PARIS (AFP) - Jouer son premier tour contre un qualifié n'est pas forcément une affaire, même quand on est N.1 mondial: Roger Federer, mis en difficulté pendant deux sets par l'Argentin Diego Hartfield, en a fait l'expérience dimanche au tournoi de tennis de Roland-Garros.

A la stupeur du public, convié un dimanche pour la journée inaugurale, une première dans l'histoire du Grand Chelem, le Suisse s'est retrouvé mené 3 jeux à 0 et 40-15, après avoir perdu deux fois son service, par un adversaire qui découvrait le circuit principal de l'ATP.

Bien sûr Federer, vainqueur en trois manches 7-5, 7-6 (7/2), 6-2, n'a jamais été réellement menacé, mais son début de match a montré la difficulté d'affronter les qualifiés, ces inconnus mis en confiance par les trois victoires obtenues dans le pré-tableau et survoltés par la perspective de jouer le match de leur vie chez les grands.

C'était le cas de Hartfield, un joueur de 25 ans qui avait végété pendant six ans sur le circuit Futures (la troisième division de l'ATP) avant d'être promu en Challenger (2e division) il y a un an. Avant Federer, l'adversaire le plus fort qu'il avait rencontré était classé à la 95e place mondiale. L'Argentin, lui-même 156e, ne s'était frotté que deux fois à des membres du Top 100.

"Cinq sets, c'est long et je ne crois pas qu'il se soit vraiment inquiété. Il a gagné des milliers de matches de ce genre. C'est un joueur qui a une capacité incroyable à revenir de situations difficiles", a avoué le vaincu.

Federer, qui n'avait plus joué depuis sa finale perdue contre Rafael Nadal à Rome il y a quinze jours, pouvait espérer une entrée en matière plus reposante. "Je préfère les premiers tours faciles", a-t-il dit en écartant d'un revers de la main le lieu commun selon lequel il serait bon d'être accroché d'emblée pour "se mettre dans le rythme".

"Ce n'est pas si facile de jouer contre quelqu'un dont on ne connaît pas le jeu et qu'on n'a même jamais vu. Il a très bien joué au début, j'ai été impressionné", a reconnu le champion au sept titres du Grand Chelem, toujours la recherche d'un succès à Roland-Garros.

On peut parier que le maître bâlois aura moins de problèmes au tour suivant contre le Colombien Alejandro Falla ou l'Américain Justin Gimelstob. Les premiers soucis - légers - ne sont attendus qu'en quart de finale face à l'Espagnol Tommy Robredo (N.7).

Le récent vainqueur du tournoi de Hambourg, qui n'a jamais aussi bien joué que depuis qu'il n'a plus d'entraîneur, s'est promené face au Tchèque Tomas Zib, balayé 6-4, 6-2, 6-2.

Facile pour Nalbandian

L'autre vedette de la partie haute du tableau, l'Argentin David Nalbandian, le seul qui puisse court-circuiter l'explication finale attendue pour le 11 juin entre Federer et Rafael Nadal, a connu une entrée en matière plus facile qu'il ne l'attendait face au Suisse Stanislas Wawrinka, 57e mondial, battu 6-2, 7-6 (7/5), 6-4.

"Dans les premiers tours de Grand Chelem, on peut se retrouver dans des situations très différentes. On peut tomber sur des joueurs vraiment très dangereux ou contre d'autres, classés entre la 80e et la 100e place mondiale, qui le sont beaucoup moins", a dit le vainqueur du dernier Masters, plaçant son adversaire du jour dans la première catégorie.

Les autres matchs

Tommy Robredo (7) bat Tomas Zib, 6-4, 6-2, 6-2

Carlos Moya (30) bat Juan Antonio Marin, 7-5, 6-3, 6-3

Tim Henman bat Kenneth Carlsen, 6-3, 6-4, 4-6, 6-4

Jose Acasuso (26) mène Fabrice Santoro, 6-3, 6-1, 3-6, 1-6, 4-2, (suspendu)