sets à un, je ne sais pas comment j'ai fait», a déclaré Djokovic.

Après avoir remporté le premier set à la vitesse de l'éclair en 21 minutes puis remporté le service de Tsonga pour mener 2-0 dans la deuxième, Djokovic a constaté la soudaine mise en action du Français de 27 ans classé 5e mondial.

Le «Réveille-toi!» crié par un spectateur du court central lors de ce service abandonné par Tsonga en début de deuxième manche, a eu les effets d'un électrochoc. Le finaliste des Internationaux d'Australie 2008 s'est mis à distiller son meilleur tennis, n'hésitant pas à prendre le filet pour empêcher le Serbe aux cinq titres du Grand Chelem d'installer son jeu de fond de court.

«J'avais dit que je me donnerais à fond, c'est passé tout près, a déclaré Tsonga, pratiquement les larmes aux yeux après ce combat homérique. J'aurais adoré gagner ce match, j'aurais aimé mieux terminer, mais je n'avais plus rien dans les jambes, je suis désolé. Je vais continuer à m'entraîner pour revenir encore plus fort l'année prochaine.»

Tsonga a lâché prise dans cette cinquième manche et a bouclé la rencontre avec 67 fautes directes dans son match contre 34 au Serbe plus régulier.

«Ce ne sont pas les nerfs qui ont fait la différence, a souligné Djokovic, dont le revers considéré comme le meilleur du monde, n'a guère été en évidence. Avec la foule de supporters, il a commencé à mieux jouer. C'était difficile de rester concentré, je savais que j'avais ma chance, mais il jouait agressif avec un excellent service. S'il avait gagné, cela aurait été mérité.»

Djokovic affrontera Federer pour la revanche de la demi-finale 2011, remportée en quatre manches par le Suisse numéro 3 mondial.

«Ça fait toujours du bien de revenir de deux sets à rien, a déclaré Federer, qui a peiné face à l'Argentin Del Potro vainqueur des Internationaux des États-Unis en 2009 et demi-finaliste à Roland-Garros la même année, handicapé cette saison par un problème de genou.

Federer, l'homme aux 16 titres record en tournois du Grand Chelem, a une nouvelle fois affolé les statistiques en obtenant sa 31e qualification pour une demi-finale de tournoi majeur, égalant ainsi la performance de l'Américain Jimmy Connors.

«Federer est un fantastique champion, a commenté Djokovic. J'espère que nous ferons un bon match comme en 2011.»

Déjà contraint aux cinq sets au tour précédent face à l'Italien Andreas Seppi, Djokovic ne pensait qu'au repos alors que ses derniers jeux face à Tsonga se sont déroulés sous une petite pluie.

«La bonne chose c'est d'avoir deux jours de repos. Mon programme? Ça va être 'programme TV'!», s'est amusé le Serbe de 25 ans.

Djokovic peut doublement entrer dans l'histoire s'il remporte Roland-Garros, le seul titre du Grand Chelem manquant à son palmarès. Il réaliserait alors un Grand Chelem historique — sur deux saisons — jamais réalisé depuis 43 ans. Il deviendrait aussi le septième joueur de l'histoire à s'imposer aux Internationaux de France après avoir concédé des balles de match en cours de route: René Lacoste (1927), l'Allemand Gottfried Von Cramm (1934), Rod Laver (1962), l'Italien Adriano Panatta (1976), le Brésilien Gustavo Kuerten (2001) et l'Argentin Gaston Gaudio (2004) sont les seuls vainqueurs à avoir connu cette réussite.