Selon le dictionnaire, l'équanimité veut dire égalité d'âme et d'humeur. Il s'agit d'une disposition affective de détachement et de sérénité à l'égard de toute sensation ou évocation. C'est bien  en adoptant cet état d'âme que Roger Federer attaque sa finale devant son meilleur ennemi Rafaël Nadal au tournoi de la série 1000 à Shanghai.

Dès la première partie, on réalise que Roger est dans un grand jour. Léger comme une plume, mordant en fond de terrain autant en coups droits qu'en revers, il dirige même le jeu dans le rebond en ligne de fond tellement tout est facile! Nadal a beaucoup joué et gagné depuis les Internationaux des États-Unis et quelque part c'est normal qu'il finisse par coincer physiquement.

Moins efficace au service d'entrée, l'Espagnol est nerveux en début de match et cela finira par lui coûter le set 6-4. De toute façon, comment voulez-vous que Nadal ait une chance puisque le Suisse domine allègrement dans toutes les phases de jeu y compris en retours? De plus le service de Roger est d'une précision chirurgicale! Nadal ne grappille que quatre petits points en retours au premier set.

Autant Roger est en jambes et offensif autant Rafa peine à bien se rendre à la balle, lui qui est si rapide habituellement. On comprend un peu mieux en début de deuxième manche lorsque Nadal ajoute du soutien sous le genou droit. Peine perdue, car plus le match avance plus Federer prend toute la place. Le Suisse voit bien que l'adversaire est blessé et ne laisse pas filer cette première chance depuis que ces deux-là s'affrontent (2004), de battre Nadal cinq fois de suite.

Rafael est passé de la 9e place mondiale en début de saison jusqu'au premier rang à la troisième semaine du mois d'août. Cela exige énormément de constance sur la durée tout en restant en santé, une équation qui n'est pas toujours facile à gérer. Cette finale était un 75e duel en 2017 pour Nadal tandis que Federer disputait une 48e rencontre. À 31 ans Nadal joue trop et cela le rattrape encore une fois...

Après sa victoire Federer avoue qu'il était calme et confiant donc l'équanimité de Roger lui permet de remporter un 94e titre pour égaler Ivan Lendl. Ne lui reste maintenant que le mont Connors à escalader puisque Jimmy en a gagné 109.

Dans un avenir immédiat cependant ce qui nous intéresse tous c'est de voir si Roger pourra combler l'écart de 1960 points qui le sépare de Rafa et de la première place mondiale. Incommodé par ce malaise au genou droit Nadal n'est pas certain de jouer le tournoi de Bâle, épreuve de la série 500. Ne lui resterait que le Masters de Paris avec ses 1000 points à l'enjeu et le Masters de Londres qui offre un maximum de 1500 points pour garder le trône. Intéressant tout cela.